
Lors de l’entretien sur le plateau de la RTN
Monsieur le ministre, le Niger est un pays vaste et enclavé. Quelle est votre stratégie pour désenclaver à la fois le pays et les terroirs à l’intérieur du pays, qu’il s’agisse des corridors pour approvisionner le pays, ou des routes pour désenclaver les zones de production agropastorale ?
Je voudrais, tout d’abord, vous remercier pour cette opportunité que vous nous donnez de pouvoir nous adresser aux populations pour lesquelles nous sommes en train de mener sous la houlette de Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie, Chef de l’État et Son Excellence le Premier ministre, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, ministre de l’Économie et des Finances, des actions pour permettre à ce que nos populations puissent vivre mieux.
C’est l’occasion également pour moi de remercier Son Excellence, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP, Chef de l’État, pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne pour conduire ce département qui, comme vous l’avez dit, doit mener des actions importantes dans un pays comme le nôtre qui couvre une superficie de 1. 267.000 Km2. Il est enclavé. C’est dire qu’il va falloir créer des conditions pour continuer à approvisionner nos populations dans un climat où, au lendemain du 26 juillet 2023, nous avons été victimes d’un embargo cynique, inique et illégal. C’est le lieu ici également de saluer la résilience du peuple nigérien et, au-delà, du peuple de la Confédération des Etats du Sahel qui se bat tous les jours pour pouvoir survivre malgré l’adversité et malgré les difficultés.
Par rapport à la stratégie pour pouvoir diversifier les corridors, cela fait partie des piliers de la lettre de mission qui nous a été confiée par Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. C’est ainsi que nous avons, dès notre prise de service, fait l’état des lieux, parce que pour mener à bien une politique dans un département ministériel, il faut savoir de quoi vous disposez comme Ressources Humaines, vous commencez où et pour pouvoir au fur à mesure évaluer voir sur quel chemin vous êtes pour atteindre les objectifs qui vous sont fixés.
Le corridor essentiel qui nous permet d’acheminer nos marchandises depuis le 26 juillet 2023, c’est celui qui nous relie avec le Port Autonome de Lomé. Sur ce corridor, nous avons mené des travaux à travers la Direction Centrale du Génie Militaire pour permettre, dans un premier temps de pouvoir l’emprunter dans des meilleures conditions et nous sommes en train de créer les conditions pour permettre aussi d’avoir d’autres accès vers le nord pour atteindre les ports de l’Algérie. Nous avons aussi en vue le corridor vers l’Est, où nous sommes en train de finaliser les travaux pour permettre à ce que la route qui va vers la frontière tchadienne puisse être opérationnelle. Et nous sommes en train également de travailler à l’intérieur pour pouvoir permettre le désenclavement des zones de production surtout agropastorales, pour réaliser des infrastructures routières. Si nous prenons l’axe Tahoua, l’axe Sanam-Tébaran, Tébaran- Incarcadam, Incarcadam- Tahoua, Tahoua- Tabalak (qui est déjà réalisé), on est en train de lancer rapidement les travaux de Tabalak- Abalak qui est sur une distance de quatre-vingts kilomètres. Nous avons également l’axe Abalak-Tamaya que nous avons d’ailleurs visité pour nous assurer que les travaux ont commencé.
Nous avons aussi beaucoup d’autres travaux à l’interne dans la région de Maradi et la route qui quitte Mayahi, qui passe par Tessaoua pour arriver jusqu’à Korgom et frontière du Nigéria pour permettre aussi à cette zone de pouvoir être sûre de continuer à se ravitailler dans des conditions de sécurité optimale. C’est tout un ensemble de politiques qui est mis en place par rapport aux axes routiers. Mais, il faut tenir compte aussi du fait que cette stratégie que nous mettons en place, c’est aussi le désenclavement aérien. Il n’y a pas que les corridors terrestres parce que notre pays est très vaste et nous avons déjà instruit au niveau de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) que des conditions puissent être assouplies par rapport à un certain nombre de dispositions légales pour faciliter la tâche. C’est ainsi que l’ANAC a pu mettre en ligne les conditions pour pouvoir demander très rapidement et obtenir les autorisations de survol et d’atterrissage. On a facilité les conditions pour l’obtention du certificat qui permet la création et l’exploitation d’une compagnie aérienne. Dans cette optique, un comité a été mis en place pour pouvoir rapidement faciliter l’obtention de tout ce qu’il y a comme documentation pour la création de la compagnie aérienne.
