Pouvez-vous, Monsieur le Préfet, nous faire une présentation de votre entité administrative ?
Le département de Ouallam est situé dans la partie nord de la région de Tillabéry entre: 13°50’ et 15°20′ de latitude Nord et 1°3′ et 3°15′ de longitude Est. Le Département est limité, au nord par le Département de Banibangou et la République du Mali à l’ouest par le Département de Tillabéri, à l’est par les Départements de Filingué et Balléyera au sud par le Département de Kollo. Il couvre une superficie de 17204 km2 et compte 323.939 habitants en 2012 avec un taux d’accroissement de 2,8 % par an (RGP/H 2012).
Cette population est repartie comme suit: 156.787 hommes et 167.152 femmes soit 48,41 % des hommes et 51,59 % des femmes. La population est en grande majorité très jeune car la tranche d’âge de 0 à 35 est d’environ 70 % de l’effectif global des habitants du département. Les principaux dialectes parlés sont le Zarma, le fulfudé, le Tamasheq, l’arabe et le haoussa. Le département est subdivisé en trois cantons (Ouallam, Simiri et Tondikiwindi), quatre (4) communes (Dingazi, Ouallam, Simiri et Tondikiwindi) et totalise 287 villages administratifs, y compris les 10 quartiers de la commune urbaine de Ouallam.
Jadis un des greniers, à céréales du Niger, Ouallam subi, de plein fouet, les séries de crises alimentaires et sécuritaires, dues aux mauvaises récoltes, elles même liées au changement climatique et à l’insécurité, qui prévaut dans la région.
Monsieur le Préfet, quelles sont les potentialités dont regorge le département de Ouallam ?
Les activités économiques qui occupent le plus grand nombre des populations du département de Ouallam sont l’agriculture et l’élevage. D’autres activités sont aussi pratiquées telles que, la cueillette, le petit commerce, la pêche et les activités génératrices de revenu appuyées surtout par les partenaires au développement (L’Etat et ses partenaires). On doit dire que, dans le cadre de l’initiative 3 N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens), les trois communes de convergence de la région de Tillabéri sont toutes basées dans le département de Ouallam, à savoir les communes rurales de Dingazi, Simiri et Tondikiwindi.
Parmi les potentialités et les opportunité, on peut aussi citer l’existence des eaux de surface comprenant 13 mares permanentes et 16 mares semi permanentes aménageables, celle de l’espace pastoral dans sa partie nord ; d’une force de travail très importante ; de deux importants marchés à bétail (Mangaizé et Samari) ; les structures communautaires pour le suivi et l’observation des vulnérabilités en cas de crise alimentaire (SCAP-RU, OSV, CSR/PGCA) ; des structures de Code rural (COFOCOM, COFOB et COFODEP) ; de plusieurs partenaires au développement (Etat, Agences du système de Nations Unies, ONG/AD et autres bailleurs bilatéraux et multilatéraux) ; d’un important cheptel composé en grande partie des petits ruminants.
Toujours dans le même ordre d’idées, notons l’existence d’un important capital foncier pour l’agriculture et l’élevage ; de quelques réserves forestières ; de plusieurs vallées fertiles et celle d’un important débouché d’écoulement (à proximité de Niamey) et une route bitumée de 98 km, reliant le chef-lieu du département (Ouallam) à Niamey.
Rappelons que toutes ces opportunités et potentialités font que Ouallam possède plusieurs partenaires, au nombre desquels, des agences du système de Nations Unies, des ONGs actives dans le domaine du développement, ainsi que des Programmes et Projets, qui interviennent où ont intervenu dans le département de 2016 à 2019.
Quels sont les défis majeurs à relever par votre entité administrative ?
Nous avons de nombreux défis à relever dont l’absence d’un schéma directeur d’aménagement du territoire sous/régional, le manque d’un plan d’urbanisme pour le centre urbain de Ouallam, la dégradation des routes latéritiques, l’insuffisance des pistes rurales aménagées.
A Ouallam, nous devons aussi faire face à l’ensablement accéléré des points d’eaux, la Dégradation des terres, celle du couvert végétal, l’inexistence d’un grand aménagement hydro agricole, le faible soutien des partenaires pour la transformation et la conservation de certains produits agricoles telles que : la tomate et la pomme de terre, sans oublier, bien entendu, surtout dans la partie nord du département.
La Région de Tillabéry fait face depuis quelques années à une insécurité liée à la menace terroriste, comment se présente la situation sécuritaire dans votre sphère de responsabilité ?
Dans le département de Ouallam, la situation sécuritaire est relativement calme dans l’ensemble et exige une grande vigilance. L’Etat et ses partenaires ont déployé d’importants moyens pour contrecarrer toutes sortes de menaces. Plusieurs actions de sensibilisation sont menées par la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP). Des comités de paix sont installés dans les communes de Ouallam et Tondikiwindi. Les populations collaborent avec les FDS. Actuellement les attaques sont rares mais la recherche des rançons et vol du bétail sont de plus en plus fréquents conduisant de fois à la perte en vie humaine.
Il y a de cela plus de huit (8) ans, que le programme de Renaissance du Niger initiée par le Président Issoufou Mahamadou est mis en œuvre à l’échelle nationale, quelles sont les réalisations dont a bénéficié le département de Filingué au cours de cette période ?
Le bilan est très satisfaisant pour le département de Ouallam qui est auparavant confronté à une insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique. Sans être exhaustif, parmi les investissements réalisés dans le département de Ouallam on peut dire que, dans le cadre de l’initiative 3N, toutes les communes sont dotées de maisons de paysans, environ 400 hectares pour aménager la petite irrigation, une trentaine des retenues d’eau créées, une dizaine des seuils de dépendage réalisés, plus de 10.000 hectares de terres de glacis récupérés, un appui conséquent en semences, engrais, aliments bétail , matériels aratoires et motopompes sont apportés chaque année aux producteurs. Une dizaine des mares sont empoissonnées.
Ajoutons à cela des opérations de soudure initiées chaque année (cash transfert, vente à prix modéré) pour soulager la souffrance des couches vulnérables. Dans les secteurs sociaux de base (éducation, santé et hydraulique), les indicateurs sont nettement améliorés. Plus de 100 classes construites et équipées, 5 CSI construits et équipés, et environ 150 ouvrages hydrauliques (puits, forages, MAEP) réalisés auxquels il faut ajouter l’extension des réseaux de desserte en eau potable dans les gros centres comme Ouallam. D’autres réalisations sont faites dans l’enseignement secondaire et professionnel. création d’une trentaine de collèges ruraux, transformation de deux collèges d’enseignement général (CEG) en complexes d’enseignement scolaire (C.E.S), la dotation de trois communes rurales chacune d’un centre d’apprentissage de métier et un collège d’enseignement technique pour la commune urbaine de Ouallam.
Dans le cadre du transport, du commerce, de l’artisanat, du tourisme et de la bonne gouvernance, notons la réalisation de deux routes latéritiques réalisées de plus 100 km. Une dizaine de marchés ont été aménagés par la construction des hangars. Un palais du chef de canton a été construit, suivi d’un inventaire des sites des lieux de culte qui a été mené. En plus, des dizaines de milliers d’emplois sont créés chaque année lors de la mise en œuvre des activités.
Entretien réalisé par Hassane Daouda et Mahamadou Diallo(Envoyés Spéciaux)