Comme chaque année, depuis plus de 10 ans en pareille période, les producteurs de la région d’Agadez sont arrivés à Niamey pour écouler les fruits de leurs durs labeurs. La 13ème édition de cet événement désigné sous l’appellation de « foire des maraichers de la région d’Agadez » a été lancée au début du mois de janvier et devrait se dérouler pendant deux mois sur les principaux sites habituels notamment la Place Toumo et la devanture de la Mosquée des Grandes Prières de Niamey. Plus de cent cinquante producteurs, en majorité des jeunes ont fait le déplacement de Niamey avec d’importantes cargaisons de pomme de terre, d’oignon, d’agrumes (oranges, mandarines, pamplemousses, etc.), d’ail, de tomate séchée et fraiche, de piment frais, d’épices diverses, etc. Tous ces produits sont cultivés dans l’Aïr.
Du maïs, de la pomme de terre, des agrumes, des épices en provenance de la région d’Agadez sont disponibles à la Place Toumo et sur l’espace devant la Mosquée des Grandes Prières et dans d’autres zones de la ville. Des camions déchargent les produits qui sont exposés pour la vente sur les sites de la foire et d’autres en rechargent en direction de certains marchés de la ville de Niamey. La particularité de ces produits est qu’ils sont locaux ; de très bonne qualité et n’ont rien à envier à ceux importés d’autres pays.
En ce moment de quête des voies et moyens pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, la production locale est de plus en plus consommée au Niger. A cet effet, la région d’Agadez dispose d’importantes potentialités pour la culture des tubercules, des agrumes mais aussi du maïs et du blé.
Pour la foire de cette année 5600 tonnes d’agrumes en provenance de la région d’Agadez sont prévues. « Notre but est non seulement d’aider nos producteurs à écouler leurs produits mais aussi de répondre à l’attente et aux besoins de nos populations », affirme M. Ibrahim Ixa, le 2ème Vice-président du Conseil régional d’Agadez. « Dans le souci d’accompagner nos maraîchers nous sommes à la recherche d’une solution définitive pour que nos maraîchers continuent tout au long de l’année à écouler leurs productions dans les grandes villes comme Niamey et à travers le pays. Parce que nous disposons de divers produits tout le temps. S’il y’a la possibilité on peut tout acheminer à Niamey, ravitailler l’ensemble du territoire national et exporter vers la sous-région », explique l’élu régional.
Le président du comité d’organisation de la 13ème édition de la foire des maraîchers d’Agadez, Hamidi Yahaya, indique quant à lui que rien qu’au niveau du département d’Iférouane, sept cent (700) hectares ont été emblavés de maïs. « Nous organisons depuis treize ans cette foire ; nous avons toujours dit que nous sommes capables de nourrir le Niger », renchérit-il, demandant aux autorités de soutenir davantage les maraîchers afin de leur permettre de produire plus pour les populations en quantité, en qualité et à des prix abordables.
Hamidi Yahaya, salue l’engagement d’une structure regroupant des orpailleurs au niveau d’Agadez, d’emblaver plus de mille (1000) hectares en blé. Mais, relève-il, afin d’envisager une production prenant en compte le besoin du pays il faut beaucoup plus de moyens, notamment des motopompes, des réseaux californiens, des installations solaires, des tracteurs pour irriguer et cultiver les champs et les jardins. D’où son appel à l’endroit des autorités pour accompagner les maraîchers.
« Nous avons toujours expliqué à nos autorités que nous sommes capables de produire plus que ce qu’on met sur le marché. Il suffit simplement d’avoir un soutien et un appui conséquent. Nous espérons qu’avec le CNSP nous allons avoir gain de cause, car je pense que nous pouvons aider dans le cadre de la nutrition et de l’alimentation de nos populations », affirme le président du comité d’organisation de la foire des maraîchers d’Agadez. Aussi, se réjouit-il de l’annonce de l’aménagement au niveau de Niamey d’un endroit où les maraichers vont pouvoir s’installer de façon permanente et vendre leurs productions. « Nous avons beaucoup de produits que nous pourrons exposer tout au long de l’année, des céréales, de la pomme de terre, de l’oignon, des agrumes ; mais jusque-là nous procédons à un rationnement en fonction de la demande », assure-t-il. Ce qui pourrait être une solution au problème d’écoulement et des pertes que subissent les maraichers avec des produits qui pourrissent du fait de la mévente.
Hamissou Yahaya (ONEP)