Installés un peu partout sur les différentes artères de la capitale Niamey, les panneaux publicitaires sont destinés à attirer l’attention d’une cible spécifique dans le cadre de la stratégie ou plan de communication/marketing des entreprises et autres services publics ou institutions privées. Cependant, leur installation anarchique au niveau des carrefours, des grandes artères, des marchés, des places publiques et même au milieu des voies, constitue un véritable casse-tête pour les usagers de la circulation. Ces panneaux sont souvent la source ou le facteur aggravant de nombreux accidents de la route qui se produisent chaque jour à Niamey.
Souvent mal conçus pour résister aux intempéries et autres facteurs, ces panneaux publicitaires sont, par endroit, fixés de façon anarchique au point de constituer un obstacle à la circulation routière. Pourtant, l’autorisation de fixation des panneaux publicitaires est accordée par les responsables de la Ville de Niamey qui sont d’ailleurs chargées de réguler leur installation.
Cependant, force est de constater qu’aussi bien dans le cas des enseignes lumineuses (à affichage numérique) que des supports métalliques pour affichage traditionnel, l’essentiel pour les entreprises, sociétés et autres services étatiques ou non, est de toucher leurs publics cibles au grand dam des usagers de la circulation routière. Ainsi, ces panneaux gènent la visibilité des usagers, notamment en cette période de froid accompagnée des vents et de la poussière. Ces vents, parfois violents, emportent souvent ces panneaux publicitaires mal fixés et confectionnés à base de métaux de mauvaise qualité.
Au niveau du carrefour ‘’Mairie Garage’’, sis à la commune II de Niamey, un panneau est déterré et depuis lors git à même le sol à la suite d’un violent orage de l’hivernage passé. Fort heureusement, aucun dégât n’a été déploré d’après les citoyens qui étaient sur les lieux au moment des faits. Un peu plus loin, toujours sur la même voie, un autre panneau a subi le même sort. Il est déchiqueté et commence à rouiller. Ce qui pourrait constituer un danger pour les usagers, en particulier les enfants, qui circulent allégrement dans les parages souvent les pieds nus, ainsi que ceux qui exercent des petits métiers à la recherche de la pitance quotidienne. Plusieurs panneaux implantés dans la ville peuvent être source de danger pour la population. Lorsque ces supports publicitaires sont déterrés à la suite des intempéries, les enfants n’hésitent pas à les manipuler à chaque passage pour l’école, ignorant les risques de blessures.
Au niveau de la passerelle située entre Talladjé et Pays-Bas sur la voie express, on constate que les tôles qui servent de panneaux d’affichage commencent à se détériorer sous l’effet du vent. Un jeune riverain qui a préféré garder l’anonymat dit emprunter cette voie la main sur le cœur. « Le risque qu’une tôle tombe sur un usager est élevé. Les autorités municipales doivent prendre des dispositions nécessaires pour que les usagers de la route puissent circuler sans crainte », a-t-il dit.
Sur la route de la « cité chinoise », en allant vers le rond-point francophonie, de nombreux panneaux mobiles sont visibles au niveau des carrefours. Pourtant, ces supports publicitaires peuvent facilement être balayés par le vent, surtout en cette période de froid généralement accompagnée de vents forts et d’une suspension de poussière.
Au niveau du « rond-point Salou Djibo », précisément sur la voie menant vers le rond-point Telwa, là également, des panneaux publicitaires sont installés de façon anarchique, sans aucune règle de distanciation, au point de cacher les véhicules venant du sens inverse. Ici, la traversée de la voie à double sens comporte de grands risques pour les usagers. « J’ai été à plusieurs reprises victimes d’accident, surtout pendant la nuit », se souvient un riverain des lieux d’un air tendu.
Les modalités d’emplacement de ces panneaux publicitaires à Niamey sont généralement réglementées par les autorités municipales. Toutefois, sur le terrain on constate une anarchie qui ne dit pas son nom. C’est pourquoi, il urge de revoir cette règlementation pour redéfinir une distance raisonnable par rapport aux écoles, aux hôpitaux, et autres lieux sensibles. Il en est de même pour la taille et les lieux d’implantation des panneaux. En général, ces panneaux publicitaires sont placés le long des routes où le trafic est dense et ils impactent de facto la visibilité des usagers au niveau de plusieurs endroits névralgiques.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)