Les travaux de la 8ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (PO) ont pris fin jeudi dernier à Cotonou. Pendant trois jours, les participants ont échangé sur le thème intitulé, «Les jeunes, le changement social et de comportement : nous en voulons plus ». Les discussions ont porté sur la scolarisation des jeunes urbains ou ruraux, les personnes vivant avec un handicap, la gratuité des services de planification familiale, le financement des plans d’actions nationaux budgétisés, les lois sur la santé de la reproduction et leur mise en application ainsi que les nouvelles technologies et les outils développés par et pour les jeunes. Les délégations des neuf pays du PO et les différents partenaires ont également passé en revue, les progrès et surtout les défis auxquels font face encore nombre de pays du partenariat. L’espoir est toutefois permis car le Partenariat de Ouagadougou est en train d’atteindre son objectif de 2,2 millions de nouvelles utilisatrices. En 2019 par exemple, le PO a enregistré près de 450 000 utilisatrices additionnelles. Ce qui porte à 87% le PO de sa cible.
Comme l’a affirmé Dr Norbert Coulibaly, spécialiste technique de l’UCPO en faisant la synthèse des travaux, « nous avons du potentiel pour réussir », mais « à condition que nous travaillions ensemble en synergie, la main dans la main ». Dans cet esprit, plusieurs recommandations ont été formulées à l’issue des travaux de la 8ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou. Les participants ont en effet demandé de redoubler d’efforts et de plaidoyers auprès des gouvernements pour la prise des décrets d’application des lois sur la SR et créer un environnement favorable à la SR/PF ; de développer des stratégies plus incisives de mobilisation des ressources pour le financement des plans d’action nationaux budgétisés : budgets de l’Etat, contribution du secteur privé, appuis des partenaires financiers.
Les délégations des neuf pays du PO et les partenaires ont aussi recommandé de rendre disponibles les produits contraceptifs dans tous les coins de prestations de services, de mettre à l’échelle les meilleures pratiques d’approvisionnement et de distribution des produits contraceptifs ; de renforcer l’accès des jeunes dans leur diversité aux services de PF : ECS, Information, services et d’investir davantage dans la création de la demande, le changement social et de comportement à la lumière des évidences disponibles. Les autres recommandations formulées à la fin des travaux de la réunion du Partenariat de Ouagadougou portent sur la mise à l’échelle des pratiques de PF à haut impact telles que le PFPP, l’auto-DMPA-SC, la Délégation des tâches, les campagnes PF ; le renforcement de la coordination des acteurs et des interventions à tous les niveaux (global, régional, national, sub-national) pour une meilleure synergie des interventions.
La fin des travaux de cette réunion a également été marquée par une conférence de presse au cours de laquelle la nouvelle directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), Dr Fatoumata Haïdara a exprimé toute sa satisfaction pour les conclusions issues des travaux de cette rencontre. Elle a détaillé les ambitions qu’elle nourrit pour le PO et s’est appesantie sur la nouvelle stratégie sur laquelle l’UCPO est en train de travailler pour l’après 2020. Les autres partenaires présents à la conférence de presse ont souligné la nécessité d’améliorer l’implication des jeunes dans toutes les activités de Planification familiale. Ils ont réaffirmé l’engagement des partenaires à accompagner le Partenariat de Ouagadougou.
L’initiative «PO Après 2020 » est un processus participatif dans lequel, toutes les parties prenantes doivent participer : les décideurs et les gouvernements dans les pays du PO (incluant ceux dans les pays des bailleurs de fonds) ; les partenaires techniques et financiers ; les bailleurs de fonds (actuels ou futurs) ; les organisations de la société civile, les entités religieuses et traditionnelles ; les populations des pays du PO ; les jeunes ; les utilisatrices de la planification familiale et les familles ; les médias ; les activistes ; les communautés d’études et de recherches ; les compagnies pharmaceutiques et le secteur privé.
Le Partenariat de Ouagadougou (PO) a été lancé en 2011 à la demande de neuf pays francophones d’Afrique de l’Ouest, du Ministère Français des Affaires Étrangères, de l’Agence Française pour le Développement (AFD), de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), des Fondations Bill & Melinda Gates et William et Flora Hewlett. Le Partenariat a pour objectif de mieux coordonner les efforts afin d’accélérer l’utilisation des services de planification familiale dans les neuf pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo. Plus récemment, des bailleurs tels que le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Royaume des Pays-Bas et le Canada ont rejoint le mouvement, reconnaissant enfin le pouvoir créé par des pays relativement petits s’unissant pour amplifier leurs voix, leur plaidoyer et leurs succès auprès de la communauté internationale.
L’Unité de coordination du Partenariat, basée à Dakar, au Sénégal, est chargée depuis 2011 de coordonner les actions et les relations entre les bailleurs et les pays afin d’atteindre les objectifs du Partenariat, notamment augmenter le nombre de femmes utilisatrices de méthodes contraceptives modernes d’au moins un million entre 2011 et 2015 et de 2,2 millions entre 2016 et 2020.
Fatouma Idé(onep)