
George Floyd, c’est cet afro américain ‘’asphyxié en direct’’ devant des témoins (dont 3 agents en service) par un policier américain ‘’blanc’’ dénommé Derek Chauvin, le 25 mai 2020 à Minneapolis dans le Minnesota. Cet assassinat de Floyd vient ainsi dévoiler une fois de plus les inégalités raciales criardes aux Etats Unis d’Amérique.
Une vague d’indignation est montée d’un cran, plongeant actuellement le pays dans une situation de troubles et même d’émeutes dans certaines métropoles américaines. La communauté noire et tous ceux qui s’opposent au racisme se mobilisent pour que justice soit rendue.
Du reste, le cas Floyd vient allonger une longue liste d’actes racistes ayant coûté la vie ou la liberté à des afro-américains. La liste est longue, mais on peut rappeler quelques cas tristement emblématiques qui ont jalonné l’histoire des Etats Unis d’Amérique : Malcolm X (tué le 21 février 1965 à Harlem -New York), Martin Luther King (tué au Lorraine Motel, Memphis dans le Tennessee, le 4 avril 1968) ; Todd Wilingham (exécuté au Texas en 2004) ; Ricky Jackson (innocenté après 35 ans prison) ; Richard Phillips (innocenté après avoir passé 45 ans derrière les barreaux) ; Rodney Reed ; Marcellus Williams ; Curtis Flowers, Duane Buck et Keith Tharpe (sont des cas où les hautes juridictions américaines ont dû intervenir pour suspendre leurs exécutions parce que leurs condamnations portaient des doutes ou des erreurs judiciaires basés sur la race).
‘’L’assassinat’’ de Floyd est en réalité la goûte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, les actes de violence et l’attitude raciste des agents de la police américaine contre les Noirs américains se sont multipliés ces dernières années. Selon les statistiques officielles, les Afro-Américains représenteraient environ 13% de la population américaine. Depuis 2015, la police a tué 1.262 Afro-américains, soit un taux de 30 pour un million, selon le Washington Post. Ce taux est 12 pour un million en ce qui concerne les ‘’Blancs’’. Selon une autre étude publiée en 2019, basée sur les chiffres compilés par Fatal Encounters, un consortium de journalistes, et ceux du National Vital Statistics System, les hommes noirs ont 2,5 fois plus de chance que les blancs d’être tués par la police.
Dans la vague d’indignation qui a suivi la mort de Floyd, le plus surprenant est le silence de l’Afrique (Etats et Institutions Africaines). En, effet, les Chefs d’Etat, tout comme l’Union Africaine hésitent pour ne pas dire se refusent à condamner, ne serait-ce que par principe, cette mort ignoble infligée en direct. Et pourtant, le cas Floyd est un acte de racisme et de violation gratuite du droit fondamental de l’être humain : le droit à la vie.
Or l’on se rappelle de la manière par laquelle, les pays africains et les institutions d’intégration se sont érigés en défenseurs de la race noire dans l’affaire dite des prisons pour migrants subsahariens en Libye entre 2015 et 2019. Mais, ils sont restés muets devant un acte de racisme presque structurel, dans un Etat qui se pose en donneur de leçons de démocratie et de gendarme pour le respect des droits de l’homme dans le monde. Qu’est-ce qui peut justifier, une telle politique de l’Autruche de la part des dirigeants africains qui, eux, sont pourtant interpellés par l’oncle Sam, à la moindre atteinte aux droits humains dans leurs pays respectifs ?
Fort heureusement, des Organisations de la société civile africaine, le forum des anciens chefs d’Etat africains et quelques leaders comme l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidjane Gadjo, ont rompu ce silence pour le moins coupable.
Siradji Sanda(onep)