
Les prix de certains produits de première nécessité connaissent depuis quelques temps une hausse vertigineuse à Niamey. Cette hausse des prix s’observe aussi bien au niveau des grossistes qu’au niveau des détaillants. Ce changement brusque des prix que d’aucuns expliquent par les sanctions inhumaines de la CEDEAO, n’est pas sans conséquences sur le panier de la ménagère. Bien que la population se pose mille et une questions sur la flambée constante des prix sur les marchés, les commerçants restent perplexes face à la situation et ne daignent prononcer aucun mot.
Pourtant rien ne manque sur les marchés. Toute une panoplie de produits pour arracher le sourire à la ménagère. Cependant, malgré leur forte disponibilité, les produits de première nécessité sont vendus à des prix exorbitants et demeurent quasiment inaccessibles pour la ménagère qui a du mal à faire le plein de son panier. Ce qui grève davantage le pouvoir d’achat des ménages. Cette situation suscite l’incompréhension des consommateurs. « Je ne sais pas par quel miracle du jour au lendemain les produits ont grimpé de manière considérable. Il y a de cela quelques jours, tout était accessible et abordable mais aujourd’hui la donne a changé », s’étonne Maimouna, une ménagère rencontrée au petit marché. Selon elle, cette cherté de la vie ne s’explique que par la mauvaise foi des uns et des autres car dit-elle « les Commerçants nigériens profitent de chaque situation qu’elle soit bonne ou pas pour se remplir les poches et réaliser un chiffre d’affaires qu’ils n’ont pas cumulé pendant des mois. Je ne saurai me prononcer sur les raisons de cette inflation des prix. Je dirai que ça ressemble à un scénario monté de toutes pièces », a-t-elle dit.

Jadis, le sac de riz de 25 Kg qui était vendu à 11 000 FCFA, le bidon de 5 litres d’huile se vendait autour de 5 500 FCFA sont aujourd’hui le sujet de conversation des populations. « La semaine dernière, j’ai payé le sac de 25 kg à 13 000 FCFA au lieu de 11 000 et le bidon d’huile de 5 litres que je payais à 5 000 FCFA, je viens de l’acheter à 6 500 FCFA et selon le vendeur le bidon de 25 litres se vend à 29 000 FCFA voire plus », a mentionné une ménagère qui a voulu garder l’anonymat. Où est-ce que cette cherté nous mènera ? À quelle fin ces commerçants font grimper les prix des produits ? Des questions sans réponses de la part de la jeune dame.
Pour Sidikou, un père de famille, cette flambée des prix ne s’explique que par la fermeture des frontières. « Vu que le Nigérien sait toujours comment faire pour profiter d’une situation, je suis sûr que les commerçants justifieront la montée des prix par la fermeture des frontières alors que ce sont des anciens stocks qui sont encore sur le marché » a-t-il souligné.

Face à cette situation qui inquiète les consommateurs, certains commerçants s’abstiennent de tout commentaire, d’autres par contre soutiennent qu’il n’y a pas de flambée. Selon ces derniers rien n’a augmenté, les prix sont les mêmes et que ceux qui soutiennent que les prix ont augmenté chercheraient juste à blâmer les commerçants.

Hormis les produits de premières nécessités, les légumes bien que disponibles sur les différents marchés et chez les vendeurs ambulants sont vendus à des prix qui déchirent le cœur, et sont difficilement accessibles pour les ménages à faibles revenus comme l’explique une cliente : « J’ai l’habitude de payer de la tomate fraiche pour 100 FCFA au marché rond-point Harobanda. Mais aujourd’hui à ma grande surprise, le vendeur me dit que ce n’est plus possible », confie une mère de famille. D’ après elle, l’aubergine, l’oignon, le poivron, le piment frais, le chou, le concombre, la courge et plein d’autres légumes sont intouchables pour les ménages à faibles revenus.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)