Balleyara, chef-lieu de la Commune Rurale de Tagazar, est située à 98 km au Nord-est de Niamey, la capitale du Niger, sur la Route Nationale (RN 25). Créé en 1974 en tant que Poste Administratif, Balleyara devient Département à partir de 2011 avec la Loi N°2011-22 du 8 août 2011 érigeant les anciens Postes Administratifs en Départements et fixant le nom de leurs chefs-lieux. Cette localité compte 121.520 habitants (2016), avec une densité de 92, 48 hbts au Km2, répartis dans 140 villages administratifs et quartiers. En plus de cette richesse humaine, Tagazar possède aussi d’innombrables opportunités tant sur le plan socioéconomique que naturel. C’est cette entité, d’une renommée internationale, que nous présente M. Maman Aoudi Bouro, préfet du Département de Balleyara.
le Préfet, pouvez vous présenter, à nos lecteurs, votre entité administrative ?
Le département de Balleyara, créé en 2011, est limité à l’Est, par le département de Loga, au Nord, par celui de Filingué et de Ouallam, à l’Ouest, par le département de Kollo et au Sud par celui de Boboye. Sa superficie est de 1.314 km2. Au plan de l’organisation administrative, le département compte un seul (1) canton (Tagazar) couvrant une seule commune du même nom qui totalise cent quarante (140) villages et hameaux. Estimée à 121.520 habitants en 2016, sa population comprend 63.533 femmes et 57.987 hommes. Le taux d’accroissement annuel est de 3,2%. Cette population est repartie dans 13.161 ménages ordinaires dont 10.169 agricoles. Plusieurs ethnies peuplent Balleyara. Il s’agit des Touaregs, qui représentent 50%, puis les Zarma (25%), les peuls (20%) et les haoussas 5%. Tagazar comprend un canton et une commune rurale composée de 140 villages administratifs et quartiers.
Quelles sont les potentialités dont regorge le département de Balleyara ?
Les principales activités économiques des populations sont, l’agriculture, l’élevage, l’artisanat et le petit commerce. Notons aussi qu’à cause du Dallol Bosso, la nappe phréatique étant à moins de deux mettres du sol, permet des productions maraîchères importantes ; à cela s’ajoute la fertilité des sols, ainsi qu’une importante potentialité pour l’élevage, ce qui lui donne un important cheptel. Nous devons aussi cité les marchés hebdomadaires, surtout celui de bétail, qui est internationalement connu. Il y a aussi des mares permanentes et semi-permanentes ; des terres aménageables ; des gisements de natron ; des enclaves pastorales. Composée en grande partie par les jeunes, il y a une disponibilité de bras valides dans la population ; et la diaspora à l’extérieur vient beaucoup en aide aux populations locales. Par ailleurs la localité compte plusieurs radios communautaires, une Radio privée, une couverture de réseau électrique appréciable, un campement touristique (Tarbanassa) et bénéficie d’important appuis des partenaires. C’est dire que Balleyara regorge de beaucoup de potentialités, tant humaines que naturelles.
La Région de Tillabéry, dont fait partie Balleyara, fait face depuis quelques années à une insécurité liée à la menace terroriste. Comment se présente la situation sécuritaire dans votre sphère de responsabilité ?
La situation sécuritaire est relativement calme. Cependant nous constatons quelques mouvements et activités qui attirent notre attention et nécessitent un redoublement d’efforts et de vigilance à savoir, les mouvements intensifs des motos dont la majeure partie n’est pas en règle ; la position géographique du département sujet à des visites de tout genre d’individu et le marché à bétail qui reçoit un nombre important de vendeurs et d’acheteurs sans un véritable contrôle. Cependant, il a été constaté des actes isolés des individus égarés.
Devant ces constats, plusieurs activités et mesures ont été envisagées dont, des réunions constantes du conseil départemental de sécurité qui se tiennent chaque lundi, des tournées régulières des autorités dans tous les villages pour sensibiliser et conscientiser les populations, pour avoir un sentiment d’obligation à participer pour la paix et la sécurité. Nous faisons aussi, les prières constantes dans toutes les mosquées pour que la paix, la sécurité et la quiétude sociale, règnent sur le Niger en général et sur le Département en particulier. Car nous sommes convaincus que nos seules, garanties pour vaincre les terroristes et maintenir la paix, la sécurité et la quiétude sociale restent toujours les prières et les adhésions sociales. Et enfin des patrouilles départementales sillonnent tout le département pour la dissuasion, la prévention et la collecte des. informations.
En marge de ces questions sécuritaires, nous devons souligner que d’autres contraintes majeures existent, comme celles relatives à l’insécurité alimentaire ; la faible couverture en eau potable ; la faible couverture sanitaire ; les problèmes liés au secteur éducatif ; la surcharge des travaux domestiques chez les femmes et les enfants ; le sous-développement des activités économiques ; les difficultés de mobilisation des ressources et l’insuffisance d’appuis à la décentralisation et à la bonne gouvernance.
Il y a de cela un peu plus de huit (8) ans que le programme de Renaissance du Président Issoufou Mahamadou est mis en œuvre à l’échelle nationale, quelles sont les réalisations dont a bénéficié le département de Balleyara au cours de cette période ?
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Renaissance, notre Département a bénéficié de plusieurs réalisations, qui peuvent être résumées par : l’aménagement de 60 ha de cultures irriguées, la construction d’un magasin de stockage de 200 tonnes ; la construction de boutique d’intrants zootechniques ; l’aménagement d’un parc et du couloir de vaccination, la construction d’un puits pastoral, la réalisation de 12 forages équipés PMH (Pompe à Motricité Humaine), la réalisation de trois postes d’eau automne, de treize Blocs de trois classes équipées et de treize latrines scolaires. Il faut aussi ajouter la transformation de deux cases de santé en CSI, la construction d’un CSI et la dotation en deux ambulances et en médicaments, ainsi que la construction d’un CRENI. Aussi, le Programme a permis la récupération de 1.700 ha de terres dégradées et la récente construction de la route Balleyara-Loga et Balleyara-Filingué.
Réalisée par Hassane Daouda et Mahamadou Diallo(Envoyés Spéciaux)