Du 4 au 6 Juin 2024, l’Ecole de Formation Judiciaire du Niger (EFJN) en collaboration avec la Scuola Superiore Sant’Anna grâce a organisé un séminaire de formation à l’endroit des magistrats sur le thème : « mesures alternatives à l’incarcération ». C’est le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, M Sahirou Tchida Moussa qui a présidé, le jeudi 6 juin 2024 à Niamey, la cérémonie de clôture de cette session de formation en présence du chargé d’Affaires de l’ambassade d’Italie au Niger, M. Roberto Orlando.
A l’issue des travaux, le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, M Sahirou Tchida Moussa a indiqué que cet atelier organisé grâce au financement du gouvernement italien est une preuve supplémentaire de bonne relation de coopération entre nos deux pays. Selon lui, le thème choisi tient compte d’une réalité à savoir la surpopulation carcérale et la problématique de la récidive dans notre société qui a amené les participants à échanger sur les alternatives à l’incarcération. M Sahirou Tchida Moussa a assuré que le Niger, à travers le Ministère en charge de la Justice, s’est engagé dans la reforme de système pénal et pénitentiaire afin de trouver une réponse appropriée au phénomène de la délinquance et de la déviance. « Cette réponse pénale prend désormais en compte le besoin de la réadaptation et de l’insertion des délinquants pour donner une perspective de reprise d’une vie normale », a-t-il ajouté.
Cet atelier vient à point nommé car d’après les termes du Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, il a permis aux participants d’avoir une vue d’ensemble sur la situation actuelle de nos établissements pénitentiaires. Au cours des discussions, les participants ont été édifiés sur les chiffres actuels qui caractérisent nôtre système pénitentiaire avec un taux d’occupation moyen de plus 140%. En effet, d’après M Sahirou Tchida Moussa, la Maison d’arrêt de Niamey se caractérise par un taux d’occupation de plus de 400%, en accueillant plus de 2000 détenus pour 445 places. « A cet effectif, vient s’ajouter une autre réalité qui nous interpelle tous, celle du nombre élevé de personnes en détention préventive, car sur les 15.813 détenus que comptaient nos établissements pénitentiaires en fin avril 2024, moins de 40 % sont jugés et condamnés », a-t-il reconnu.
M. Sahirou Tchida Moussa a notifié que pour la prise en charge de ces détenus, le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme consacre environ 65 à 70 % de son budget de fonctionnement au détriment d’autres dépenses dont celles nécessaires au bon fonctionnement des juridictions. « Face à ces constats, il est urgent et nécessaire de changer de pratique en matière de détention et vous êtes en mesure de concilier les difficultés sociétales que posent les mesures alternatives à l’incarcération. Il s’avère donc nécessaire d’orienter nos réflexions vers les alternatives à l’incarcération », a déclaré le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice.
Pour sa part, le chargé d’Affaires de l’Ambassade d’Italie au Niger, M. Roberto Orlando, s’est réjoui de participer à cette rencontre d’échange et de contribution à l’endroit du corps de la magistrature. Il a qualifié la relation entre le Niger et l’Italie de coopération cohérente qui se poursuit entre les deux pays et qui traduit l’engagement constant de l’Italie à prendre en compte l’intérêt des institutions nigériennes. « Ceci m’encourage, chaque jour, à réfléchir dans le sens de développer cette relation ou de créer d’autres initiatives », a-t-il soutenu.
Mamane Abdoulaye (ONEP)