Le Département international du Comité Central du Parti Communiste Chinois (PCC) et le groupe China Media Group (CMG) ont organisé conjointement, par le biais de China Global Télévision Network (CGTN), le 16 octobre 2024 à Beijing (Chine), un forum des groupes de réflexion sur les défis et opportunités des pays en voie de développement constituant le Sud Global. Ce forum intervient dans un contexte d’injustice de l’ordre international caractérisé par l’hégémonisme occidental. La conférence est axée sur le thème « Paix, développement, et sécurité ; construisons un monde prospère avec un avenir partagé ». A l’issue du forum qui a enregistré la participation de 40 groupes de réflexion (universitaires, acteurs gouvernementaux et internationaux, etc.), une initiative pour le renforcement de la coopération au développement et à la promotion de l’équité et de la justice a été présentée en présence d’une centaine de journalistes venus essentiellement des pays en développement.
Environ 90 pays, dont une grande majorité de pays africains, sont représentés au cours des travaux, selon les organisateurs. Les groupes de réflexion ont, à cette occasion, passé au peigne fin la situation des pays du Sud Global qui ont en commun une histoire de colonisation-décolonisation-impérialisme-pauvreté, etc. , et des défis similaires notamment sur des questions de la modernisation à travers divers secteurs de développement. Le forum de Beijing propose, à cet effet, une initiative inclusive et solidaire, pour une véritable prospérité et un avenir partagé à une époque de grands changements et de turbulences.
D’autant que les pays présentent généralement de forts taux de croissance, le forum appelle d’abord à « unir les forces pour un développement commun afin de promouvoir la modernisation dans les pays du Sud ». Ce qui aidera les pays à explorer des voies de modernisation adaptées à leurs réalités. Les pays du Sud devraient aussi promouvoir les échanges d’innovations et s’encourager à trouver des solutions mutuellement bénéfiques.
Les groupes de réflexion invitent ensuite à promouvoir la paix et la sécurité, défendre l’équité et la justice, être de véritables défenseurs du multilatéralisme, défendre fermement le respect mutuel entre les nations, la non-ingérence, l’indépendance et l’autodétermination dans les relations internationales. « Chaque pays devrait être libre d’explorer sa propre voie de développement adaptée à ses réalités nationales », souligne-t-on. L’initiative prône ainsi la sauvegarde des principes fondamentaux des relations internationales, la promotion de la coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud, et l’égalité entre les Nations, quelles que soient leurs tailles, leurs forces et ou leurs richesses. C’est en cela, dit-on, que consiste « un ordre international raisonnable et un monde multipolaire ».
Les Think-tanks appellent enfin à plus de coopération afin de construire « une communauté avec un avenir de paix, de sécurité, de prospérité et progrès de l’humanité ». Cela, précise le document de l’initiative, à travers « un modèle de gouvernance mondiale sur la base de consultations, d’efforts et d’avantages conjoints ».
« Ensemble, nous allons nous efforcer de bâtir une communauté de destin de paix, de sécurité, de prospérité et de progrès de l’humanité »
A l’ouverture du forum, M. Liu Jianchao, ministre chinois du Département des affaires internationales du Comité central du PCC, avait, dans un discours par visio-conférence, souligné que les pays du Sud sont devenus un moteur essentiel d’un nouveau type de mondialisation universellement bénéfique et inclusif, offrant un fondement solide pour un monde multipolaire et devenu une force inébranlable pour une plus grande démocratie au niveau international.
Pour les autorités chinoises, leur pays reste toujours en développement, solidaire et ouvert aux autres qui aspirent également à la modernisation. « À l’avenir, la Chine sera solidaire davantage aux autres pays du Sud toujours pour prendre ses responsabilités et jouer un rôle », a laissé entendre M. Liu Jianchao. Le président de la CMG, Shen Haixiong, a soutenu que les pays du Sud sont en plein essor et sont en train de devenir une force de changement dans l’élaboration du nouvel ordre de la gouvernance mondiale.
Loin de vouloir s’imposer en donneur de leçon, elle-même victime par le passé de la colonisation, et aujourd’hui encore de l’hégémonisme occidental, la Chine défend la cause des pays du Sud, explore activement les voies de développement pour les pays du Sud et apporte sa contribution, sa sagesse et sa force pour l’amélioration de la gouvernance mondiale. « La Ceinture et la Route », l’Initiative de développement mondial, l’Initiative de sécurité mondiale et l’Initiative de civilisation mondiale, illustrent à plus d’un titre la vision et la politique des autorités chinoises dans le cadre du renforcement de la coopération dans le Sud Global, une coopération gagnant-gagnant. Pour M. Wang Dong, directeur de l’Institut pour la coopération et la compréhension mondiales de l’Université de Beijing, la Chine est un membre important du Sud global dont les initiatives proposées, telles que « la Ceinture et la Route », ont obtenu une large participation et le soutien des pays du Sud.
Lors du panel qui a marqué la journée du forum, Mme Anna Rosario Malindog-Uy, vice-présidente de l’institut des études stratégiques des Philippines, a déclaré que l’espoir des pays du Sud réside dans leur diversité. « Dans la diversité, il y a beaucoup d’opportunités », a-t-elle déclaré. Et avec le monde confronté à des conflits, au réchauffement climatique, aux menaces de la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à l’insécurité énergétique, l’union des pays en développement pourrait ouvrir une voie plus facile pour parvenir à un développement commun.
Un autre paneliste, le malien Yoro Diallo, directeur exécutif du Centre d’études francophones et directeur du Musée africain de l’Université normale du Zhejiang, estime que les pays africains n’ont rien à craindre de la Chine, une grande Nation qui ne s’ingère dans les affaires intérieures d’aucun autre pays et n’impose jamais des conditions fallacieuses lorsqu’elle apporte son soutien. Mieux, la Chine, qui a fait un excellent travail pour améliorer le bien-être de sa population et développer son économie, est restée ouverte à partager son expérience avec le reste du monde et est disposée à respecter la voie de développement unique de chaque pays.
Ismaël Chékaré à Beijing