C’est tout un ensemble de stratégies qui est mis en place pour permettre le désenclavement à travers le corridor qui nous relie à nos voisins, mais aussi à l’intérieur de nos zones de production agrosylvopastorale pour permettre à nos producteurs d’écouler leurs productions dans des conditions de sécurité afin de permettre à nos populations de pouvoir se déplacer rapidement pour relier les campagnes. Parce que n’oublions pas que plus de 80 % de notre population est rurale et elle a besoin que les routes la trouvent là où elle est dans des conditions de sécurité ; elle a besoin d’aller aux marchés écouler ce qu’elle produit et pouvoir prendre ce dont elle a besoin.
Un aspect très important aussi, c’est l’évacuation sanitaire de nos femmes qui sont en travail. Pour être dans des conditions de pouvoir accoucher dans des centres de santé les plus proches, il faut des routes. Quand nous avons des enfants qui sont dans des crises de paludisme, pour pouvoir les évacuer, il faut forcément de bonnes routes. C’est pour vous dire combien ça tient à cœur les plus hautes autorités et nous sommes sur le terrain. Nous sommes en train de faire tout, malgré l’adversité, pour pouvoir faire en sorte que cette politique se mette en œuvre et que nos populations voient les résultats sur le terrain.
Monsieur le ministre, vous l’avez évoqué tout à l’heure : une compagnie aérienne nationale verra bientôt le jour au Niger !
L’ANAC est instruite et des réflexions sont en cours pour nous assurer. C’est dans ce cadre que, personnellement, j’ai eu à effectuer des déplacements. J’étais aux Émirats Arabes Unies pour des discussions pour pouvoir faire en sorte que certains partenaires puissent nous accompagner. Le domaine aéronautique est un domaine qui est assez complexe. Il faut avoir l’essentiel des ressources humaines compétentes. Nous avons les capacités en termes de ressources humaines et les infrastructures qu’il faut pour pouvoir conduire une compagnie aérienne. Et cela tient à cœur les plus hautes d’autorités avec à leur tête, Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Je vous donne un exemple, si vous voulez aller aujourd’hui tenir une réunion à Agadez, vous devrez faire deux jours de route, une journée de réunion et deux jours de route pour revenir. Ça vous fait 5 jours, soit toute la semaine. Avec une compagnie aérienne efficace, disponible, vous décollez, vous faites votre mission et vous pouvez revenir le soir et avoir une réunion dans votre direction à partir de Niamey. Mais, c’est un processus qui est en cours, et nous voulons nous assurer qu’on ait le meilleur pour nos populations.
Monsieur le ministre, restons dans le domaine des corridors, il y a une question qui taraude l’esprit de l’opinion, c’est par rapport au corridor Niger-Benin, aidez-nous sur ce sujet !
Cette question a été évoquée par Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani lors de son adresse à la nation. Cette question relève beaucoup plus de la sécurité que du domaine du transport. Les autres collègues aussi en charge de la sécurité, notamment le ministre d’Etat, ministre de la Défense Nationale et le ministre en charge de la Sécurité l’ont évoquée et le Chef de l’État a donné tous les éléments d’appréciation par rapport à ça. Je pense que ce n’est pas à nous pour l’instant de pouvoir développer le sujet.
Monsieur le ministre, l’essentiel de notre approvisionnement passe actuellement par le corridor Lomé- Burkina- Niger, pouvez-vous nous dire quel est l’état de ce corridor et s’il est possible à moyen ou long terme d’envisager le corridor Algérie- Niger que vous évoquez tout à l’heure ?
