Conformément à sa mission, l’UNICEF œuvre inlassablement aux côtés de l’Etat à la recherche continue du bien-être de l’Enfant dans les domaines sanitaire, éducatif, social (Protection Sociale). C’est dans ce cadre qu’une équipe de Journalistes a sillonné communes, villages et quartiers dans la région de Diffa pour apprécier l’apport des actions de l’UNICEF d’une part et jeter les jalons d’une amélioration de l’accès à des services sociaux de qualité et adaptés à des meilleures opportunités de subsistance grâce à la mise en œuvre d’un ensemble intégré d’interventions au niveau communautaire.
La Case de Santé du village de Digargo dans la Commune Urbaine de Diffa est l’un des centres de santé qui reçoit les appuis de l’UNICEF. Dans ce village situé au Nord-Ouest de la Commune Urbaine et à 5 Km de la ville de Diffa, nous nous sommes intéressés à la Santé où nous avons visité un de sites relais en activité, pour recueillir les témoignages des bénéficiaires au sein de la Communauté. C’est un groupe relais de soutien à la nutrition communautaire pour échanger et avoir des témoignages poignants sur l’apport de l’UNICEF.
Des résultats forts appréciables ont été enregistrés grâce aux financements BMZ pilotés par l’UNICEF et le PAM en appui à l’Etat dans la prise en charge sanitaire.
Il faut souligner que l’UNICEF appuie fortement 5/6 des Districts Sanitaires pour la mise en œuvre de la santé communautaire dans le contexte sécuritaire que vit la région. Le District Sanitaire de Diffa dirigé par le Médecin Chef Dr Bohari Abdoul Hamidou compte 19 Centres de Santé Intégrés (CSI) et 42 Cases de Santé dont 9 de ces 19 CSI font face à des défis sécuritaires, compromettant ainsi l’accès et la continuité des services de santé. Il s’agit des CSI de Lada, Zarwaram, Dewa, Gueskerou, Assaga, Chetimari, Kindjandi, N’gagam, et N’garwa.
Pour pallier cette situation très préoccupante, il y a eu, grâce à l’appui de l’UNICEF, la mise en place des Cliniques mobiles et la Stratégie d’iCCM en situation d’urgence qui permet d’assurer la continuité des soins aux populations déplacées/réfugiés et autochtones. Ces appuis ciblent les zones à fort risque sécuritaire et difficiles d’accès pour une population cible de plus de 100.000 Habitants à l’échelle de la région dont plus de 28.000 enfants de moins de 5 ans.
Parlant du fonctionnement du CSI, le Responsable de la Case de Santé de Digaro, Mamadou Hamidou a expliqué que son service fonctionne normalement avant de souligner les différents appuis multiformes apportés par l’UNICEF à savoir la dotation en médicaments et en vaccins, une chaîne de froid pour la conservation conséquente des vaccins. « Notre Case de Santé est dans des conditions optimales pour des prestations de qualité et cela grâce à l’appui de l’UNICEF », a-t-il dit.
D’importantes réalisations dans le cadre de la nutrition
Il faut noter que des approches de renforcement de la résilience des populations en matière de Nutrition sont mises en œuvre avec les fonds BMZ au niveau de la région de Diffa. L’UNICEF appuie à la fois le programme de prévention de la malnutrition chronique et celui de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère. L’UNICEF appuie les districts sanitaires de Diffa et Mainé Soroa dans la mise en œuvre du paquet promotionnel et préventif pour l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant de 2023 à 2024. On note que 400 groupes de soutien pour l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) constitués de femmes enceintes et allaitantes qui ont été mis en place/redynamisés dans des villages pour délivrer des conseils sur l’ANJE au niveau des communautés afin de promouvoir les pratiques saines de soins et d’alimentation du jeune enfant. Les femmes membres de ces groupes de soutien ANJE ont été formées au dépistage communautaire de la malnutrition à travers l’utilisation du MUAC et la recherche des œdèmes nutritionnels ; et chacune a été dotée d’un MUAC. En outre 13949 mères d’enfants de moins de 2 ans ont été conseillées sur l’ANJE par les membres des groupes de soutien ANJE ; 152 femmes influenceuses (matrones, représentantes des femmes, grands-mères, …) ont été formées sur l’ANJE et le plaidoyer en faveur de l’AME et des pratiques optimales d’alimentation du Nourrisson et du jeune enfant au sein des communautés ; 45 agents de santé de la région de Diffa ont été formés sur les soins essentiels du nouveau-né ; 84 prestataires de santé ont été formés sur le protocole révisé de prise en charge de la malnutrition aiguë en 2023 ; 3446 enfants de 6-59 mois ont été pris en charge dans les centres de récupération nutritionnelle en 2024 dont 590 en hospitalisation grâce à l’approvisionnement de 4446 cartons de PPN et 47 cartons de laits thérapeutiques dans les centres de santé.
