Le Rap au Niger est un domaine suscitant l’engouement des jeunes. Mais, le manque de moyens et de soutien empêche aux jeunes passionnés d’aller plus loin dans la musique. En effet, le coût élevé de la production musicale et le manque de soutien financier constituent des freins au développement de la musique. Les studios professionnels sont rares et leur accès est cher.
Au Niger, pour enregistrer un son dans un studio, il faut au minimum 40 000 FCFA. Selon l’artiste Amadou Garba Salia dit Amiral Bobby Z, pour avoir un son de bonne qualité, la moyenne pour enregistrer dans un studio est de 60 000 FCFA à plus. Et pour faire un clip le minimum, c’est 100 000 FCFA. Pour se faciliter la tâche, d’autres artistes qui n’ont pas les moyens décident de travailler leurs textes sur un beat que l’on peut télécharger ou avoir auprès d’un ami, sans payer. Ils essaient de suivre le rythme pour bien faire un son et toucher leur public. Cependant, Amiral Bobby Z met en garde les artistes contre le téléchargement d’un instrumental qui n’est pas le leur, « une fois que le son est populaire, l’auteur de ce beat peut poursuivre l’artiste. C’est pourquoi, il est important d’avoir son propre instrumental pour sa chanson », a-t-il précisé.
A part le manque de moyens, il n’y a pas de travail pour les jeunes : « beaucoup de jeunes diplômés sont au chômage. C’est ce qui fait que les jeunes n’arrivent pas à payer l’enregistrement dans les studios, pour poursuivre leurs rêves », a déploré Amiral Bobby Z. A cela s’ajoute parfois le manque de soutien de la famille. « Aujourd’hui au Niger, ce n’est pas toutes les familles qui acceptent que leurs enfants fassent la musique. L’activité est mal perçue. Il y a d’autres qui veulent faire la musique, mais pour éviter des problèmes, ils arrêtent le projet. Chez moi, mon papa me comprend. Il m’a dit tant que tu travailles à l’école, fait ce que tu aimes. La musique est ta passion. Ma mère me soutient aussi. C’est vraiment une chance pour moi », s’est-il réjoui.
Certains artistes ont eu la chance d’être produits sans payer la somme de l’enregistrement, un geste d’encouragement offert à plusieurs jeunes talentueux. « Le ministère de la Culture a parfois aidé des artistes jusqu’à l’international », a- reconnu l’artiste Amiral Bobby Z. Aussi, il relève le manque de personnel qualifié pour le développement de la culture nigérienne, appelant à l’intégration des jeunes dans le ministère de la Culture car, pour lui ce sont eux qui connaissent et savent de quoi est capable un artiste.
Idi Maman Lawaly (Stagiaire)