Lancé le mardi 25 octobre, le forum des entreprises et établissements publics a pris fin hier jeudi au Palais des Congrès de Niamey lors de la cérémonie de clôture présidée par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou. Les responsables des entreprises et établissements publics ainsi que ceux de toutes les institutions publiques partenaires ont intensément échangé trois jours durant dans un esprit de franchise et sans tabou sur toutes les questions brûlantes relativement au fonctionnement de nos établissements et entreprises publics. Comme l’a souhaité le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou en initiant ce forum mais aussi à l’ouverture des travaux, la rencontre a amplement répondu à l’attente pour n’avoir escamoté ni oculté aucun aspect des problèmes qui minent ou entravent la marche vers la performance des établissements et entreprises publics du Niger. Cette rencontre qui donne raison à son initiateur et vaut tout son pesant d’or, a abouti à l’adoption d’importantes recommandations dont celle appelant fortement à instituer annuellement ce forum.
En effet, du début à la fin des travaux, ils étaient nombreux les dirigeants des EEP et hauts cadres de l’administration tout aussi enthousiastes que motivés à se relayer pour apporter leurs contributions, de par leurs expériences, à la compréhension des maux et des tares des entreprises et établissements publics.
Pendant trois jours, sous la conduite du modérateur le ministre des finances assisté du directreur de cabinet du Premier ministre, les travaux ont connu un véritable engouement avec des communications thématiques de très hautes factures livrées par d’énimentes personnalités. Des responsables des structures publiques qui, sans langue de bois, ont intervenu pour apporter des éclairages ou des réponses à des préoccupations soulevées par les participants. Les débats se sont poursuivis jusqu’au dernier moment de la 3ème et dernière journée dudit forum. Toute chose qui témoigne de l’importance de cette rencontre sur laquelle beaucoup de participants reposent leurs espoirs de voir nos entreprises et établissements publics prendre un nouveau souffle pour un nouvel envol.
Entre autres interventions pertinentes l’on notait celle du Président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, du directeur général de la BAGRI, du représentant du CNUT, de la Banque Nationale de l’Habitat, du PCA de l’ANISER, du Directeur général de la SONIDEP, de celui de Niger télécoms, de la NIGELEC ou encore du SIMA, de la DG de l’ANVD, du Secrétaire Exécutif de l’ARMP. Chacun des intervenants a mis l’accent sur des questions qui lui paraissent importantes. C’est ainsi que le Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale a axé son intervention en rapport avec la couverture médiatique des travaux du parlement par la Radio et télévision du Niger (RTN) en lien avec la rédévance ORTN. A ce sujet, le directeur général de la RTN a rappelé que la redevance ORTN a été instituée exclusivement au profit de l’office suite à la réduction drastique de la subvention d’équilibre accordée par l’Etat, pour lui permettre de produire ou d’acheter des contenus à diffuser au profit du public. Nonobstant cette redevance et la subvention d’équilibre qui s’amenuise hélas d’année en année, la RTN fait face à des tensions financière fortes a souligné le responsable qui estime que les institutions de la République, comme l’Assemblée Nationale, doivent l’accompagner dans son fonctionnement en lui accordant un appui. A la suite de l’intervention du directeur de la RTN, le ministre a indiqué que les institutions de la République doivent elles aussi payer les prestations de la RTN pour lui permettre de fonctionner.
Lors de son intervention, le responsable de l’ANISER a évoqué la question de l’engrais dont l’activité a été soustraite de la CAIMA. Ce qui a créé des difficultés énormes aux producteurs qui subissent la cherté de l’engrais dont le prix est passé de 13500 à 33000FCFA, donc hors de leur portée. Il estime qu’il faut absolument revenir sur cette question qui a un impact énorme sur la production agricole. La question de l’engrais doit être supportée par l’Etat.
Le directeur général de la SONIDEP a mis l’accent sur la fraude des hydrocarbures et la vente frauduleuse parallèle au circuit formel. Pour lui, le plus inquiétant est que la vente du carburant fraudé a gagné la capitale malgré la présence de toutes les structures dédiées à la lutte. S’agissant des arriérés dûs à la SORAZ par la SONIDEP sur lesquels il a été interpelé, il a expliqué qu’un mécanisme a été trouvé et que le problème est en train d’être résolu.
Quant au directeur général de Niger Télécoms, il a expliqué que la situation des établissements publics est très préoccupante. Il estime qu’il est urgent de trouver des solutions au niveau individuel et collectif. Parlant de son entreprise Niger Télécoms, le directeur général a demandé l’allègement de la fiscalité lourde, l’assaouplissement des procédures de passation de marché mais aussi et surtout la garantie de l’Etat pour permettre d’aller vers les bailleurs pour obtenir des prêts afin de faire face à l’environnement concurrentiel impitoyable des télécom.
La question du mandat des administrateurs a été soulevée par le représentant du CNUT. En effet, il y a des administrateurs qui siègent dans les conseils d’aministration pendant trois mandats, dépassant largement la durée prévue par les textes. En réagissant, le ministre des finances a indiqué que les administrateurs n’ont pas vocation à se « fossiliser » dans un conseil d’administration car, après un temps relativement long, ils n’ont plus de valeur ajoutée, a estimé M Djidoud. Pour lui, les établissements doivent, comme le veulent les textes, informer la structure de la fin du mandat d’un administrateur en vue de son remplacement.
Le SE/ARMP a mis l’accent sur la nomination des responsables des entreprises et établissements en disant en substance qu’il faut privilégier les compétences, tant est qu’on attend des résultats satisfaisants.
Le directeur de la NIGELEC a soulevé deux difficultés, essentiellement à savoir le problème d’immatriculation des entreprises étrangères adjudicatrices des marchés et la question de règlement des factures de certains établisssements publics. Il a demandé l’arbitrage de l’Etat pour permettre à sa société d’entrer dans ses droits.
En clôturant les travaux du forum, le Premier ministre, Chef du Gouvernement a salué la tenue réussie de cette rencontre de trois jours ayant permis de faire des débats constructifs sur la gouvernance des Entreprises et établissements publics. M. Ouhoumoudou Mahamadou a qualifié de pertinentes et importantes toutes les recommandations, particulièrement dans la mise en conformité des EEP avec les nouvelles dispositions légales qui donnent à chaque structure un statut spécifique. Le chef du gouvernement a dit avoir pris bonne note des recommandations. Il a annoncé la création d’un comité chargé du suivi des recommndations du forum et donné rendez-vous l’année prochaine aux participants, une manière de dire qu’il accède d’office à la recommandation des participants sur la pérennisation du forum des entreprises et établissements publics.
Par Zabeirou Moussa(onep)