Aujourd’hui, à minuit tapante, une page se fermera pour s’ouvrir sur une nouvelle fenêtre temporelle. En effet, 2020 tirera sa révérence et les lampions s’illumineront pour accueillir la nouvelle année 2021. Pour en arriver là, le parcours aura été long et parsemé d’embûches. Comme dirait l’autre, cela n’a pas été facile, mais nous sommes arrivés ! Nous, c’est l’humanité toute entière qui, durant les douze mois de cette Année 2020, a navigué entre les turbulences et les incertitudes.
Avec la crise sanitaire de la Covid-19 sur fond de confinement, ravivée par son cortège de contaminations et de morts, ses confinements et ses vagues intermittentes, l’insécurité ambiante entretenue par les attaques djihadistes répétées et toujours plus sanglantes, auxquelles sont venues s’ajouter les catastrophes naturelles de tous ordres, l’ombre de la ‘’faucheuse’’ était omniprésente. Partout et toujours, on peut sentir le chuintement de l’épée de Damoclès planant au-dessus de nos têtes.
C’est à cet égard qu’un internaute ayant le sens de l’humour a pu écrire : «Si on arrive au 1er janvier 2021 sain et sauf, on doit ajouter à son CV : la mention ‘’Survivant de l’Année 2020’’» Ce post très à propos, qui est devenu viral sur les réseaux sociaux, en dit assez sur la gravité du moment. Ce qui est sûr, il y a un jour, voire quelques heures seulement, personne ne pouvait présager et jurer qu’il serait des heureux élus qui effectueront l’improbable traversée du pont de passage entre 2020 et 2021.
Que d’événements tristes ont marqué cette Année 2020 ! Dans le cas précis des pays du Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali), l’année 2020 a débuté par le cortège de morts et de désolation du fait de la flambée des attaques terroristes sanglantes. C’est le temps des nouveaux barbares, ces ‘’hommes sans visage’’ à la gâchette facile qui, mus par le seul désir de semer la mort et la désolation, parcourent la brousse et la campagne en tirant sur tout ce qui bouge.
Vint ensuite la vibrante ‘’alerte coronavirus’’ marquant le début d’autres incertitudes. La Covid-19, avec toute la panique qu’elle a répandue aux quatre coins du monde, a littéralement tétanisé l’humanité. C’est une paralysie générale de la vie sur terre qui s’installa avec des avions ‘’confinés’’ au sol, des frontières, des marchés et des lieux de culte fermés, des réjouissances et autres attroupements de foules interdits, etc. Aussi, l’histoire retiendra que cette Année 2020 a été celle du confinement, de la bavette, du lavage de mains au gel hydro-alcoolique, et autres nouveaux dadas imposés par la crainte de contracter le fameux virus.
Et comme si cela ne suffisait pas, la saison d’hivernage, censée inspirer le bonheur et la joie (après la pluie, le beau temps, dit-on) n’a pas tardé, elle aussi, à afficher un visage plutôt… calamiteux ! C’est ainsi que, depuis le mois de juin, ce même ciel qu’on a toujours imploré afin qu’il nous gratifie d’une ‘’saison féconde’’ est devenu la source d’un stress incommensurable. En effet, comme pour ‘’vider sa jarre’’ par-dessus nos têtes, en lieu et place de bonnes pluies bienfaisantes, on a eu droit à une succession de pluies torrentielles, toujours plus dévastatrices les unes que les autres. Ce n’est pas petits dégâts !…A la date du 10 septembre 2020, le bilan des dégâts causés par les inondations faisait ressortir 71 pertes en vies humaines, 32.959 maisons effondrées; 6.943 ha de cultures dunaires et 3.082 ha de cultures irriguées englouties par les eaux. Au total, environ 40.976 ménages ont été affectés pour plus 350.915 personnes sinistrées.
Pour sûr, il sera écrit dans les prochains livres de notre histoire contemporaine, que 2020 aura été, aussi bien au Niger que dans d’autres pays de la sous-région ouest-africaine, ‘’l’Année des grandes inondations’’.
Le reste du monde n’a pas non plus été épargné. Dans presque tous les pays des cinq continents du monde, la crise sanitaire de la Covid-19, l’insécurité et les catastrophes naturelles n’ont pas laissé le moindre répit à l’humanité. Tant et si bien que d’aucuns en sont même arrivés à se demander si 2020 ne serait estampillée du cachet de ‘’pire année pour l’humanité’’. Une chose est sûre, 2020 sera inscrite en bonne place, au chapitre des pages sombres de l’histoire contemporaine.
On ne sait pas encore ce que nous réserve l’année nouvelle, mais c’est avec un grand ouf de soulagement que le monde entier tournera ce soir à minuit, la page sombre de 2020. Pour l’Année 2021 qui s’annonce, nous osons espérer (et pour ça, nous prions !) que tout ira pour le mieux. Notre vœu le plus cher est que la santé, la paix et la prospérité règnent, et que l’humanité soit débarrassée, aussi bien du coronavirus que de toutes autres calamités.
Au-revoir et bon débarras 2020 ! Bienvenue 2021, Année de tous les espoirs!…
Assane Soumana(onep)