L’avènement des technologies de l’information et de la communication (TIC) a contribué de façon exponentielle à la prolifération des smartphones. La marche du monde a fait des réseaux sociaux une exigence ; ils sont devenus de nos jours incontournables. Beaucoup de jeunes les utilisent non seulement pour mener des activités économiques mais aussi comme moyen de pouvoir s’informer sur les différentes questions de la vie de nos communautés. Toutefois, force est de constater que ces réseaux ont un impact significatif sur la vie des Nigériens notamment chez les jeunes.
L’influence des réseaux sociaux au Niger est indéniable et en constante croissance. Les Nigériens utilisent de plus en plus les plateformes de médias sociaux pour interagir, partager des informations, exprimer leurs opinions et se connecter avec d’autres personnes. Cette présence numérique a un impact significatif sur différents aspects de la société nigérienne.
Les réseaux sociaux facilitent la diffusion d’informations et des nouvelles des événements en temps réel. Cela a favorisé une plus grande prise de conscience des problèmes sociaux, économiques et politiques et a encouragé les discussions et les débats publics. De plus, les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans l’organisation des mouvements sociaux et des manifestations. Ils fournissent une plateforme pour mobiliser les Nigériens autour des causes communes, permettant ainsi de lancer des campagnes politiques, des initiatives citoyennes et des actions de sensibilisation et d’autres activités encore.
Selon M. Harouna Djibo Almoktar, formateur sur les questions du numérique, les réseaux sociaux offrent des opportunités économiques, permettant aux entrepreneurs nigériens de promouvoir leurs produits et services, d’atteindre une masse large et de participer à des échanges commerciaux. Ils sont aussi sources de dépravation des mœurs. « Pour le buzz, il s’agit là le plus souvent aussi pour leurs auteurs d’une voie pécuniaire grâce à laquelle ils se font de l’argent. Ils profitent le plus souvent de leur titre d’influenceurs et «faiseurs de buzz» pour faire passer des publicités grâce auxquelles ils se font de l’argent. Les challenges quant à eux sont le plus souvent induits par l’avènement du numérique à travers les réseaux et médias sociaux. Si cela permet à certains de se divertir, pour beaucoup ça reste un moyen de perpétuer leurs affaires et surtout de se faire un nom à travers les buzz », a expliqué Harouna Djibo Almoktar.
« Concernant la mode vestimentaire pas commode de certains jeunes, il faut tout simplement comprendre qu’il s’agit d’un pan des conséquences négatives de l’internet et du numérique. Beaucoup s’adonnent à ces comportements car essayant d’imiter les réalités d’autres pays et d’autres personnes. D’où la nécessité impérieuse d’une sensibilisation continue », nous explique M. Harouna Djibo Almoktar, formateur sur les questions du Numérique.
La responsabilité des parents est engagée
Les réseaux sociaux ont des avantages et des inconvénients. Leur impact sur les enfants met en question la responsabilité parentale. M. Silimane, un parent d’élève indique qu’ils ne sont pas préparés pour l’utilisation de ces réseaux sociaux. « L’usage des réseaux sociaux a impacté notre mode de vie au point où aujourd’hui, nous n’arrivons plus à contrôler nos enfants. Ces réseaux sociaux sont venus chambouler les rapports sociaux ; les enfants n’aiment plus restés avec nous, ils passent plus de temps avec leurs téléphones qu’avec leurs parents », déplore ce père de famille pour qui, les parents sont de nos jours préoccupés par les effets des réseaux sociaux sur la santé mentale de leurs enfants, tels que l’anxiété, la cyberintimidation ou une mauvaise estime de soi.
« Nous sommes responsables de ce qui est en train d’arriver par rapport à ces réseaux sociaux parce qu’aujourd’hui nous ne contrôlons plus nos enfants », a-t-il dit avant de lancer un appel à l’endroit de l’État : « Pourquoi aujourd’hui les gens privilégient cet appareil ? Comme si c’est l’appareil qui sécurise, qui télécommande la vie. Nous lançons un appel à l’endroit de l’État pour qu’il soit ferme là-dessus. Cela amènera les enfants à mieux apprendre, et aux enseignants à se concentrer sur les élèves », a suggéré M. Silimane.
De plus, ces réseaux sociaux ont un impact significatif sur la société nigérienne, offrant à la fois des opportunités et des défis. En encourageant un usage responsable et inclusif des réseaux sociaux, il est possible de tirer profit de leur potentiel en matière de renforcement social et de développement communautaire.
C’est à ce titre que le Cercle africain de cyber sécurité (CAC) vient de voir le jour face aux nouvelles menaces cybernétiques qui pèsent sur nos infrastructures numériques. La création de cette association régionale dédiée à la promotion et au renforcement de la cybersécurité en Afrique a été annoncée le 5 septembre 2023 à travers un communiqué de presse publié à Dakar au Sénégal où est prévu le lancement des activités en octobre. C’est un cercle qui rassemble des professionnels de la cybersécurité/cyberdéfense, des représentants gouvernementaux, des chefs d’entreprise de cybersécurité, des juristes, ainsi que des universitaires, afin de fournir une approche multidisciplinaire à la sécurité numérique en Afrique.
Cette initiative vise à sensibiliser les pays africains et à les soutenir activement pour contrer les cybermenaces qui pourraient entraver notre croissance économique. Les principales missions du CAC consistent à collecter, analyser et diffuser des informations fiables sur les problématiques, les enjeux, les risques, les menaces, les pratiques et vulnérabilités en cybersécurité qui évoluent constamment ; éduquer les organisations publiques/privées et les populations aux bonnes pratiques en matière de sécurité numérique.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)