À partir du 26 juillet 2023, avec les sanctions que nous avons vécues, que nous continuons à vivre, nous avons très rapidement pris des mesures pour sa réhabilitation par la Direction Centrale du Génie Militaire. La route était dans un état qui laisse à désirer et il fallait prendre des mesures urgentes. Le génie a pu mener des travaux pour permettre à tous ces camions de circuler puisque depuis le 26 juillet à la date aujourd’hui, ce n’est pas moins de 3000 à 4000 camions qui passent à travers ce corridor toutes les 2 à 3 semaines, avec pratiquement 2000 soldats qui sont dédiés pour la sécurité avec des avions en parfaite coordination avec des frères du Burkina Faso. C’est le lieu ici pour moi de saluer la mémoire de nos soldats qui sont tombés pour la sécurisation de ce corridor et au-delà pour la sécurisation de notre pays et de notre espace. Que leurs âmes reposent en paix. Ceux qui sont au niveau des hôpitaux en train de chercher à recouvrer leur santé, qu’Allah les assiste à recouvrer leur santé.
Nous avons déjà lancé les travaux de réhabilitation. On est entré dans la phase de contractualisation pour la réhabilitation totale de la route Farié-Téra longue de pratiquement 120 km. Il vous souviendra que Son Excellence le Premier ministre, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, ministre de l’Économie et des Finances, a conduit une mission qui est composée d’une forte délégation sur instruction du Président du Conseil National pour la Sauvegarde la Patrie, Chef de l’État, chez nos voisins en République algérienne démocratique et populaire. Je faisais partie de la délégation et nous avons eu l’opportunité de discuter avec nos frères algériens sur un certain nombre d’aspects dont l’accès à un certain nombre de ports au niveau de l’Algérie. Nous avons discuté également de la finalisation de la route Agadez-Assamaka dont le deuxième lot n’est pas encore fini, long pratiquement de 100 km. L’entreprise qui est chargée de conduire les travaux est une entreprise algérienne. Il y a eu des difficultés qui ont fait qu’à date, les travaux ne sont pas encore achevés et nous avons évoqué ces difficultés. C’est ainsi que des engagements ont été pris pour qu’on puisse rapidement finaliser les travaux. Nous avons même évoqué, au-delà de l’infrastructure routière, la question des infrastructures ferroviaires. J’ai discuté avec mon homologue puisque l’Algérie projette de construire un chemin de fer qui vient jusqu’à Inguézam. Nous avons évoqué la possibilité que ce chemin de fer vienne jusqu’à Agadez avec la création d’un port sec à Agadez dont nous allons certainement discuter. C’est pour vous dire que les discussions sont en cours avec nos voisins de l’Algérie pour que rapidement ce corridor puisse être une réalité.
Monsieur le ministre, au regard des nouvelles opportunités qui vont s’offrir à notre pays avec la construction d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique à Dosso, pouvez-vous nous dire ce qu’est devenu le port sec de Dosso ? vous en avez parlé tout à l’heure, est-ce que d’autres projets de port sec sont envisagés par votre département ministériel ?
La grande raffinerie qui tient à cœur aux plus hautes autorités est une opportunité pour le peuple nigérien, pour la Confédération de l’AES, pour qu’on puisse être autonome sur un certain nombre de projets. En ce qui concerne notre département, je vois déjà l’opportunité pour nous d’avoir du bitume pour affecter de façon positive la qualité et le coût des infrastructures routières. Je vois également la disponibilité qu’on aura du jet A1 par rapport au transport aérien.
Pour ce qui est du port sec de Dosso, il y a eu des discussions qui ont été menées lors de la signature de convention entre les différentes parties, notamment le Niger, le Bénin et à l’époque Bolloré par rapport au futur de cette infrastructure. Vous avez remarqué la réalisation de cette infrastructure routière à Niamey ; il y a une bonne partie du chemin de fer qui est en train d’être démontée et cela était possible grâce au Protocole d’accord qui a été signé par rapport au règlement à l’amiable de cette situation dont le port sec de Dosso en fait partie. Pour la création ou la mise en œuvre de notre port, nous avons, dans le cadre du chemin de fer qui quitte le Nigeria pour venir à Maradi, prévu la réalisation d’un port sec à Maradi.
