Un grand penseur contemporain écrivait à juste titre que « le pouvoir s’obtient dans un rapport de force, mais se conserve et se consolide dans un rapport d’intelligence. ». En effet, une fois le pouvoir conquis, se pose alors pour son dépositaire la délicate problématique de sa conservation. C’est à ce niveau qu’interviennent les ressources de l’intelligence humaine chez les dirigeants politiques qui savent y recourir en vue d’un meilleur exercice du pouvoir. Tout comme c’est à l’œuvre que l’on reconnaît le vrai artisan, c’est à l’exercice du pouvoir que l’on reconnaît le bon dirigeant politique, à travers les actes qu’il pose au quotidien pour trouver les solutions aux problèmes des gouvernés.
Le Président Mohamed Bazoum fait certainement partie de cette classe d’hommes d’Etat qui conçoivent les rapports sociaux et politiques, non pas en termes d’antagonisme, mais bien en termes dialectiques au sens hégélien de l’acception, c’est-à-dire des rapports qui pourraient converger et se régler dans une finalité transcendantale au seul bénéfice de la société dans son ensemble. C’est pourquoi il entend placer sa présidence sous le signe de l’apaisement des tensions sociales et politiques, condition indispensable pour une synergie d’ensemble en vue d’un développement harmonieux. Tout le monde l’aura constaté, le pays était sorti profondément fracturé du récent processus électoral avec une exacerbation du débat politique national jamais égalée sous l’ère démocratique du Niger. La campagne électorale avait été particulièrement tendue et nauséabonde à tous égards avec des discours indignes d’une démocratie républicaine. Fort heureusement, les vaillantes populations nigériennes, sans doute, pétries des valeurs humanistes de tolérance et du vivre-ensemble, n’ont pas succombé aux sirènes de la discorde nationale et ont gardé leur sang-froid légendaire pour repousser les forces du mal.
Aujourd’hui, conscient de la fragilité politique et sociale du Niger, le Président Bazoum envisage de récréer les conditions de l’apaisement de ces tensions sociales et politiques inutiles qui ne feront que retarder le pays dans ses
inlassables efforts de sortir du sous-développement et de la misère. C’est ç ce titre qu’il a
initié de larges consultations avec les différentes structures, la dernière en date étant la rencontre avec les organisations de la société civile. Pendant plus de quatre (4) heures d’horloge, le Chef de l’Etat s’était entretenu, à bâtons rompus, avec les responsables de ces mouvements sociaux pour écouter leurs doléances et leur signifier ce que l’Etat attendait d’eux pour accompagner les efforts du nouveau gouvernement dans la mise en œuvre du programme politique sur la base duquel le candidat Mohamed Bazoum avait reçu la confiance du peuple nigérien.
En substance, le message du Président Bazoum était clair et limpide : la Société civile doit exercer un rôle de lanceur d’alertes, un rôle de vigie de la bonne gouvernance afin de recadrer l’action gouvernementale quand elle semble dévier des bonnes pratiques et non être cette Société civile souvent porteuse de revendications politiques en sous-traitance avec des officines politiques à des desseins inavouables.
Toujours dans cette même logique de large consultation, le Président Bazoum avait reçu les partenaires sociaux de l’éducation avec lesquels il avait fait le tour d’horizon de tous les problèmes qui assaillent l’école nigérienne. Enseignant de formation, l’homme était bien dans son jardin, car parfaitement imbu des réalités du système éducatif national. Pêle-mêle, sur sa lancée, le locataire de la Présidence nigérienne avait accueilli l’Association des Femmes entrepreneures du Niger, l’Ordre national des, pharmaciens du Niger avec lesquels il s’était entretenu des difficultés de leurs secteurs respectifs.
Comme on le voit, la volonté présidentielle de refonder le contrat social ne fait l’ombre d’aucun doute. Conscient du rôle primordial de l’apaisement social dans un pays en voie de développement où les équilibres sociaux sont fragiles, il est apparu impératif pour le Président Bazoum de relancer le dialogue social national qui paraissait en berne depuis plusieurs années. Après donc le secteur social national, l’autre grand chantier concernera, sans doute, la relance du dialogue politique national. En effet, comme vous le savez, ce cadre de dialogue politique national existait au Niger, cependant l’exacerbation des extrémismes politiques de part et d’autre avait conduit à une léthargie, voire à un assoupissement du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP).
Après donc un processus électoral qui fut houleux et tendu, il est à présent souhaitable que les conditions du dialogue politiques national soient remises à l’ordre du jour afin de pacifier et civiliser les rapports politiques au Niger. Au demeurant, nous sommes tous les fils d’une seule et unique nation, c’est pourquoi les adversités politiques ordinaires ne devraient point nous transformer en ennemis irréductibles les uns contre les autres : on fait certes la politique mais pas la guerre, comme dirait l’autre !
Voilà pourquoi le Président Bazoum s’acharne au quotidien au règlement de ces préalables forts indispensables avant l’entame véritable de son quinquennat qui se place, comme vous le savez, dans un contexte sécuritaire extrêmement difficile qui exige que toute la nation nigérienne fasse bloc derrière son Président face à l’hydre terroriste qui endeuille et désole les populations nigériennes, en particulier et sahélo-sahariennes, en général. Ce combat ne saurait être gagné dans un pays divisé, mais bien par une nation soudée et unie par le désir du vivre ensemble. L’ennemi profite bien souvent de ces moments d’inattention, de division pour commettre ces forfaits criminels. Soyons et restons donc vigilants face à ces menaces sécuritaires derrière nos forces de défense et de sécurité et surtout cultivons les vertus du patriotisme en toutes circonstances !
Par Zakari Alzouma Coulibaly(onep)