Les villes du Niger ont bénéficié, sous la renaissance, d’importants investissements. Quelles sont les réalisations faites à Goudoumaria ?
A l’instar des autres communes du pays, la nôtre a effectivement eu plusieurs projets structurants. D’abord, dans le cadre d’un programme d’électrification de 50 communes de quatre régions Niger, à Goudoumaria 10 villages en ont bénéficié et un 11ème est en phase de l’avoir. A travers le projet filets sociaux, la commune a eu plus de 170 millions de FCFA et de multiples opérations de vente à prix modéré de céréales et de distribution gratuite ciblée des vivres.
Dans le domaine de l’élevage, nous avons eu 21.022 tonnes d’aliment bétail de 2015 à aujourd’hui. Nous avons aussi bénéficié de campagnes de vaccination, pour l’amélioration de la santé animale. Ce qui a consisté à immuniser contre certaines maladies, 68.498 bovins, 129.930 ovins, 72.287 caprins. Nous avons pu bénéficier de 2.650 kits petits ruminants, entre 2015 et 2019. Dans le même ordre, l’on note la réhabilitation et la construction des marchés de bétail à Goutti et à Kilakam; la construction de quatre couloirs de vaccination, sans oublier la mise en place des champs agro-éleveurs et la construction d’une case de santé vétérinaire. Il a été réhabilité deux parcs couloirs de vaccination et deux banques d’aliments bétail ont été construites.
Sur le plan de l’environnement, nous avons d’importantes superficies des dunes fixées, des plants produits et plantés. Dans le domaine de l’hydraulique, nous avons 49 puits cimentés. Nous avons eu également 49 forages dotés de pompes à motricité humaine. Goudoumaria dispose désormais de 18 postes d’eau autonomes, avec des minis AEP et une station de pompage autre que celle réhabilitée. Huit forages ont été réhabilités, le tout pour un coût total de près de trois milliards FCFA.
Monsieur le maire, il y’a quelques années l’Etat du Niger a transféré un certain nombre de domaines de compétence. Comment la commune de Goudoumaria assume-t-elle ces nouvelles responsabilités ?
Certes, ce transfert a été effectif, sur les quatre domaines qui ont été confiés, à savoir: la santé, l’éducation, l’hydraulique et l’environnement, mais les ressources n’ont pas suivi. Avec nos maigres ressources, si nous prenons le cas de l’éducation, nous nous occupons du transport des enseignants et des fournitures. Nous appuyons l’organisation des CAPED et des formations. Nous appuyons également le fonctionnement de l’administration scolaire puisque nous apportons du matériel. Nous avons réhabilité des classes et construit des nouvelles.
Sur le plan sanitaire, nous construisons des cases de santé et nous nous occupons de l’entretien de toutes les formations sanitaires.
En ce qui est de l’hydraulique, il nous a été confié la gestion-déléguée des ouvrages, et nous mettons cela en œuvre. Nous faisons aussi la réhabilitation et la réalisation d’infrastructures, comme des puits et ouvrages d’assainissement.
Par rapport à l’environnement, nous mettons en œuvre des opérations de restauration des terres, du reboisement et nous sensibilisons les populations pour un changement de comportement quant aux pratiques agissantes sur l’environnement.
Des localités de la région de Diffa font face à l’insécurité liée aux attaques de la secte terroriste Boko-haram. Qu’en est-il réellement au niveau de la commune de Goudoumaria?
Nous ne pouvons que remercier Dieu. Comparativement de la situation dans d’autres communes de la région, la situation est beaucoup plus stable et rassurante chez nous. Il n’y a pas un jeune de Goudoumaria dans les rangs des combattants terroristes de Boko-haram. Néanmoins, nous avons des soucis de cohabitation. Ici, l’insécurité est d’ordre foncier. Nous avons des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs. Sur ce, les différentes autorités administratives et coutumières sont toujours ensemble pour sensibiliser les populations afin d’assoir la cohésion sociale.
Pour ce qui est des attaques de Boko-haram, aucun village de Goudoumaria n’a été victime.
Cette année, il a particulière plu au Niger. Il y’a eu même des inondations un peu partout dans le pays. Que peut-on retenir de la campagne agro-sylvo-pastorale ?
Les inondations, il y’en a eu, avec des maisons effondrées comme c’était le cas au village de Batchalori où nous avons assisté la population sinistrée. Sur un ensemble de trois villages touchés dans la commune, il n’y’a eu aucune perte en vie humaine. Globalement, la campagne a été meilleure que celle de l’année précédente. Mais l’irrégularité des pluies dans le temps a créé quelques poches de sécheresse.
Monsieur le maire, l’un des défis majeurs des collectivités territoriales réside dans la capacité de celles-ci à mobiliser des recettes fiscales. Comment vous vous y prenez ici?
Nous avons demandé la collaboration des chefs traditionnels qui nous appuient à améliorer le recouvrement. Et nous aussi, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous nous sommes mis à sensibiliser les populations à cultiver le civisme. La question de la fiscalité souffre généralement de la réticence des populations par méconnaissance de son importance pour la communauté. Raison pour laquelle, nous privilégions la sensibilisation pour amener les contribuables à comprendre l’intérêt. Il y va de leur bien être. Ce dernier est le but ultime de tout Plan de développement communal dont la mise en œuvre repose essentiellement sur les recettes propres de la commune d’abord. C’est ce que nous faisons à chaque occasion.
Par Ismaël Chékaré, Envoyé Spécial(onep)