Cette citation de l’écrivain nigérian Chinua ACHEBE résume, fidèlement, la raison qui a prévalu à la signature, sur instruction du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, d’un Arrêté conjoint, signé par le ministre de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports et le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique, portant création d’un Comité ad‘ hoc chargé de l’Ecriture de l’Histoire Générale du Niger.
A travers cette monumentale œuvre d’Ecriture de l’Histoire Générale du Niger par des Nigériens et non des moindres, sous l’impulsion du Président du CNSP, Chef de l’État, en cette période tout aussi historique de notre pays, marquée par un combat acharné et sans état d’âme pour la reconquête de la souveraineté nationale et de son affirmation surtout, la restauration de la dignité de l’Homme nigérien, le retour à l’authenticité nigérienne, l’abandon des clichés, le rejet de la colonisation et ses avatars, la décolonisation des esprits, il s’agit non pas de réécrire l’Histoire Générale du Niger mais plutôt de l’écrire en étalant aux générations actuelles et futures les faits tels qu’ils se sont déroulés, en projetant sur le passé une lumière, avec un esprit critique et guidé par la critique historique.
Il s’agit de ce fait, de jeter, à jamais, dans les poubelles de l’Histoire, les faits dénaturés, les narrations partielles et partiales, profondément intéressées et subjectives, les récits délibérément tronqués, d’écrire les pages glorieuses de l’Histoire de notre pays volontairement triturées, déchirées parfois, écornées le plus souvent, à la gloire du colonisateur et de ses hordes d’imposteurs qui ont déferlé sur notre espace, progressant en colonnes infernales mais qui se sont heurtés à une farouche et inébranlable résistance des figures historiques de la défense de l’espace nigérien.
Loin des « histoires » dans lesquelles l’imposteur se présente en héros et en apôtre de la civilisation, il s’agit, justement, de rétablir les faits, déblayer notre passé que cet imposteur a sciemment couvert de poussière, et de mettre en lumière toute la dignité, la grandeur, la noblesse de notre espace et de ses dignes gardiens.
Il s’agit aussi, pour les fils et filles de la Nation, d’exalter les figures de la résistance coloniale, de revivifier la fibre patriotique, de tirer la quintessence des hauts faits historiques de nos aïeux pour bâtir une Nation forte, attiser la flamme patriotique et bannir tout complexe relevant d’un passé glorieux censuré par l’imposteur.
Il ne s’agit pas, néanmoins, de dresser un tribunal de l’Histoire pour juger, accuser ou jeter l’opprobre sur des acteurs, mais d’établir un véritable réquisitoire pour qu’in fine les fils et filles de la Nation s’approprient pour toujours la vraie histoire de leur passé.
L’espace nigérien étant au cœur de l’histoire de l’Afrique Occidentale, comme le disait le Rapporteur Général du Comité ad’ hoc, il s’agit enfin « de la mettre à jour pour éviter que nos enfants continuent à ignorer leur histoire et que nos écoles ne se plaignent plus de manque d’ouvrages sur l’Histoire du Niger ».
Ainsi donc, les dignes fils et filles de Dounama Dibbalami, Idriss Alaoma, Mohamed Kosso, Tountouma, Amadou Tanimoune Kouran Daga, Ousmane Dan Fodio, Alpha Maman Djobbo, Kaocen Ag Kedda, Dan Kassaoua Agoragui, Babari Soba, Aggaba Mohamed Almoubarak, Akazama Ari Kaloumbou, Mali Béro, Sonni Ali Ber, Saraounia Mangou, etc., après s’être dressés, le 26 juillet 2023 et les jours suivants, comme un seul homme pour faire face à la tentative d’invasion de leur pays par des pays tiers sur injonction et avec l’appui du colonisateur (encore lui !), et après avoir décidé de prendre leur destin en mains, ont pris la ferme résolution de prendre leur passé en mains.
Alou Moustapha (ONEP)