Pour suivre les orientations de Son Excellence le Chef de l’État, nous avons eu des discussions avec les entrepreneurs de Maradi pour qu’ils prennent l’initiative en main et que ce soit eux qui soient les leaders de la mise en œuvre de ce port sec. C’est dire qu’il y a en cours un port sec à Maradi. Les études sont en cours pour pouvoir faire en sorte qu’aussitôt que le chemin de fer est là, un port sec soit là pour permettre de développer les activités économiques de ce côté-là.
Nous avons, comme je l’ai évoqué tout à l’heure, en projet la réalisation d’un port sec d’Agadez lié à la finalisation du chemin de fer qui viendra de Inguézam jusqu’à Agadez. Nous avons été invités au Royaume du Maroc par les autorités de ce pays dans le cadre de l’Initiative royale permettant l’accès à la mer des pays de l’hinterland à travers un port sec qui va être réalisé à Dakhala. Ce port sec, nous avons eu l’opportunité de le visiter, le chantier est très avancé, l’ouverture est prévue fin 2028, début 2029. Nous avons demandé s’il y a un port et qu’il n’y a pas d’infrastructures pour y accéder, l’exploitation serait biaisée. Ils ont pris en compte nos remarques et une route qui traverse la Mauritanie qui vient au Mali est envisagée. Ce projet fait partie du territoire confédéral qui sera réalisé avec un port sec quelque part dans le territoire malien qui nous permettra à tous les trois pays de la Confédération d’y accéder. C’est pour vous dire qu’il y a beaucoup de projets qui sont en cours pour permettre la réalisation d’autres ports secs pour le développement des activités économiques dans notre pays et dans notre espace confédéral.
Monsieur le ministre, notre pays fait face chaque année à des problèmes de transport de ses pèlerins aux lieux saints de l’Islam. Tout à l’heure, vous avez évoqué cette initiative de la création d’une compagnie nationale afin d’y remédier. Sinon comment résoudre de manière très concrète le problème de transport de nos pèlerins ?
Merci beaucoup pour cette question qui est très importante quand on considère un pays comme le nôtre dont le pourcentage des musulmans dépasse les 95 %, 96 %. Certains avancent même plus que ces chiffres. C’est une question qui touche beaucoup de personnes. Qu’un paysan qui se trouve au fin fond de N’gourti, qui paye son économie pour aller accomplir le cinquième pilier de l’Islam, et que celui-ci se retrouve coincé deux, trois semaines à l’aéroport, sans ressources, ça fait mal. Une des raisons qui ont poussé son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie, Chef de l’État, à nous instruire pour que ce volet transport qui fait partie d’un tout puisse connaitre une amélioration substantielle à travers la prise en charge effective de l’ensemble des aspects y afférents.
Ce qu’il faut rappeler, c’est que le Ministère des Transports n’est pas le répondant au nom de l’État nigérien par rapport à l’organisation du Hadj. Nous avons le Commissariat à l’Organisation du Hadj et de la Oumra (COHO) qui est le répondant de l’État. Nous, en tant que Ministère des Transports, nous sommes une structure compétente qui est en quelque sorte les conseillers du COHO pour permettre à ce que la compagnie aérienne qui va transporter nos pèlerins soient une compagnie qui respecte les normes internationales de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile et qui puisse assurer un transport dans des conditions sûres et sécurisées de nos pèlerins sur le lieu saint à l’aller comme au retour. C’est ça le rôle que nous avons joué. Je pense que nous avons fait ce qui peut être fait, même si c’est perfectible. Lors du dernier pèlerinage, je pense qu’il y a eu une amélioration. Nous avons pris les mesures nécessaires, en collaboration avec la structure qui est en charge, le COHO, pour nous assurer qu’une semaine avant, l’ensemble des pèlerins nigériens soit à Médine.
