Les efforts consentis par les autorités nigériennes pour endiguer l’insécurité sont énormes. De nombreuses actions sont menées ces dernières années particulièrement dans la région de Tillabéri, la plus affectée par l’insécurité à ce jour. Parmi ces actions on peut citer la vulgarisation de la Stratégie Nationale de Sécurité Intérieur, l’organisation des différents forums sur la paix, l’augmentation des effectifs des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et leur déploiement sur l’ensemble du territoire national, la réinstallation des déplacés internes dans leurs localités d’origine, la mise en œuvre de plusieurs initiatives par l’Etat et ses partenaires pour accompagner et soutenir les populations impactées par l’insécurité, etc. Grâce à ces efforts, la situation sécuritaire s’améliore de plus en plus. Très connu pour son engagement irrévocable et sa détermination dans la recherche des solutions pour le retour effectif de la paix et la sécurité à Tillabéri, le Gouverneur de la région M. Yayé Arouna met en lumière, dans cette interview, les efforts consentis par l’Etat au niveau de son entité administrative pour améliorer les conditions de vie des populations. Ainsi, il a saisi cette occasion pour féliciter le Président de la République pour les progrès réalisés depuis son accession à la Magistrature Suprême de notre pays et lui souhaiter beaucoup de succès.
M. le Gouverneur, la région de Tillabéri partage une longue de frontière avec le nord du Mali et le Burkina Faso, une zone qui connaît encore une grande insécurité. Alors comment se présente actuellement la situation sécuritaire au niveau de la région de Tillabéri ?
Nous devons sincèrement remercier votre organe, l’ONEP pour nous donner l’occasion de nous prononcer sur une question aussi importante pour nous à l’occasion de l’an 2 du Président de la République SE Mohamed Bazoum. Comme vous le dites si bien, la région de Tillabéri est la région du Niger qui fait frontière avec celle du Mali. Il n’est peut-être pas superflu de le dire, il s’agit de plus de 800 km de frontière avec ce pays voisin dans lequel persiste une insécurité depuis plus d’une décennie, plus particulièrement dans sa partie frontalière avec le Niger. Une zone qui est véritablement depuis tout ce temps abritée par les groupes armés terroristes (GATs) et qui font de cette partie leur zone, leur territoire. Dans cette partie, c’est la règle des GATs qui s’impose et ce n’est un secret pour personne ; nous ne faisons que témoigner.
L’on peut donc aisément déduire ce que peut vivre la région de Tillabéri qui subit les conséquences d’un tel voisinage au plan sécuritaire. Il convient de le dire haut et fort que notre région est calme en dépit des difficultés que l’on observe aujourd’hui qui se caractérisent par des enlèvements de bétails, des incursions de quelques motos qui perturbent le sommeil de paisibles citoyens. Malheureusement, ces GATs arrivent à attenter à la vie de nos concitoyens dans quelques localités. Mais cela dit nous sommes loin de certaines situations qu’avait vécues notre région, il y a quelques années et tout le monde peut l’affirmer sans risque de se tromper.
Le Chef de l’Etat a fait du retour des déplacés dans leurs localités une de ses priorités. Comment se passe le processus dans la région de Tillabéri ?
Comme nous venons de le dire, les situations qu’avait connues la région avaient occasionné beaucoup de déplacements de personnes internes dans la zone. Et le Chef de l’Etat n’a pas fait que simplement du retour des déplacés dans leurs localités, une priorité ; il en a fait du retour de la sécurité totale dans la région de Tillabéri, le retour des populations ne sera qu’une conséquence. Et, à ce niveau, il convient de noter que dans l’Anzourou en 2021, des efforts importants ont été consentis pour accompagner les populations. Il convient d’indiquer pas plus tard qu’en février 2023, nous avions organisé le retour des populations dans la commune de Gorouol, notamment les habitants du village de Teguey et hameaux avoisinants. Nous y travaillons à cela, nous avons une situation assez exhaustive sur cette question. Cela mérite une bonne planification et un bon accompagnement. A cet effet, le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation nous y a instruit.
Les autorités nigériennes ont mis en place un plan d’urgence pour soutenir et accompagner ces populations réinstallées dans leurs villages. Quel est l’état des lieux de ce programme d’accompagnement ?
La réponse à cette question va au-delà, des préoccupations de notre région. Il convient simplement d’indiquer que le Gouvernement tient à apporter une solution globale aux urgences humanitaires. C’est ce qui justifie l’adoption par le Gouvernement d’un Plan National de Réponse Humanitaire qui tient compte des préoccupations de notre région.
Au-delà des actions militaires, la lutte contre l’insécurité implique parfois des initiatives avec les communautés, notamment les sensibilisations, les concertations, etc. Avez-vous des actions concrètes allant dans ce sens ?
En effet, au-delà, des actions militaires que nous soutenons, qui nous semblent être la solution idoine face à des gens qui ne comptent que sur leurs armes pour faire plier les populations, même si nos moyens restent très limités nous lançons des messages de sensibilisations à l’endroit des populations à l’occasion de certains foras, des messages de sensibilisations pour que nos concitoyens égarés puissent revenir avec nous, car l’Etat a créé les conditions idoines pour tout repenti.
La promotion de l’agriculture par l’irrigation, la modernisation, le financement du secteur agricole, font partie des priorités du Président de la République, Chef de l’Etat SE. Mohamed Bazoum. Quels sont les principaux faits à retenir sur cet aspect quand on sait que la région de Tillabéri regorge d’énormes potentialités ?
Dans son programme de campagne, le Président de la République, Chef de l’Etat SE Mohamed Bazoum, avait inscrit effectivement cette question, comme celle de la sécurité au 1er plan de ses actions. Il s’agit notamment : de la maîtrise de l’eau pour accroitre et diversifier les productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques, mettre à l’échelle et opérationnaliser les plates-formes de services d’appuis aux producteurs (Maison du paysan) ; développer les chaines de valeurs agrosylvopastorales. Toutes ces questions sont reprises dans les différents axes du PDES 2022-2026.
En ce qui concerne la Région de Tillabéri, plusieurs Programmes et/ou projets sont en cours d’exécution dans le cadre de la stabilisation pour apporter des réponses aux préoccupations des populations de notre Région en particulier et le Niger en général. L’une des réponses les plus importantes à ces préoccupations, c’est certainement la construction du barrage de Kandadji dont les travaux avancent normalement et vous avez noté l’importance que le Président de la République SE Mohamed Bazoum accorde à la construction de ce barrage en s’y déplaçant plusieurs fois pour constater l’avancement des travaux. A terme, il convient de le dire, ce sont plus de 4000 hectares de superficie qui seront exploités et qui viendront considérablement renforcer le dispositif actuellement mis en valeur.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des populations pour renforcer l’engagement du Président de la République en matière de lutte contre l’insécurité ?
Je peux témoigner de l’engagement du Président de la République en matière de lutte contre l’insécurité dans la région. C’est pourquoi, nous demandons aux populations partout sur le territoire national de le soutenir et qu’Allah Le Tout Puissant et Le Miséricordieux l’assiste et qu’il le bénisse et bénisse le peuple nigérien.
Abdoul-Aziz Ibrahim, ONEP Tillabéri