Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Hassoumi Massoudou, a participé, le vendredi 7 mai 2021 par visioconférence, à un débat de haut niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le thème : ‘‘Maintien de la paix et de la sécurité internationales : Maintien du multilatéralisme et du système international centré sur les Nation Unies ». L’objectif de ce débat est d’appeler les Etats membres à privilégier les mesures collectives, en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix, dans le respect de l’égalité souveraine des Etats membres. Une vingtaine de personnalités de différents pays ont pris part à cet important débat.
Prenant la parole à cette occasion, le Chef de la diplomatie nigérienne a déclaré que c’est conscient de cette nécessité que le Niger n’a eu de cesse de réitérer son ferme attachement à ces principes et d’apporter son soutien continu au renforcement du système international centré sur les Nations Unies. « C’est du reste pour cette raison que mon pays a organisé, lors de sa présidence du Conseil, au mois de Septembre 2020, un débat de haut niveau sur le thème: « La gouvernance mondiale post-Covid-19’’», a rappelé le ministre d’Etat, Hassoumi Massoudou. Il a souligné que la crise sanitaire provoquée par la pandémie du Covid-19 a mis en évidence «les insuffisances de nos instruments de gouvernance mondiale et les limites du fonctionnement du système international, y compris le Conseil de Sécurité».
A cet égard, a-t-il ajouté, il est temps de donner un nouveau souffle au multilatéralisme, en dotant le système des Nations Unies de moyens suffisants et efficaces lui permettant de remplir ses missions de façon adéquate. Le Ministre d’Etat des Affaires Etrangères a, par la suite, formulé quelques recommandations à même de renforcer la solidarité et la coopération internationales dans le cadre du multilatéralisme pour traiter des questions de paix et de sécurité auxquelles la communauté internationale est actuellement confrontée. Hassoumi Massoudou a notamment souligné la nécessité «de rétablir la confiance dans un système trop souvent perçu comme étant inéquitable et non représentatif de certains pays ou continents». Le Chef de la diplomatie nigérienne a aussi suggéré «de renforcer la coordination et la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous régionales», en même temps qu’il faut «tirer les leçons des graves conséquences sociale, économique, et politique induites par la pandémie du Covid-19 et son impact sur la paix et la sécurité internationale».
Pour soutenir ses propositions, le ministre d’Etat a, fait observer que l’Afrique, qui participe pleinement aux travaux du Conseil de Sécurité, n’a pas de siège permanent dans cet organe et cela malgré sa participation active à plus de 50% des réunions du Conseil de Sécurité, 60% à l’élaboration de ses documents finaux et 70% de ses résolutions assorties de mandats au titre du chapitre VII. Il a appelé à la réforme « indispensable » de cet organe important des Nations Unies, pour une pleine représentation de l’Afrique avec au moins deux sièges permanents et un statut unique pour tous les membres permanents, notamment au niveau du droit de veto. «Au-delà de la question de la réforme du Conseil de Sécurité, se pose également celle des autres institutions de Bretton Woods, tels la Banque mondiale, le FMI et les autres institutions spécialisées», a-t-il suggéré. Selon lui, faire face à ces risques sécuritaires, nécessitera un changement de paradigme majeur, mais surtout exigera une volonté politique et un changement d’approche du Conseil de Sécurité.
«En tant que Conseil, notre objectif n’est pas seulement de gérer les conflits. Nous avons la responsabilité fondamentale de les prévenir. A cet égard, il est donc essentiel, de comprendre les causes, les effets et les complexités des changements en cours, pouvant affecter durablement la quiétude de nos sociétés», a-t-il précisé. Enfin, le ministre d’Etat Hassoumi Massoudou, a réaffirmé que le monde a aujourd’hui, plus que jamais, besoin d’institutions de régulation fortes et que s’il est vrai que la défense des intérêts nationaux gouverne les politiques étrangères des Etats, ces intérêts nationaux sont mieux défendus dans la coopération, la complémentarité et la solidarité.
Mahamadou Diallo(onep)