Des réflexions sont en cours pour améliorer, pour qu’on s’assure que nos pèlerins partent à temps, pour que la réserve qu’ils ont, qui leur permet de survivre sur place, ne soit pas épuisée parce qu’il y a eu une faille quelque part. Et cela tient à cœur à nos autorités et nous sommes en collaboration avec le COHO pour nous assurer que cette partie est prise en charge. Nous avons également le projet de la création de la compagnie aérienne qui va nous permettre non seulement d’assurer le transport à l’intérieur de notre vaste pays et de notre confédération, mais aussi et surtout d’appuyer le transport de nos pèlerins sur le lieu saint par la grâce de Dieu.
On sait souvent aussi qu’il y a des difficultés au niveau de ces agences de pèlerinage qui sont très nombreuses et souvent, il y a un problème d’organisation à ce niveau, qu’est-ce que le ministère a fait par rapport à ça pour éviter ces problèmes ?
Je tiens à rappeler que le répondant au nom de l’État, c’est le Commissariat à l’Organisation du Hadj et de la Oumra. Nous sommes conseillers de cette structure en matière de transport et nous le faisons. S’il y a des conseils à donner et de discussions, nous apporterons notre pierre dans l’édifice puisque qu’il s’agit du Niger au niveau du COHO.
Monsieur le ministre, permettez-moi de revenir sur l’aspect sécurité aérien, vous l’avez tout à l’heure évoqué, il y a une compagnie aérienne nationale qui va bientôt voir le jour. Quel est l’état des transports aériens au Niger ? Est-ce qu’il n’y a pas lieu de réfléchir à une véritable politique de transport, pas pour gérer les aspects factuels comme l’un des moins principaux pour désenclaver notre vaste pays au lieu de toujours nous focaliser sur la construction des routes que nous reprenons en moyenne chaque 3 à 5 ans si je ne m’abuse ?
Le rôle de l’État, c’est de s’assurer qu’on mette à la disposition de nos populations les moyens pour qu’elles puissent se déplacer d’un point A à un point B en toute sécurité. Nous allons continuer, conformément à notre lettre de mission et aux instructions du Chef de l’État, à développer les routes et les chemins de fer ainsi que le transport aérien. Par rapport au transport aérien, comme je l’ai dit, des réflexions sont en cours et nous sommes très avancés. Il n’y a pas qu’au niveau national mais aussi au niveau confédéral et avec des partenaires pour qu’on s’assure, qu’on puisse mettre à la disposition de nos populations et chacun en fonction de ses capacités pour qu’il puisse se déplacer d’un point A à un point B en toute sécurité. Nous allons nous assurer qu’avec le peu de moyens qu’il y a, on puisse faire le maximum pour être à la hauteur des attentes de nos populations.
Monsieur le ministre, il n’est un secret pour personne que la réalisation de l’infrastructure ferroviaire Bénin-Niger est un échec, avez-vous mis en place un mécanisme d’évaluation afin de situer les goulots d’étranglement et proposer de nouvelles solutions ?
Par rapport au chemin de fer Bénin- Niger, il y a un protocole qui a été signé qui permet de pouvoir régler à l’amiable la situation qui est créée par rapport à ce projet. Actuellement, la direction des infrastructures ferroviaires au niveau de notre Ministère est en collaboration avec des expertises étrangères, des partenaires. Nous sommes en train de réfléchir pour la mise en œuvre, conformément à notre lettre de mission, d’une politique de réalisation des infrastructures ferroviaires. Ça se fait d’ailleurs au niveau du pays, avec notre partenaire au niveau de la Confédération et d’autres structures partenaires. Je peux vous assurer qu’on est très avancé là-dessus. Au-delà, dès notre prise de service, nous avons mis en place un comité qui réfléchit sur la tenue des états généraux des travaux publics de façon globale. Qu’est-ce que nous avons fait depuis l’indépendance à aujourd’hui ? Les routes que nous sommes en train de construire, les chemins de fer que nous avons faits ou que nous envisageons de faire, comment les faire ? Pour quel objectif ? Et avec quelle norme ? Et comment les entretenir pour qu’ils soient beaucoup plus sûrs ?
