Terminer bien le travail consistant à asseoir durablement la démocratie nigérienne sur de solides institutions républicaines, telle aura été la mission première que s’était fixée le Président Issoufou Mahamadou, en accédant à la magistrature suprême, la première fois au printemps 2011, et la seconde fois en 2016.
A quelques jours de sa prise de congé de ses fonctions présidentielles, l’’’Homme de la renaissance du Niger’’ ne pouvait espérer mieux une meilleure fin de règne que cette reconnaissance internationale du contrat pleinement rempli, matérialisée par cette haute distinction du Prix du leadership politique africain décerné par la Fondation Mo Ibrahim.
Le président Issoufou Mahamadou partira du Palais de la Présidence comme il y était entré, c’est-à-dire sous les honneurs, avec l’ambition dévorante de laisser les traces de son passage dans le marbre de la construction démocratique, d’enraciner les principes démocratiques dans la gouvernance politique, sociale et économique en fortifiant les institutions républicaines dans leurs fondations et dans leurs évolutions ultérieures.
En cela, il aura appartenu à une espèce en voie de disparition prononcée, celle d’hommes d’Etat qui font la politique à partir d’une vision du monde claire, portée par une profonde conviction, mieux, par une foi inébranlable en la destinée humaine. Ce sont ceux-là que l’on nomme les dirigeants politiques de conviction, qui se mettent volontiers au service des causes justes, légitimes, sans jamais se préoccuper des avantages ou désavantages personnels qu’ils pourraient en tirer, leur seule et unique satisfaction demeurant le sentiment du devoir accompli, selon la belle morale kantienne !
Le Président Issoufou Mahamadou aura été tout cela, en deux quinquennats de règne : le bâtisseur hors-pair de grandes infrastructures de modernisation du Niger, le grand législateur ayant promulgué des lois progressistes importantes (droits des femmes, des personnes vulnérables, des jeunes filles en milieu rural), et aussi le grand bâtisseur d’institutions républicaines qui témoigneront durablement de l’héritage politique qu’il aura laissé à sa postérité. En tous domaines, il aura été visionnaire, avant-gardiste, précurseur parfois, doté sans doute d’une intuition que seule la baraka divine explique. Il était ou serait né pour la grandeur, non pas la grandeur pour la gloire personnelle à laquelle accourent les hommes ordinaires, mais bien l’ambition collective, le destin commun en ses dimensions positive et tragique.
De lui, les Nigériens retiendront certainement longtemps ce grand homme d’Etat qu’il aura su incarner tout au long d’une carrière politique toujours en courbe ascendante. En politique, il aura incarné les vertus de la ténacité devant les épreuves difficiles, celles de la constance et de la cohérence dans ses différents choix. Au plan international, il n’aura pas laissé indifférents ses homologues et autres grands décideurs mondiaux, par sa grande capacité d’agrégation des questions d’enjeux planétaires comme la sécurité, le développement durable, les changements climatiques, les grandes migrations humaines, bref, il aura été toujours présent partout où l’être humain a son mot à dire. On peut, aujourd’hui, sans risque de se tromper, affirmer que le leadership était presque naturel chez lui, tant il avait toujours une longueur d’avance sur ses contemporains.
Les différents experts de la Fondation Mo Ibrahim, en lui décernant ce prix de meilleur leadership politique africain ne faisaient que découvrir ces qualités exceptionnelles chez l’homme de la renaissance du Niger, pendant que nous les nigériens les auront vécues pendant une décennie. Les sages de la célèbre fondation ont surtout voulu saluer chez le Président Issoufou Mahamadou le respect strict de ses engagements démocratiques en renonçant volontairement à tous tripatouillages constitutionnels pour se maintenir au pouvoir, et en tenant à sa promesse d’organiser des élections libres, transparentes et équitables, afin de transmettre, à son successeur le pouvoir de façon pacifique et démocratique.
Ce prix honore le Niger entier, dans toute sa diversité et sa variété. Comme l’a écrit le nouveau Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken :’’ Ce prix qui a été remporté par le Président Issoufou Mahamadou est un grand honneur qui reflète son leadership en faveur de la croissance économique, son engagement envers la stabilité régionale et son respect de la Constitution du Niger pendant ses dix ans en tant que Président.’’
Ce prix vient ponctuer une clôture en apothéose d’un processus électoral salué par l’ensemble des observateurs pour sa régularité. C’est bien cela qu’on appelle la classe, car, après la fonction présidentielle, il y a bien une vie !
Félicitations Monsieur le Président ! Puisse ce prix vous ouvrir davantage de nouveaux horizons afin de parachever votre grande action politique par d’autres moyens !
Chapeau bas for ever !
Par Zakari Alzouma Coulibaly