Comme d’habitude, la saison froide coïncide avec l’arrivée sur les marchés d’une diversité de produits saisonniers (fruits). Parmi ces produits commercialisés, on peut citer la noix du rônier, fortement consommée par les populations. La disponibilité de ce fruit peut durer jusqu’à trois ou quatre mois. Ainsi, la commercialisation de cet amuse-gueule est devenue, pour beaucoup de gens, une activité génératrice de revenus.
De son nom scientifique ‘’Borassus aethiopum’’, ‘’Guiguingna’’ en Haoussa et ‘’Sabbizé’ en Zarma, la noix de rônier est très prisée en cette période où elle est vendue aussi bien au marché que dans certains quartiers de la capitale. En effet, la traite de la noix du rônier bat son plein au niveau des différents marchés de la ville de Niamey, plus précisément à Katako, et au niveau de certaines artères et quartiers de la ville. Les différents acteurs, notamment les grossistes et les détaillants, sans oublier les ambulants, en tirent leur épingle du jeu.
Les vendeurs s’approvisionnent au marché de Katako qui est le centre par excellence de distribution à Niamey. Certaines personnes en achètent pour leur propre consommation, et d’autres se lancent dans la revente en vue de générer des bénéfices, même si elles le pratiquent dans l’informel.
D’après M. Illiassou, un commerçant au marché de Katako, beaucoup de personnes s’intéressent de plus en plus à ce business compte tenu de son importance et aussi de la période à laquelle il a lieu. « Chaque année, des jeunes et adultes se lancent dans la vente de la noix de rônier. Les localités les plus connues qui nous approvisionnent en noix de rônier sont, entre autres, Gaya et la République du Bénin. Par jour, ce sont des dizaines de camions qui déchargent les sacs de ces produits », a-t-il dit.
M. Bachir Moussa, connu sous le nom de ‘’Sultan’’, est un vendeur de ‘’Sabbize’’ à katako. « Ça fait actuellement quatre ans que je suis dans cette activité. Le produit nous provient de Gaya et aussi du Benin. Ça fait un temps qu’on a commencé à vendre la noix, et ça peut aller jusqu’à quatre mois sur le marché. Après cette période, ce n’est plus consommable comme on veut, parce que ça va devenir dure. Nous payons le sac à 13.000 F pour le revendre à 15.000 FCFA, et l’unité entre 125 F et 150 FCFA, tout dépend de la grosseur du fruit. Ce travail est très bénéfique pour moi, parce que j’arrive à satisfaire certains de mes besoins et ceux de ma famille. Tout dépend du jour du marché. Nous arrivons à vendre 10 à 15 sacs par jour », a-t-il expliqué.
M. Mamane Sani, vendeur ambulant, dit exercer cette activité depuis des années. Il affirme s’approvisionner au marché de Katako. « Chaque année, après les récoltes, je quitte mon village pour venir chercher de quoi envoyer à ma famille. Je quitte la maison tôt le matin pour y retourner au coucher du soleil, parce que je sillonne la ville de quartier en quartier. Par jour, je peux vendre jusqu’à quatre mille et souvent plus, tout dépend du jour du marché. Je m’en sors très bien dans cette activité, bien que certains n’accordent pas d’importance à cette activité. C’est mieux que de rester tendre la main aux gens », a-t-il confie.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)