A Niamey, certains comportements déviants des jeunes ont la vie dure. Il en est ainsi de cette pratique dangereuse que ces jeunes de certains milieux huppés de la capitale, appellent affectueusement «drift». Ce sont des slaloms géants dans des véhicules généralement de marque «Mercedes», opérés par des jeunes adolescents en mal de fortes sensations, à une allure infernale, dans certaines places publiques ou même dans les agglomérations. Ces rodéos en voiture qui se font au vu et au su des parents de ces enfants rebelles, ont plusieurs fois coûté la vie à de nombreux citoyens qui ont eu le malheur de croiser ces engins de la mort sur leur chemin.
Les abords du CEG 25, et bien d’autres coins très fréquentés par les jeunes sont réputés comme les théâtres de ces galops meurtriers. Le phénomène a atteint son paroxysme lorsqu’un jour le bolide à bord duquel se trouvaient quatre jeunes adolescents a déboulé sur la garde du domicile privé d’une autorité. Les sentinelles qui étaient en faction, croyant à un attentat, ont riposté avec véhémence criblant le véhicule de balles. Cet incident a malheureusement coûté la vie à un des occupants du véhicule fou. Ceci démontre à suffisance le caractère dangereux de ce jeu de «dingues» en milieu urbain. Et apparemment cet incident n’a pas suffi à dissuader les intrépides «drifteurs» qui, depuis le début des vacances scolaires, sont en train de reprendre du service.
Excédée et dépitée par cette pratique qui nuit à la sécurité publique, la Police Nationale a mené des séances de sensibilisation dans les «Fadas» pour attirer l’attention des jeunes sur le danger que le drift fait courir aux paisibles citoyens. Mieux, se prononçant sur la question, le Procureur de la République a, dans un point de presse, fait une sérieuse mise en garde contre tous ces voyous qui s’adonnent au drift, en mettant la vie des populations en danger. Il a annoncé qu’ils subiront sans faiblesse la rigueur de la loi. Mais apparemment ces menaces sont tombées dans les oreilles de drifteurs sourds. Il reste à espérer que le Procureur mette en branle son appareil répressif pour les mettre hors d’état de nuire et protéger ainsi la vie des citoyens.
Oumarou Moussa(onep)