Monsieur le Secrétaire Général, pouvez-vous nous présenter votre entité administrative?
Le département de Téra est situé à l’extrême Nord-Ouest de la région de Tillabéry faisant frontière avec le Burkina Faso à l’ouest, le Mali au Nord. Il est limité par le département de Tillabéry et celui de Gothèye à l’Est et au Sud par celui de Torodi. Téra couvre une superficie de 11.497 Km² et compte cinq (5) communes à savoir ;la commune urbaine de Téra, la commune rurale de Diagourou, la commune rurale de Kokorou, la commune rurale de Méhanna et la commune rurale de Goroual.
Notre département dispose de tous les services techniques, tels que les services de l’Agriculture, de l’éducation, de l’élevage, de l’environnement, du développement communautaire, etc.Tous ces services nous fournissent des rapports périodiques en fonction de leur domaine d’intervention pour que, nous pussions apprécier les activités qui se réalisent dans le département de Téra. L’ensemble de ces services sont impliqués dans l’exécution de nos travaux.
Le département de Téra est une zone d’Agriculture et d’Elevage ; quels étaient les résultats de la campagne Agro-sylvo-pastorale et hydraulique?
Je commence par la situation de l’hydraulique qui se caractérise par la réalisation des forages équipés des pompes à motricité humaine, des postes d’eau et des mini adductions d’eau. En ce qui concerne le taux de couverture en eau potable dans le département, il est de 47,67% en bas de la moyenne. La ville de Téra n’est plus confrontée au problème crucial d’eau que nous avions connu dans le temps. Il y’avait eu en 2018, la réalisation d’une usine de traitement au niveau du barrage qui alimente la ville. Auparavant c’était neuf (9) forages qui assuraient la fourniture en eau potable dans la ville ; c’est un taux de 30 à 40%. Mais avec la réalisation de cette usine, on arrive à satisfaire 80 à 90% du besoin des populations.
En ce qui concerne le service de l’Agriculture, il était très sollicité depuis le début de la campagne hivernale. Nous avons reçu le mois dernier la mission ministérielle de la campagne Agro-sylvo-pastorale. A cette occasion, les responsables de la Direction Départementale de l’Agriculture de Téra nous ont présenté un exposé sur l’ensemble des réalisations et la situation Agro-sylvo-pastorale et de l’hydraulique. Au cours de la présentation, nous avons observé qu’il y a un fort déficit dans le département de Téra. Certaines localités n’ont même pas pu semer. Les pluies sont tardivement arrivées et se sont arrêtées d’une manière précoce. Cela a fait que les résultats de la situation agricole sont très mauvais dans le département.
Pour prendre des dispositions, nous avions rencontré les services techniques pour savoir comment faire face à ce déficit. Il ressort, qu’il est nécessaire de mobiliser l’ensemble des populations du département de Téra de se préparer à faire face à la situation. Bien entendu, des programmes et des projets interviennent pour appuyer ces populations. Mais Le plus grand appui vient de l’Etat. Pendant les périodes de soudure, nous appuyons les populations à travers des distributions gratuites des vivres et l’accompagnement de la vente à prix modéré. La population du département de Téra a énormément bénéficié de ces genres d’initiatives des autorités de la 7ème République. Cela nous a permis de faire face à cette situation.
La principale activité de la population de Téra est l’agriculture. On peut dire que ce sont des agro-pasteurs. Ils mènent des activités agricoles et parallèlement l’élevage. Depuis un certains temps, les éleveurs n’arrivent pas à aller au-delà des frontières. A cause de l’insécurité ils sont restés dans cette zone, ce qui donne une concentration d’animaux au niveau du département.A partir des données fiables fournies par les services techniques, nous pouvons informer les populations pour qu’elles nous accompagnent dans les activités. Ces dernières doivent s’engager pour que l’Etat puisse les aider en semences et mettre des terres de cultures de contre saison à leur disposition.
Monsieur le Secrétaire Général, comment se présente la situation sécuritaire dans le Département de Téra ?
La sécurité nous préoccupe dans notre département. Comme vous le savez, sans sécurité, il n’y a pas de développement. Les deux vont de pair. Cette situation sécuritaire se dégrade et nous inquiète. La bande frontalière du Niger, avec le Burkina Faso et le Mali est totalement dégradée. Ce qui fait qu’aujourd’hui même plusieurs activités ont cessé. Mais, il faut reconnaitre que l’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour que les populations du département de Téra soient sécurisées. Nous avons les Forces de Défense et de Sécurité qui travaillent d’arrache pied pour la sécurisation des personnes et de leurs biens.
Votre département a un sous-sol riche. Quel est l’apport de ses sites miniers en exploitation artisanale ?
Oui ! C’est vrai, l’exploitation des ressources minières dans le département de Téra se passe de manière artisanale. Nous avons une multitude de sites d’orpaillages. La population rurale qui s’adonne à la recherche de l’or en gagne le bénéfice. Ils sont nombreux les jeunes qui travaillent et gagnent de l’argent sur ces sites. Les communes aussi dans lesquelles se retrouvent ces sites en tirent également des ressources. Partout où il y a ces sites les gens payent mieux leurs impôts. Il faut par contre souligner que le travail d’orpaillage comporte beaucoup d’inconvénients parce que les sites exploités accueillent des populations des contreés différentes et des étrangers qui viennent des pays voisins. Ce qui crée une instabilité sécuritaire au niveau de ces sites aurifères.
Votre département abrite l’unique lycée agricole du Niger, quelle place occupe cet établissement auprès de la population de Téra ?
Le lycée Agricole est une nécessité pour nous. Cet établissement est un besoin pour le département de Téra, mais a rencontré à un certain moment des difficultés énormes, notamment un problème de local. Depuis la création de l’établissement, il dispose d’un site. Pour construire le local ; une entreprise agréée est sélectionnée. Cette dernière a accusé un énorme retard dans l’exécution des travaux, alors que la durée des travaux est prévue pour 12 mois. Aujourd’hui, nous sommes dans la troisième année et les travaux ne sont pas achevés. A l’occasion de la dernière visite du Premier ministre à Téra, nous lui avons fait visiter le chantier pour qu’il puisse apprécier la situation. Nous faisons visiter également toutes les missions ministérielles, mais jusque-là, nous attendons.
Le développement de notre département est une affaire de toute la population de Téra. Nous sommes dans une émulation. Ce qui fait que, chaque population doit s’atteler pour travailler afin que nous nous développions. A chaque occasion de rencontre avec les chefs des villages, les chefs de cantons, les leaders et toutes les couches socioprofessionnelles, nous leur rappelons que nous avons un défi. Pour le relever, il faut travailler. Seul le travail honore l’homme. Nous allons ensemble nous mobiliser pour exploiter nos ressources.
L’enrôlement biométrique se poursuit dans votre département, quelles sont les mesures que vous avez prises pour permettre aux agents d’accomplir leur mission ?
L’Etat du Niger n’a pas entamé cette opération au hasard. Toutes les localités qui sont affectées par cette insécurité sont bien sécurisées. L’Etat a pris des dispositions pour que les agents des Forces de Défense et de Sécurité puissent aller sécuriser les agents en charge de l’enrôlement biométrique. Au niveau du département de Téra la population est sensibilisée pour qu’il n’y ait pas de psychose. En tout cas la sécurité est garantie de façon que cette opération se déroule normalement. Nous allons nous battre aux côtés de l’Etat pour maintenir cette sécurité. Donc, l’opération se déroule normalement dans l’ensemble du département de Téra, excepté quelques localités qu’on a différées.
Abdoul-Aziz Ibrahim Souley,envoyé spécial(onep)