Les grandes villes du Niger ont bénéficié ces dernières années d’importants programmes d’infrastructures. A Niamey, ces dix dernières années, des projets d’aménagement et de bitumage ont été mis en œuvre. Des dizaines de kilomètres de voirie avec un système d’éclairage public ; trois échangeurs ; la voie Express ; le troisième pont sur le fleuve Niger, des monuments au niveau des différents ronds-points, figurent au nombre des réalisations faites. Autant d’investissements qui ont contribué considérablement à faciliter la mobilité tout en donnant un visage plus moderne à Niamey. Sauf que peu de temps après leur inauguration, certaines de ces infrastructures réalisées à grands frais, souffrent d’un problème d’entretien et de maintenance.
On peut énumérer parmi les travaux de voirie dont a bénéficié dernièrement Niamey, le Boulevard Tanimoune qui fait une rocade autour de Niamey en longeant la ligne Haute Tension ; la Rue FK 160 ou Avenue Foulan Koira, ou l’Avenue Lazaret-Bani Fandou, l’Avenue des ambassades qui continue sur les quartiers Goudel, Boubon, etc.
L’aménagement de ces voies a beaucoup facilité le trafic. Par exemple, on peut en quelques minutes joindre Goudel à l’Aéroport en empruntant l’axe qui fait une rocade en longeant la ligne Haute Tension.
Un autre bienfait de ces travaux réalisés, c’est l’éclairage public. Que c’était beau les lampadaires qui illuminaient sur des kilomètres ces nouvelles voies. Malheureusement concernant l’éclairage, on ne peut en parler qu’en déplorant l’état de fait actuel. En effet, une grande partie de ce dispositif ne fonctionne plus. Pourtant, ces lampadaires devraient fonctionner même en cas de panne du réseau de distribution de l’électricité puisqu’ils sont alimentés par un dispositif solaire.
Cette situation qui préoccupe plus d’un citoyen, a déjà fait l’objet d’un dossier de reportage dans le Sahel Dimanche N°2017 avec un constat concernant les zones sombres sur le boulevard Tanimoune. La situation est beaucoup plus préoccupante sur l’Avenue Foulan Koira, récemment baptisée du nom du Président Muhammadu Buhari. Les seules lumières visibles la nuit sur cette voie qui va du boulevard Tanimoune à la route de Ouallam à côté de la compagnie des Sapeurs-Pompiers, sont celles des boutiques et autres commerces.
Relativement à ces préoccupations, le Directeur de l’éclairage public de la Ville de Niamey, M. Doudou Mamoudou, affirmait qu’en plus de la réhabilitation du réseau existant, il y’a pour leurs services la perspective de réalisation des extensions. Cela, afin de bien éclairer Niamey, car reconnaissait-il, la ville est partiellement éclairée. Aussi, rappelait-il un contrat datant de 2017 entre la société Nigérienne d’électricité (Nigelec) et la Ville de Niamey confère à la société l’exécution de tous les travaux nécessaires à la réhabilitation des installations d’éclairage de la ville de Niamey. En retour la Ville de Niamey paie un montant forfaitaire de 5 millions de franc CFA par mois pour tous travaux à travers la taxe spécifique prélevée sur les factures d’électricité des citoyens.
Ce que confirmait le Directeur régional de la Nigelec Niamey, M. Ibrahim Abdoul-Aziz, notant que l’état de l’éclairage public n’est pas reluisant, car la ville n’est couverte qu’à environ 20%. Toutefois, relevait-il, tout le réseau solaire est géré par la Ville de Niamey selon la convention.
Voilà qui est un peu clair concernant les raisons des zones sombres sur les rues et avenues de Niamey dont maintenant moins de 20% sont éclairées si on tient compte des lampadaires qui ne fonctionnent plus. Les solutions tardent aussi bien concernant la maintenance mais aussi l’extension du réseau d’éclairage public. Si
des problèmes d’entretien et de réhabilitation persistent, les habitants des nouvelles zones d’habitation de Niamey peuvent-ils espérer l’extension du réseau d’éclairage public à fortiori d’autres services tels que les voies d’accès et l’assainissement ?
Souley Moutari(onep)