Nous avons commencé ce travail titanesque, mais, avec ce que nous avons connu et qui est la conséquence de la pluviométrie abondante, nous étions obligés de suspendre ces travaux pour orienter toutes les ressources humaines sur les différents axes pour pouvoir prendre en charge le règlement de l’impact de la pluviométrie sur nos réseaux routiers de façon globale.
Par la grâce de Dieu, nous sommes en train de finaliser les termes de références et ce sera une grande rencontre du donner et du recevoir à l’issue de laquelle il y aura une espèce de livre blanc pour la réalisation d’infrastructures routières, ferroviaires de façon globale pour qu’on s’arrête chaque deux, trois ans à reprendre les routes. Les routes coûtent cher. Le peu de ressources disponibles, au nom du principe de recevabilité, nous devrons nous assurer que là où nous dépensons un franc, c’est vraiment le franc nécessaire, pas deux francs, pas 3 francs. Nous ne pouvons pas continuer à dépenser des milliards, laisser une ardoise lourde à nos enfants pour qu’ils remboursent des crédits. Ils ont leur avenir à préparer et il faut que nous soyons sûrs d’avoir assaini ça, pour leur léguer un Niger meilleur.
Monsieur le ministre, qu’en est-il du chemin de fer Maradi-Nigéria et à quand le chemin de fer Ouaga-Niger ?
L’ancien Président du Nigeria, le Général Buhari a eu l’idée de réaliser ce chemin de fer pour pouvoir renforcer les liens économiques, mais aussi les liens de fraternité qui existent. Aujourd’hui, si vous prenez un citoyen de Maradi, vous le placez à Katsina, il n’y a aucune différence. Depuis que nous avons pris fonction, j’ai effectué deux visites sur place, à Maradi. Tout ce qui est contenu dans la convention et qui concerne la partie nigérienne, nous avons délimité le terrain, nos experts sont ensemble puisque les techniciens travaillent tous les jours avec leurs homologues du Nigéria. Le tracé a été fait, l’identification à travers un commissaire est faite pour tous ceux qui sont impactés par la réalisation de cette infrastructure. Une fois qu’il arrive à notre frontière qu’il trouve que toutes les conditions sont réunies pour sa mise en œuvre.
J’ai évoqué également la mise en œuvre du port sec de Maradi qui fait partie du tout. Toutes les dispositions sont prises et nous sommes en train de nous assurer que ce projet va profiter à nos populations au maximum. Pour ce qui est de Ouagadougou, c’est un projet global. Il vous souviendra qu’à l’occasion de la 44è édition du Sabre national de lutte traditionnelle tenue à Agadez, les trois Premiers ministres de la confédération étaient présents. Après la cérémonie de remise du sabre au champion, ils ont tenu une conférence à Niamey avant que chacun ne regagne son domicile.
Au cours de cette conférence, nous avons été instruits par les trois Premiers ministres de mettre en œuvre très rapidement un projet d’autoroute et du chemin de fer Bamako -Ouaga- Niamey avec une brèche qui va sur Lomé. Par la suite, nos collègues de la République du Tchad se sont joints. Nos différents directeurs généraux de travaux ont travaillé et une séance en présentiel a eu lieu à Niamey. Nous étions du 14 au 18 janvier passés à Bamako dans le cadre de l’opérationnalisation du volet développement de la feuille de route de la présidence tournante de la Confédération que le Mali assure pour valider un certain nombre de projets dont celui de l’autoroute et le chemin de fer qui font partie des priorités. C’est pour vous dire que c’est une réalité ; et aussitôt que l’avant-projet détaillé sera disponible, nous allons rendre compte à notre hiérarchie pour qu’on rentre dans la phase de mise en œuvre.
Monsieur le ministre, à l’interne, quels sont les grands projets de réalisation d’infrastructures que votre département ministériel compte mettre en œuvre à court et à moyen termes ?