Rehaussement des indicateurs WASH
La contribution de l’UNICEF au rehaussement des indicateurs WASH de la région concerne trois domaines essentiels, à savoir ; l’accès à l’eau, l’assainissement et la promotion des bonnes pratiques d’hygiène et l’adoption de comportement d’hygiène. Ces activités s’inscrivent dans la dynamique de l’approche Nexus humanitaire-Développement-Paix promue par le Bureau de Zone UNICEF de Diffa. Elles répondent aussi bien aux problèmes d’accès à l’eau pour les populations autochtones et que pour les populations déplacées (internes et réfugiées).
La construction et la gestion des ouvrages hydrauliques (postes d’eau et mini-adduction d’eau potable) en communauté et dans les institutions (écoles et formations sanitaires) restent une priorité surtout dans le cadre du Nexus. Les activités ont consisté à réaliser et/ou réhabiliter les forages équipés de pompes à motricité humaines, les postes d’eau autonomes, les mini-AEP simples et multi-villages dans le cadre du nexus.
De 2021 à ce jour, les fonds BMZ ont permis de réhabiliter et réaliser 11 systèmes AEP dont une mini-AEP multi-villages, 43 forages équipés de pompes à motricité humaines, le raccordement aux systèmes d’adduction d’eau potable de 31 écoles et 9 centres de santé au profit de 59.510 personnes autochtones, déplacés internes et refugiés dans les quatre communes (Diffa, Gueskerou, Chetimari et Mainé) cibles dudit financement.
Actuellement, une mini-adduction d’eau potable multi-villages et huit (8) postes d’eau autonomes solaires sont en phase de démarrage respectivement dans les communes de Chetimari, Gueskerou, Mainé et Diffa pour couvrir les besoins en eau potable de 38.137 bénéficiaires. Tous les services sociaux de base (école et centres de santé) de ces villages seront raccordés aux systèmes d’adduction d’eau potable réalisés.
La mise en œuvre de l’assainissement total piloté par la communauté par l’approche communale WASH dans la commune urbaine de Mainé a été certifiée avec la fin de défécation à l’air libre. Ce qui a permis d’améliorer les conditions d’hygiène et d’assainissement de 101.132 habitants de la commune en début 2024 et dans la commune de rurale de Gueskerou en cette année 2022.
Le Mentorat pour améliorer l’accès et le maintien des filles à l’école
Dans le secteur de l’éducation, la crise sécuritaire a entraîné les déplacements internes des populations et l’arrivée des réfugiés et retournés du Nigeria. Cette situation a impacté négativement le secteur de l’éducation avec pour corollaires les décrochages scolaires particulièrement pour les filles. En plus de décrochage, les filles sont également exposées aux mariages précoces et/ou forcés et aux abus surtout les adolescentes qui sont en classe de CM1&2 et le collège.
Pour améliorer l’accès et le maintien des filles à l’école, la section éducation en collaboration avec la direction régionale de l’éducation a mis en œuvre l’approche mentorat.
Elle consiste à identifier dans les écoles les filles les plus vulnérables (faible niveau, familles pauvres, adolescentes etc) pour les appuyer à améliorer leurs performances scolaires tout en les maintenant à l’école et éviter le mariage précoce et/ou forcé. Pour se faire, elles sont accompagnées de deux sortes de mentors. Les mentors enseignants qui organisent des cours de remédiation et les mentors communautaires qui se chargent de développer les relations sociales et leur accompagnement au niveau communautaire. Les mentors enseignants, eux, sont chargés d’organiser des cours de renforcement de niveau des bénéficiaires en français et en mathématiques. Les filles identifiées bénéficient également de dotation des kits scolaire et de dignité. Pour la première phase du programme 2000 filles dont 800 au primaire et 1200 au collège ont été identifiées et ont bénéficié du paquet d’activités proposé.
Mato Adamou, ONEP-Diffa