Dosso a abrité, du 24 au 25, un atelier de renforcement des capacités des parlementaires sur le cadre juridique et à la gouvernance des industries extractives. Organisé par le Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB) avec l’appui de la coopération suisse à travers le Programme d’appui à la Gouvernance Démocratique (PAGOD), cet atelier vise à sensibiliser les parlementaires sur la gouvernance de nos ressources nationales qui sont aujourd’hui exploitées à savoir le pétrole et l’uranium.
Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le secrétaire général du gouvernorat de Dosso M. Assoumana Amadou a indiqué que la formation des parlementaires est d’une importance capitale dans l’accomplissement de leur rôle de propositions des lois et de contrôle de l’action gouvernementale particulièrement dans le domaine extractif. En effet a précisé M. Assoumana Amadou, en tant que représentants du peuple, les députés sont sans nul doute la voix des sans voix dans la mise en œuvre des actions de politiques publiques de développement au Niger et ailleurs. Cependant, a fait savoir le secrétaire général du gouvernorat de Dosso, cette action de contrôle et de régulation ne peut s’accomplir véritablement sans une connaissance parfaite du cadre juridique de la gouvernance de secteur extractif qui apporte des revenus conséquents au budget de l’Etat et celui des collectivités territoriales afin de mieux aider les décideurs politiques à assurer pleinement leur mission. M. Assoumana Amadou a espéré que les acquis de cette formation aideront davantage les parlementaires à accomplir cette exaltante mission pour le bonheur du peuple nigérien.
Auparavant, le coordonnateur du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse budgétaire (ROTAB) M. Ali Idrissa a souligné qu’avec le réseau des Parlementaires pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire et le ROTAB, c’est toute une histoire car, c’est le premier réseau parlementaire en Afrique qui a été créé et ce n’est qu’après que les autres pays se le sont approprié. Pour illustrer ses propos, le coordonnateur national du ROTAB a évoqué plusieurs missions de terrain, des visites à l’intérieur du pays sur des sites miniers qui ont abouti souvent à des interpellations de ministres avec comme avantages pour les populations le versement par le gouvernement nigérien de redevances aux communes.
Le rôle du ROTAB en tant structure de la société civile qui s’est spécialisée sur les questions de gouvernance, a notifié M. Ali Idrissa, c’est de pouvoir alerter ceux qui ont le pouvoir de faire les choses c’est-à-dire le gouvernement et les parlementaires. Le coordonnateur du ROTAB a saisi l’opportunité pour annoncer que le prix de l’uranium a grimpé de 18 dollars pour arriver aujourd’hui à 40 dollars. Cependant, a-t-il fait remarquer, si nous ne prenons pas garde, nous ne profiterons pas de cette manne parce que les compagnies sont venues faire des affaires chez nous et elles le feront jusqu’au bout tant que nous ne fassions pas faire profiter les populations. Ces ressources naturelles a souligné M. Ali Idrissa disparaîtront un jour et laisseront seulement désolation aux populations. Il a, de ce fait, espéré que les représentants de la nation ne contribueront pas à faire en sorte que cette malédiction de ressources observée dans certains pays puisse être maintenue chez nous. Le ROTAB renouvelle sa disponibilité à accompagner les parlementaires nigériens dans leur noble mission, a-t-il dit.
Le président du Réseau des Parlementaires pour la transparence dans les industries extractives M. Magagi Issaka a souhaité qu’au sortir de cette formation, les représentants de la nation puissent faire face aux différentes sollicitations de la population.
Le représentant du Programme d’Appui à la Gouvernance Démocratique (PAGOD) M. Salou Djéka a, pour sa part, présenté sa structure financée par la coopération suisse au Niger et mis en œuvre par le Consortium consulting group-SWISSAID. Son objectif est de renforcer le processus démocratique au Niger en vue de consolider la paix et la stabilité. A travers cet atelier, a indiqué le M. Salou Djéka, le PAGOD veut également favoriser la création d’un cadre d’échanges mutuels d’information entre les parlementaires, les experts et les organisations de la société civile sur tous les aspects techniques et juridiques liés à la gestion rationnelle des ressources naturelles dont ils sont garants.
Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso