Le Ministère de l’Education Nationale et l’UNESCO ont organisé hier à Niamey, avec l’appui financier de l’Union Européenne, un atelier de formation des cadres nationaux pour l’amélioration de la qualité de l’éducation par la transformation des curricula. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le ministre en charge de l’Education Nationale, Pr Ibrahim Natatou en présence des Partenaires Techniques et Financier.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre des résolutions du Sommet sur la Transformation de l’Education tenu du 20 au 26 novembre 2022, à New York en marge de la 77ème Assemblée Générale des Nations Unies. C’est en effet dans cette perspective que le Bureau International de l’Education (BIE) s’est engagé à contribuer au renforcement des capacités des cadres du Ministère de l’Education Nationale du Niger en vue de les doter d’expertises plus pointues en matière de curriculum, conçu comme la traduction d’un projet de société et d’orientations de politique éducative.
Dans son intervention, le ministre de l’Education Nationale a d’abord rappelé les réformes entreprises par les autorités nigériennes en vue de promouvoir une éducation inclusive et de qualité. Il s’agit entre autres de la réforme engagée au niveau des Ecoles Normales de formation initiale avec le niveau BAC comme profil d’entrée ; de la suppression de la contractualisation désormais substituée par l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique ; la réforme curriculaire ancrée sur le bilinguisme et les réalités socio-culturelles et économiques du pays, en cours d’expérimentation dans les écoles normales et dans 5000 écoles primaires. Aussi, Pr Ibrahim Natatou a salué cette initiative qui permettra au Niger de non seulement disposer d’une masse critique de cadres bien formés en matière de curricula mais aussi à ces derniers de relever les défis comme la surcharge des curricula, la compétence du 21ème siècle. En effet, a indiqué le ministre en charge de l’Education Nationale, le curricula constitue le pilier central de toute politique éducative en vue de l’atteinte de l’objectif 4 de l’Agenda 2030 pour le développement durable à savoir «assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie».
Auparavant, la représentante de l’Union Européenne, cheffe de file des PTF en éducation et formation, Mme Jamila El Assaidi a indiqué que cette formation s’inscrit dans le cadre du programme régional «Améliorer l’enseignement dans des pays de G5 Sahel», d’une durée de 45 mois à compter du 2 janvier 2021. Ce programme, a-t-elle fait savoir, vise précisément à assurer à la fois le droit à l’éducation et l’amélioration des résultats d’apprentissage pour tous les enfants en âge d’être scolarisés dans les pays du G5 Sahel. Elle a en outre réitéré l’engagement de son institution d’œuvrer aux côtés des autorités nigériennes pour la transformation de leur système éducatif.
Pour sa part, M. Ydo Yao, directeur du Bureau International de l’Education, a partagé avec les participants les titres des modules qui vont faire l’objet de la formation. Il s’agit entre autres des modules sur le processus d’élaboration des réformes curriculaires ; l’élaboration et la conception des curricula (comment concevoir un curriculum) ; les réformes curriculaires (les éléments sur lesquels il faut agir pour avoir une réforme curriculaire qui marche bien) ; le matériel pédagogique et de formation (la conception de contenu en ligne et leur exploitation) ; l’évaluation, etc.
Selon la sous directrice de l’UNESCO, Mme Stéfania GIANNINI, un volet important de ce projet a été l’élaboration d’un cadre commun d’orientation curriculaire pour la formation initiale et continue des enseignants. Il s’agit aujourd’hui de poursuivre, a-t-elle ajouté, la mise en œuvre du projet par le renforcement des capacités des responsables pédagogiques dans le domaine curriculaire en vue d’avoir encore plus des personnels bien qualifiés qui assureront le leadership de la communauté éducative du Niger. Ces formations de trois à six mois avec des sessions en présentiel et en ligne sont, selon la sous directrice de l’UNESCO, une étape essentielle et décisive dans la transformation du système éducatif de la sous-région mais surtout du Niger qui a fait de la transformation de l’éducation le pilier pour la transformation générale dans les autres domaines essentiels. Elles visent à mettre les cadres au même diapason notamment en matière d’approche pédagogique.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)