C’est un Chef de Canton détendu, calme et serein, qui s’est livré aux questions du journaliste, avec le ton habituel que l’on lui connaît souvent, un ton incisif, direct et sans détours. Dans cet entretien à bâtons rompus, le Chef de Canton de Dioundou, l’honorable Mahamadou Bachir Harouna Hambali évoque plusieurs aspects de la vie de la nation. Du rôle de la Chefferie traditionnelle au maintien de l’unité nationale en passant par les actions du CNSP et du gouvernement pour la conquête de la souveraineté nationale et l’attitude du citoyen dans ce contexte nouveau, l’honorable chef traditionnelle nous livre sa perception des choses et des événements.
Honorable, selon vous, quel doit être le rôle de la chefferie traditionnelle dans la gestion du pays ?
Merci de me donner l’occasion de me prononcer sur cette question importante d’une institution ancestrale qu’est la chefferie traditionnelle au Niger. Comme vous le savez, la chefferie traditionnelle, comme son nom l’indique, est dépositaire des us et coutumes de notre société. A ce titre, la chefferie traditionnelle doit occuper une place centrale à la hauteur de ce statut privilégié. Cela étant, il faut, par conséquent, l’impliquer dans toutes les prises de décisions concernant l’administration du pays. Sans les Chefs traditionnels, il n’y a pas de Niger. Et sans le Niger, nous Chefs traditionnels, nous ne sommes rien.
Toutefois, la Chefferie traditionnelle doit incarner un certain nombre de valeurs, qui sont celles de l’intégrité morale, du patriotisme et du sens élevé de la responsabilité. Sans ces valeurs cardinales, la Chefferie traditionnelle est à la merci de toutes les tares que l’on voit dans la société, aujourd’hui. C’est pourquoi j’invite mes homologues honorables Chefs traditionnels à cultiver ces grandes vertus de probité morale, de dignité qui honorent la fonction du chef. En plus, les Chefs traditionnels doivent être aussi des nationalistes. C’est donc l’ensemble de ces valeurs qui contribuent à la sauvegarde de l’image de marque du Chef traditionnel qu’il s’agit.
Honorable, concrètement, quel rôle précis doit jouer la Chefferie traditionnelle dans la gestion du pays ?
Pour être plus précis, je dirais qu’avant tout, la Chefferie traditionnelle est un partenaire privilégié de l’administration publique moderne qu’elle assiste dans bien de domaines, notamment dans la perception des impôts et le règlement des différends entre administrés. De nos jours, dans le contexte d’insécurité qui touche notre pays, les Chefs traditionnels doivent sensibiliser leurs administrés sur la nécessité de cultiver le patriotisme et le civisme et les amener à bien coopérer en fournissant aux Chefs traditionnels toutes sortes d’informations et de renseignements susceptibles d’aider nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dans leur noble mission de sécurisation et de protection du pays. Car, sans les informations et renseignements, il est souvent difficile pour les FDS de mener efficacement leur mission.
Honorable, actualité oblige, nous sommes à la veille du Mouloud, un événement important pour la communauté islamique du Niger. Quel message particulier avez-vous à dire là-dessus ?
Effectivement, la communauté musulmane du Niger, à l’instar des autres de la grande Oummah islamique du monde, célèbre la venue au monde du Grand Prophète de l’Islam, Mohammad (Paix et Salut d’Allah sur lui et sa famille !), le lundi 16 septembre 2024. A cette occasion, les plus hautes autorités du pays, dont le Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine et les membres de son gouvernement ont décidé de rehausser de leur présence cette nuit sacrée, en faisant le déplacement sur Kiota. Cela témoigne, sans doute, de l’attachement à l’Islam de son Excellence le Président du CNSP, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, du PM et de l’ensemble du gouvernement. A ce propos, le CNSP et le gouvernement ont mis tous les moyens nécessaires et pris toutes les dispositions idoines pour assurer la réussite de cet événement important pour les fidèles musulmans. C’est une marque de considération importante des autorités actuelles à l’égard de la question religieuse.
Parlons à présent de la souveraineté alimentaire, chère au CNSP et son Président. Qu’est-ce que cela vous inspire-t-il comme réflexion ?
Merci de cette question pertinente. Justement, lorsqu’un peuple aspire à la souveraineté, il lui faut avoir les moyens d’assurer cette liberté. C’est pour cette raison que son Excellence le Président du CNSP, dans son livre intitulé, ‘’Pour le Niger’’, a parlé, dans l’axe 3 de son programme, du développement des bases de production économique. Cela signifie que le Niger doit assurer sa souveraineté alimentaire en développant tout le potentiel agricole existant. Et Dieu sait que ce potentiel en existe. Je prends l’exemple de notre département, Djoundjou, qui regorge d’énormes potentialités agricoles qui n’ont rien à envier à celles des pays côtiers. Il suffit simplement de créer les conditions de leur mise en valeur pour contribuer efficacement à l’autosuffisance alimentaire. Cela va également de pair avec l’industrialisation pour la transformation de la production agricole afin d’accroître la chaîne de valeurs au plan national. C’est ce qui explique, d’ailleurs, toutes ces initiatives pour réhabiliter et moderniser l’Office National des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA), afin d’accroître la productivité agricole nationale à même de nourrir la population nigérienne.
Honorable, votre mot de la fin et vos remerciements, peut-être ?
Avant de terminer, je voudrais, du fond du cœur, remercier Son Excellence le Président du CNSP, Chef de l’Etat pour tous les efforts qu’il ne cesse de déployer pour le Niger et son peuple, particulièrement, à l’endroit de la Chefferie traditionnelle qui jouit d’une grande estime de sa part. Par ma voix, la Chefferie traditionnelle du Niger lui adresse ses vifs remerciements.
Enfin, je ne terminerai pas cet entretien sans appeler l’ensemble des Nigériens, qu’ils soient au Niger ou à l’extérieur, à bannir toutes formes d’ethnocentrisme, de régionalisme, de tribalisme, bref toute forme de division de nature à mettre en péril l’unité nationale et la cohésion sociale du pays. Le Niger appartient à tous les Nigériens patriotes, unis et solidaires entre eux. Qu’Allah le Tout-Puissant, le Miséricordieux et Le Tout-Miséricordieux bénisse le Niger, son peuple et ses autorités, et qu’Il répande sa grâce infinie sur le Niger, amen !
Source : Agence Hambali Voyages,
Hadj et Oumra