Kourfaré est un village situé à 8 kms au sud de Birni N’Gaouré. La piste auparavant sablonneuse difficile d’accès a aujourd’hui vu la réalisation d’une route en latérite mettant ainsi fin au calvaire que rencontrent les populations de la localité. Construit au pied d’un plateau, Kourfaré ou Ourfaré désigne un endroit où les animaux viennent lécher le natron. On y trouve encore aujourd’hui aux alentours du village des morceaux de poterie ancienne prouvant ainsi que Kourfaré ne date pas d’aujourd’hui. Il ressort, de sources concordantes, que Kourfaré a été fondé par Koura fils de Baba Golba venant de Damari (Say) avec sa suite dont son frère Goumari.
Le premier chef a été Zarmakoye Hangayzé qui régna environ 40 ans. Le titre de Zarmakoye à Kourfaré relève d’une simple logique. Les premiers habitants étaient les descendants de Tobili lui-même fils de Tagourou. Huit chefs se sont succédé, dont l’actuel Elhadj Garba Ounténi, intronisé le 10 novembre 2007. L’histoire raconte que ce village a toujours été épargné des guerres et autres calamités comme les sécheresses, grâce à un tamarinier surnommé Dounaba-Bossey au pied duquel les populations pratiquaient leurs sacrifices. Aujourd’hui avec l’islam, cette pratique a totalement disparu.
De par la fertilité de son sol, ce village renferme d’importantes mares permanentes et semi permanentes à l’image de Kara-Bangou, Foulan-Bangou ou encore Diney-Bangou. Les populations de Kourfaré sont de grands agriculteurs. Le village dispose d’une école primaire et d’un collège en paillotes.
Selon le chef du village, Zarmakoye Garba Ounténi, ‘’certaines pratiques ancestrales sont jalousement conservées par les populations notamment les remèdes contre les morsures de serpent que chaque enfant du village peut allègrement pratiquer’’.
Le cousinage à plaisanterie a permis de renforcer
davantage les rapports de bon voisinage avec les villages environnants surtout avec le village de Tchara que leurs ancêtres ont, depuis la nuit des temps, institué à travers diverses rencontres. Grâce à ce brassage, a soutenu Zarmakoye Garba Ounténi ‘’des mariages ont été célébrés entre les populations de ces deux villages. Les jeunes ont noué des relations fraternelles loin des mensonges, de la haine’’.
Comme doléances, le chef du village de Kourfaré sollicite des autorités ‘’la construction d’un centre de santé, d’un marché moderne, la construction des classes en matériaux définitifs, l’électrification du village ainsi que l’acquisition de motopompes dans le cadre des cultures de contre saison.
Mamane Amadou, ANP-ONEP/Dosso