Comme je l’ai dit, ça fait partie d’un des piliers forts de notre lettre de mission à nous confiée par Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Nous sommes en discussion et les études techniques, les termes de référence sont finalisés. Il y a une autoroute Niamey jusqu’à Doutchi dont les études techniques vont commencer incessamment.
La semaine passée, les termes de références sont finis et les études techniques vont commencer pour pouvoir réaliser cette autoroute. Nous voyageons partout, nous voyons des autoroutes, des chemins de fer, mais pourquoi pas chez nous ? In shaa Allah, cette autoroute va voir le jour avec toutes les installations modernes qu’il faut pour que ça puisse développer la libre circulation et favoriser les échanges entre les peuples.
Nous avons 7 projets d’autoroutes qui sont en cours. J’avais évoqué, quand je faisais l’introduction par rapport au projet de réhabilitation de la route Farié-Terra, pour renforcer les capacités des échanges sur le corridor Lomé-Kaya-Niamey. Nous avons également la réhabilitation de la route Maradi-Zinder, l’équipe des partenaires financiers qui la prend en charge a effectué la mission d’évaluation la semaine passée, nous avons eu la restitution en début de semaine. Ils étaient très satisfaits des dossiers techniques qu’ils ont trouvés. Il vous souviendra que c’est une route qui a été réalisée dans les années 90 par l’entreprise de nos voisins Kanazoé et c’est maintenant que nous sommes en train de prendre les dispositions pour la réhabiliter. Au niveau de Maradi, il y a déjà au niveau de la patte d’oie des échangeurs qui vont être réalisés. Au niveau de Zinder, il y a la route de contournement d’une vingtaine de kilomètres qui va être réalisée sur la RN1 qui contourne Zinder pour sortir sur la route de Tanout.
Par rapport aux autres infrastructures, j’avais évoqué l’axe Zinder-Agadez. Nous avons des projets qui sont financés, qu’on appelle des Projets d’Appui à la connectivité nord-est Niger qui sont en train d’être réhabilités totalement. C’est l’exemple de la route Zinder-Agadez avec un premier lot de Zinder jusqu’à Aderbissinat, ensuite jusqu’à Agadez qui est en train d’être réalisé avec une nouvelle formule qui s’appelle «un projet à obligation de résultats» qui consiste à livrer sur un délai un certain nombre de kilomètres notamment 6 km de routes par rapport à un calendrier et qui est en train de se dérouler. J’ai effectué une visite sur le terrain pour un peu pousser par rapport à la qualité et à la rapidité avec laquelle ça doit se faire. Du côté de la région de Tahoua, nous avons l’axe Tabalak -Abalak dont nous avons appelé celui qui a eu le marché pour que le travail commence rapidement.
La route Tahoua-Agadez justement de ce côté-là, nous avons la route Agadez-Arlit sur laquelle rien qu’hier nous avons échangé avec le Premier ministre. Nous sommes en train de finaliser le processus de contractualisation pour que ce travail commence. C’est pour vous dire que nous avons un tas de projets qui sont là à l’interne et à l’externe. J’avais évoqué également la finalisation des 5 km à Agadez- Arlit- Asamaka pour nous relier avec notre voisin du nord. Du côté Tchad, nous avons la route qui relie N’guigmi- kablewa -Yaka 33,5 km (route du pétrole) qui va être réalisée.
Il vous souviendra aussi qu’au cours du forum de la Paix tenu à N’gourti présidé par Son Excellence le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, il a été annoncé la réalisation d’une infrastructure routière pour désenclaver cette zone-là. Cette route va quitter N’guigmi-Ngourti, Ngourti- Koulelé, Koulelé-Jaouro, avec une brèche de Jaouro qui revient sur N’gourti. Quand nous étions là-bas, nous avons échangé avec les riverains sur les difficultés par rapport à l’évacuation sanitaire, par rapport à l’écoulement d’un certain nombre de choses. Le président avait décidé qu’il faut qu’on prenne rapidement en urgence cette question.
(La suite dans nos prochaines parutions)
Script : ONEP