Maradi a abrité, le mercredi 28 septembre 2022, les festivités commémoratives de la journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes et l’esclavage. Cette année le thème retenu est «l’exploitation de la mendicité des femmes et des enfants dans le contexte de migration : défis et perspectives». Le choix de la capitale économique du Niger pour cette activité n’est pas fortuit du fait que, le phénomène est quotidiennement constaté sous plusieurs formes dont l’exploitation de la mendicité des enfants ; l’utilisation des enfants comme guides mendiants et surtout la question de la mobilité des femmes et des enfants en destination de l’Algérie et d’autres pays de la sous-région.
Dans son discours de lancement de cette journée, le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice, M. Sahirou Tchida Moussa a rappelé que dans le classement actuel des grandes criminalités, la traite des personnes occupe la troisième place après le trafic de drogue et le trafic d’armes. «Il s’agit d’un crime odieux à dimensions nationale et internationale dont les victimes sont recrutées et amenées d’un pays ou d’une région à l’autre par les trafiquants pour être exploitées», a-t-il expliqué. M. Sahirou Tchida Moussa a souligné que la traite des personnes se présente sous plusieurs formes. Les plus répandues sont le travail forcé, principalement des enfants, l’exploitation sexuelle des femmes et des jeunes filles et l’exploitation de la mendicité des femmes et des enfants.
«Au regard de la complexité et de l’ampleur de la traite, plusieurs stratégies de lutte doivent aujourd’hui être adoptées afin d’éradiquer ce fléau», a-t-il averti. Il a ajouté que, dans le cadre de la coopération internationale que nécessite cette nouvelle forme de criminalité, le Niger à travers le Ministère de la Justice a engagé l’Agence Nationale de Lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants à signer avec l’Agence Nigériane pour l’interdiction de la traite des personnes du Nigéria «un protocole d’accord entre le gouvernement de la République Fédérale du Nigéria et celui de la République du Niger, pour prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
En plus du thème central, d’autres thèmes ont été développés lors des conférences organisées à cet effet. Il s’agit des thèmes relatifs au «diagnostic du cadre juridique réprimant le phénomène de la mendicité au Niger»; à «l’exploitation des enfants talibés par leurs maitres coraniques dans le cadre de la migration à visée d’apprentissage coranique» ; à «la problématique de la scolarisation des enfants dans un environnement favorable à la traite des personnes et à la migration de travail». M. Sahirou Tchida Moussa a enfin remercié l’ensemble des partenaires qui ont rendu possible la commémoration de cette journée nationale de Mobilisation contre la Traite des Personnes.
Pour sa part, le Secrétaire général du gouvernorat de Maradi, M. Saadou Ibrahim qui est intervenu auparavant, a rappelé à la population de Maradi que la commémoration de cette journée est l’occasion pour elle de cerner les contours de la problématique de la traite des personnes et ses implications diverses. C’est pourquoi il les a exhortés à participer aux différentes activités commémoratives organisées pour qu’elles puissent tirer le maximum d’informations afin de jouer pleinement leur rôle dans le combat contre ce fléau.
Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi