Le Cercle Indépendant de Réflexions et d’Actions Citoyennes (CIRAC), qui se veut une association apolitique, indépendante et non confessionnelle, a rendu publique, le dimanche 19 septembre 2021, une déclaration mettant en exergue le devoir citoyen de mettre fin à la corruption et à l’impunité pour une gouvernance vertueuse au Niger.
Dans cette déclaration lue par son président, Elhadj Idi Ango Omar, le CIRAC constate que «trente années après la Conférence Nationale Souveraine, le Niger reste toujours affecté par de nombreux fléaux dont celui de la corruption est l’un des plus nocifs, des plus pernicieux et des plus dévastateurs tant sur plan social que sur le plan économique».
Abordant la question relative aux détournements de deniers publics, le CIRAC souligne que de ‘’nombreux rapports et des révélations aussi outrageuses et scandaleuses les unes que les autres mettent à nu la forte propension à l’enrichissement illicite des agents de l’État’’, tout en citant certaines affaires qui continuent de dominer la chronique dans notre pays.
D’autre part, constatant que la corruption s’est solidement ancrée dans tous les secteurs du pays, le CIRAC va plus loin en affirmant que ‘’de nombreux représentants de l’autorité publique, à divers échelons, perçoivent ou exigent des sommes pour exécuter des tâches pour lesquelles ils sont déjà rémunérés ou pire pour octroyer des faveurs et agir à l’encontre des règlements édictés». Le Cercle cite le cas de certains concours et recrutements dans la Fonction Publique et dans certaines institutions de la République, ainsi que des examens scolaires de fin de cycle ou de fin d’années. A ce titre, le CIRAC fustige l’absence de textes qui règlementent l’acceptation des dons par des agents de l’État, en particulier lorsque ces dons proviennent de personnes publiques ou privées étrangères.
A propos des abus de biens publics, le CIRAC rappelle que «les biens de l’État, véhicules, immeubles, matériel ou équipements divers, etc. ne peuvent, en aucun cas, être utilisés à des fins privées».
Sur la lancinante question de la dépolitisation de l’administration, la déclaration invoque l’article 50 de la Constitution nigérienne qui dispose que le Président de la République prête serment sur le Livre Saint de sa confession avec entre autres engagements, celui «de veiller à la neutralité de l’administration et au respect des textes qui consacrent sa dépolitisation». Dénonçant une politisation à outrance de l’administration, le CIRAC souligne que cette pratique ‘’conduit inévitablement à la dégradation de la déontologie professionnelle, à l’inefficacité et au laxisme, à la médiocrité, à l’indiscipline des agents et à l’impunité disciplinaire et judiciaire». Aussi, estime l’association, «des mesures urgentes, vigoureuses et rigoureuses doivent être prises pour la dépolitisation effective de l’administration nigérienne comme l’exige la loi suprême du pays, la constitution».
La déclaration souligne également la nécessité de renforcer les organes de contrôle et de régulation, sachant que le Niger dispose d’un arsenal juridique de lutte contre la corruption. «La constitution garantit l’indépendance de la justice et nous appelons nos juges et magistrats à s’investir davantage pour une lutte contre la corruption qui ne saurait être gagnée sans leur engagement professionnel et citoyen», note la déclaration.
Enfin, le CIRAC en appelle à la société civile pour son rôle d’éveil et de veille ; aux partis politiques pour contribuer au développement économique, social et culturel du pays; à tous les citoyens, pour leur participation active à la lutte contre la corruption, l’abus de biens publics et l’impunité.
Seini Seydou Zakaria(onep)