Les conseillères municipales des régions de Niamey, Tillabéry et Dosso ont suivi hier à Dosso une formation en communication et leadership transformationnel. Cette session est organisée par l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication Section Niger (APAC) avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à travers le Projet de Mobilisation et Participation Inclusive et Accrue des Femmes et des Jeunes Filles dans les instances de décisions. La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été présidée par le Secrétaire général de la région de Dosso M. Assoumana Amadou en présence du président du Conseil régional de Dosso, du préfet du département de Dosso, de la représentante de l’APAC Niger et de nombreux invités.
L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités des conseillères municipales à assumer leur fonction en veillant à la sauvegarde des intérêts des populations notamment ceux des femmes qui constituent la majeure partie des populations. La formation portera aussi sur la budgétisation sensible au genre, en suivi budgétaire axé sur le genre, c’est-à-dire le suivi des réalisations des actions et infrastructures au profit des populations notamment les femmes et les jeunes filles. Les participantes seront aussi formées en développement personnel et techniques de communication.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le Secrétaire général de la région de Dosso a indiqué qu’au Niger les barrières socioculturelles constituent un véritable frein à l’affluence et à l’influence des femmes au sein des instances décisionnelles. La situation actuelle, a précisé M. Assoumana Amadou, est largement en faveur des hommes qui occupent la majeure partie des places stratégiques de la vie politique et publique. «Les femmes sont reléguées dans un rôle plutôt passif et les fonctions politiques et administratives les plus importantes sont réservées aux hommes», a-t-il estimé. A titre d’exemples, l’Assemblée Nationale compte 50 femmes sur 166 députés, au gouvernement on retrouve 5 femmes sur 35 et aucune femme comme gouverneur de région. Pour les préfets, on en compte 2 femmes seulement sur les 52 préfets et pour les maires, l’on retrouve 14 femmes sur 266.
C’est pourquoi, a précisé M. Assoumana Amadou, la question relative à la promotion de la femme est inscrite dans les priorités du Programme de Renaissance du Président de la République M. Mohamed Bazoum. La tenue de cette formation vient à point nommé car elle s’inscrit dans la droite ligne de la politique de la promotion de la femme, a-t-il ajouté. Le SG de la région de Dosso a invité les conseillères municipales à suivre avec l’attention requise les modules qui leur seront présentés. Il a ensuite remercié le PNUD qui accompagne APAC-Niger dans la tenue e cette activité et a assuré les participantes du soutien de l’Etat car, a-t-il indiqué «c’est dans la coordination des efforts à tous les niveaux que nous pouvons parvenir à relever les défis auxquels nous faisons face».
Auparavant, la représentante de l’Association des Professionnelles de la Communication Section du Niger, Mme Aïssa Abdoulaye Alfary a souhaité la bienvenue aux participantes à la formation et aux invités qui ont répondu massivement à cette rencontre. Au Niger, les femmes participent faiblement à la vie politique et socio-économique a indiqué la représentante de l’APAC-Niger. Pour elle le défi de cette participation est celui du renforcement de l’accès des femmes à la décision mais surtout celui d’amener les hommes et les femmes à pouvoir gérer et contrôler la décision comme des partenaires à part entière. Pour répondre à ces défis, les contraintes à lever, a indiqué Mme Aïssa Abdoulaye Alfary, sont la faiblesse du budget-temps des femmes et des filles, la faible scolarisation et le taux élevé d’abandon scolaire des filles, l’insuffisante connaissance des inégalités de genre et leurs effets sur les déterminants du développement, le non-respect des dispositions de la loi sur le quota et l’absence de recours consécutifs à cette inobservation.
Parlant de la situation du genre au Niger, la représentante de APAC Niger a indiqué que même si des progrès importants ont été réalisés, les femmes demeurent désavantagées par rapport aux hommes. Ces désavantages qui réduisent considérablement le bien-être des femmes et limitent leur participation au développement ainsi que les bénéfices qu’elles pourraient en tirer a expliqué Mme Aïssa. Elle met également en lumière la transversalité du genre à travers la diversité des inégalités qui existent dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique. «Il y a donc une impérieuse nécessité de créer les conditions à même de favoriser la représentation des femmes au sein des institutions et des administrations», a estimé Mme Aissa Abdoulaye Alfary.
Après avoir adressé ses remerciements aux autorités
régionales pour leur accompagnement dans le cadre du renforcement de capacités des femmes et au PNUD, partenaire de longue date d’APAC-Niger pour tous ses appuis multiformes, Mm Aïssa Abdoulaye Alfary a espéré qu’au sortir de cet atelier, les participantes puissent à leur tour former les femmes élues de leurs localités respectives.
Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso