En mai 2021, quelques semaines après la prestation de serment du Président de La République, M Mohamed Bazoum, le Premier ministre, Chef du Gouvernement M Ouhoumoudou Mahamadou a présenté et défendu la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement devant la représentation nationale. Evoquant la question relative à la politique environnementale du gouvernement, le Premier ministre affirmait la volonté politique de son gouvernement de donner une place de choix à la question au niveau national et international.
Le développement durable s’affirme et s’affiche comme un impératif pour tout Etat, tout gouvernement qui entend léguer à la génération future une terre viable, lui permettre de garder ses capacités de répondre à ses besoins vitaux. C’est ainsi que devant les élus du peuple, le premier ministre affirmait que son gouvernement va jeter les bases d’une diplomatie environnementale, indiquant que son Gouvernement « impulsera et appuiera fortement les initiatives en faveur de la coopération régionale et internationale pour atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les conditions de vie des populations ». Pour ce faire, ajoutait-il, «un accent particulier va être mis sur la protection et la régénération des bases productives à travers des actions de lutte contre la désertification et le tarissement des cours d’eau, notamment dans le cadre d’initiatives régionales telles que la Commission Climat pour la Région du Sahel ou l’initiative « Grande Muraille Verte ».
Outre cette diplomatie environnementale agissante, le gouvernement poursuivra les efforts engagés depuis plusieurs années. En une année d’exercice du pouvoir, il est aujourd’hui clair que de nombreuses réalisations et actions ont été faites dans le domaine. Les nombreux efforts de gestion durable de l’environnement ont contribué à l’amélioration des rendements des terres et de la production halieutique ainsi qu’à la création d’emplois. En ce qui concerne les terres agricoles improductives, les actions de restauration ont été menées et se sont traduites par une augmentation significative des rendements.
Conformément à la DPG, le Niger s’est doté d’une Politique Nationale d’Environnement et de Développement Durable (PNEDD) qui fédère les principaux plans et stratégies sectoriels. Elle a pour objectif « d’offrir des conditions générales favorables au développement économique, social et culturel à travers la préservation et la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles et le renforcement des mesures d’adaptation aux effets négatifs du changement climatique afin d’assurer à long terme la sécurité alimentaire des nigériens et d’améliorer leur cadre de vie », indique-t-on.
Ses axes stratégiques sont centrés sur la gestion durable des terres et des eaux mais aussi la gestion durable de l’environnement, de la diversité biologique et une meilleure gouvernance en matière d’environnement et de développement durable. Pour lutter contre la désertification, le gouvernement continue de déployer d’importants efforts pour créer les conditions d’une plus grande résilience des bases productives. Ceci passe par le traitement des grands espaces de terres dégradées, des dunes ou encore ceux occupés par des plantes envahissantes. Ainsi, 38.222 ha de terres dégradées, 4.610 ha de dunes vives et 8.839 ha de plantes envahissantes terrestres ont été traités au cours de l’année en plus de l’aménagement de 108.822 ha par la technique de la RNA et du faucardage de 953 ha de plans d’eau.
Le reboisement a constitué un autre pan des actions réalisées avec plus de 10,71 millions de plants forestiers produits (soit un de taux de réalisation de 107%) et une superficie de 22.359 ha plantée en plus des 6.700 kg de semences forestières/herbacées récoltés pour la conservation. En matière de lutte contre les feux de brousse et de sécurisation du pâturage, il a été réalisé 31.050 ha de bandes pare-feu, ce qui représente 78%. Sur le plan halieutique, 51 mares ont été empoissonnées sur un total de 100 mares prévues. Quant à la préservation et la valorisation de la faune, il a été introduit dans la Réserve de biosphère de Gadabédji neuf (9) autruches à cou rouge.
S’agissant de la promotion des produits forestiers non ligneux et de l’accompagnement technique des producteurs, il est à noter la construction et l’équipement de 3 magasins de stockage des PFNL, la création de 2 coopératives de PFNL et l’équipement de 12 autres de production de miel ou encore la création de 7 unités de transformation des PFNL et 13 points de vente de miel. Toujours à ce sujet, 16.218 personnes ont été formées sur diverses thématiques comme les techniques et technologies GDT, la pêche, la production des plants, la récolte des semences, tout comme 60 groupements féminins ont été formés sur les techniques de confection des foyers améliorés dans le but d’atténuer la consommation du bois.
Au plan institutionnel ainsi que la diplomatie environnementale prônée par le Premier ministre, on retient que le cadre de la gestion durable de l’environnement a été renforcé. On peut citer entre autres l’adoption de la loi fixant le régime de la pêche et de l’aquaculture au Niger, avec transposition des Directives 03 et 04 de l’UEMOA, l’adoption du décret 5 déterminant les modalités de gestion des produits et des activités polluant et dégradant l’environnement et fixant la redevance y relative ou encore la délivrance de 43 autorisations d’importation de produits chimiques (cyanure, soude caustique, acide sulfurique), de 68 autorisations d’enlèvement de déchets dangereux et de 67 certificats de conformité environnementale pour des projets de développement et sociétés privées à caractère industriel. A cela s’ajoute la formation de 1.064 agents de l’Etat et autres acteurs des OSC sur des thèmes relatifs à la GDT, le changement climatique, le suivi-évaluation, la biodiversité, la surveillance et protection de l’environnement.
Dans le cadre du respect de ses engagements internationaux, le Niger a révisé et adopté sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) à travers notamment la réalisation de 15 études thématiques y relatives. Il a également élaboré le rapport national sur l’état de l’environnement (RNEE), la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes et poursuit les efforts d’inventaire des gaz à effet de serre et le développement de programmes pays admissibles au Fonds Vert pour le Climat dans le cadre de la mise en œuvre des conventions post-Rio.
Par Zabeirou Moussa(onep)