Célébrée le 11 juillet dernier, la Journée Mondiale de la Population, édition 2021 a insisté sur l’importance de la santé de la reproduction dans la recherche de solution à la problématique de la population. D’où le thème retenu cette année qui est «Les droits et les choix sont la réponse : Qu’il s’agisse d’un baby-boom ou d’un effondrement, la solution consiste à donner la priorité à la santé reproductive et aux droits de tous». Dans le message qu’il a livré à l’occasion de cette journée le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales Dr Idi Illassou Mainassara a rappelé les objectifs de cette journée ainsi que la situation des questions de populations au Niger.
La célébration de cette journée vise d’une part à informer et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur les questions de population et développement et d’autre part à diffuser largement les messages relatifs au thème central retenu afin de susciter une mobilisation sociale effective pour un changement de comportement des populations. «C’est aussi l’occasion de rappeler que les questions de population sont au cœur de la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable», a-t-il ajouté, insistant sur la réalité de la problématique populations et développement au Niger. Citant les projections de l’Institut National de la Statistique (INS), Dr Idi Illassou Mainassara, a relevé que la population du Niger est estimée à plus de 24.112.753 habitants au 1er juillet 2021. «La population de notre pays enregistre le plus fort taux d’accroissement démographique au monde : 3,9%, avec un faible taux de prévalence contraceptive qui est de 12,2% et un indice synthétique de fécondité de 7,6 enfants par femme (ENISED 2015)», a-t-il précisé.
Une telle situation entrevoit, selon le ministre, un doublement de la population tous les 18 ans engendrant ainsi des conséquences sur les performances économiques et les efforts du gouvernement pour répondre aux besoins des secteurs sociaux de base. C’est pourquoi, le gouvernement a adopté la Politique Nationale de Population le 23 Août 2019 par décret N°2019-466PRN/ MPO avec pour objectif la capture du dividende démographique. Le ministre en charge de la population a ensuite souligné les efforts déployés par le gouvernement dans la prise en charge de la problématique populations-développement. Il s’agit, au plan institutionnel et réglementaire, de l’adoption et la ratification de la plupart des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’enfant et de la femme durant les vingt (20) dernières années, de la Loi N°2006-16 du 21 juin 2006 sur la santé de la reproduction ; le vote d’une nouvelle loi instituant le système des quotas aux postes de décision électifs et nominatifs au gouvernement et dans l’administration d’État, sans oublier la Constitution de la 7ème République (25 novembre 2010).
Dans le domaine des politiques publiques, le Niger a également élaboré plusieurs documents stratégiques, afin de renforcer la lutte contre le mariage précoce, la grossesse des enfants et la promotion du genre et la lutte contre les inégalités basées sur le genre. Il s’agit entre autres du document de Politique Nationale Genre et son Plan d’actions 2018-2022 ; de la Stratégie Nationale de lutte contre le mariage des enfants ; du plan stratégique pour la prévention des grossesses chez les adolescentes ; de la stratégie nationale pour l’élimination de la fistule génitale féminine avec son plan d’action pluriannuel budgétisé et du Plan National de Repositionnement de la Planification familiale 2013-2020 et son plan d’action budgétisé.
Enfin dans le domaine des interventions à base communautaire, on note entre autre action, la signature d’un arrêté conjoint entre le Ministère de la Santé Publique, le Ministère de la Population et des Affaires Sociales en partenariat avec l’Association des Chefs Traditionnels au Niger, afin de positionner ces autorités coutumières en tant que agents de changement dans leur société en faveur de l’abandon du mariage des enfants. Il ya aussi la mise à l’échelle du Programme «illimi» dont l’objectif est de retarder le mariage des enfants et de diminuer le taux de fécondité des adolescents et la mise en œuvre de l’initiative «Ecole de maris», dont l’objectif est d’impliquer les hommes dans la promotion de la santé et de favoriser un changement de comportement au niveau communautaire est renforcé.
Il faut enfin noter avec le ministre de la Santé publique, que la célébration de cette journée a été mise à profit pour mener des actions de sensibilisation sur l’impact de la pandémie en lien avec la fourniture des services de santé de la reproduction.
Siradji Sanda(onep)