
Mlle Diana Hassan Mani
Dans le but de réduire le taux de chômage, apporter leur pierre à l’édifice au développement et acquérir une indépendance financière, les femmes Nigériennes s’engagent de plus en plus dans l’entreprenariat. Présentes dans tous les domaines d’activités, certaines s’engagent à apporter un changement dans plusieurs secteurs ou inciter la population à un changement de mentalité ou d’habitudes. C’est le cas de Mlle Diana Hassan Mani qui, officie dans la récupération et la transformation des pneus usés.
Cette jeune nigérienne a débuté ses activités en 2018 avant d’être certifié en 2021. Elle a fait son choix suite au constaet selon lequel les rues sont insalubres et dans le but de réduire la prolifération des déchets. Les pneus sont pour la plupart utilisés lors des marches, des grèves ou au niveau des garages. Mais, aucun mécanisme de recyclage n’existe. Ils peuvent salir les voies après utilisation ou prendre feu étant exposés au soleil pendant une longue durée. « Ma tante a été ma première source d’inspiration et de motivation car, elle formait des femmes dans une ONG de la place en confectionnant des sacs à partir des déchets plastiques », confie-t-elle.
Mlle Diana Hassan est la promotrice de la marque ‘’Leydi’s House’’, exerçant à Niamey. Elle confectionne, propose et vends divers articles et accessoires conçus à la main avec des pneus usés et un brassage de cuirs locaux. « Nos produits sont essentiellement fait à base de pneus et à la main. À 95%, tout est fait à la main avec les déchets qui constituent, la matière première », explique-t-elle. Les articles sont divers et variés. En effet, elle met à la disposition de sa clientèle, des sacs à main, des meubles, des tables, des portefeuilles en cuir, des fauteuils et plusieurs accessoires pour la décoration à des prix abordables. « Nos prix varient de 35.000 à 50.000 FCFA pour les sacs. Le prix des meubles est déterminé en fonction du choix et des besoins du client et celui des tables varie de 90.000 à 140.000 FCFA », a-t-elle indiqué.
La particularité des produits de la marque ‘’Leydi’s House’’ réside dans la matière première utilisée. À cet effet, la promotrice explique que la collecte de la matière est très difficile et le manque de machines adaptées rend le travail très complexe. « Le regard de la société face à la matière utilisée nous décourage car certaines personnes trouvent que je peux utiliser une autre matière que le pneu », dit-elle. Aujourd’hui, la marque connait un succès à Niamey et à l’intérieur du pays. Nous avons, poursuit-elle participé à plusieurs expositions et nos articles sont connus à Niamey, à l’intérieur du pays et dans d’autres pays grâce aux réseaux sociaux.
Concernant les difficultés rencontrées, la promotrice fait cas d’un manque de financement, le manque de machines adaptées, la réticence de certains clients par rapport à la matière utilisée, la réticence à la consommation des produits locaux, l’insuffisance d’employés pour la collecte rendant difficile l’approvisionnement et le temps de production car tout se fait pratiquement à la main.
Pour y remédier, Mlle Diana utilise les réseaux sociaux pour donner plus de visibilité à son entreprise, ses produits et changer la mentalité de la population sur l’image négatif du pneu, en mettant en avant l’action écologique aidant à réduire la prolifération des déchets et la pollution. Elle emploie plusieurs jeunes dans le cadre de la collecte des pneus. « Ces jeunes sont pour la plupart sans emploi. Cette activité leur permet d’éviter de trainer dans les rues ou d’être des cas sociaux. Je leur offre cette petite activité génératrice de revenus afin d’apporter ma modeste contribution pour réduire le taux du chômage ».
À la jeunesse nigérienne, aux femmes et à toute personne qui envisage d’entreprendre, Mlle Dina leur conseille de se lancer et de se donner les moyens de réussir car l’État ne peut pas employer tout le monde. « Aux jeunes femmes, l’indépendance financière est la voie vers une liberté absolue. La jeunesse doit être encouragée et ceux qui ont des activités doivent employer d’autres jeunes et ensemble, nous pouvons participer activement au développement du Niger et à une valorisation de nos produits locaux », a-t-elle ajouté.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)