
La prostate est une glande masculine, qui fait partie du système reproducteur masculin. Elle est située dans le bassin juste en dessous de la vessie et en avant du rectum. Selon Dr Issaka Harouna, oncologue médical (cancérologue) au niveau du Centre National de Lutte Contre le Cancer (CNLC), le cancer de la prostate est le deuxième cancer après celui du foie au Niger.
« Le cancer de la prostate est une anomalie des cellules prostatiques ; ces cellules deviennent anormales et se mettent à proliférer de façon anarchique et incontrôlé », explique l’ oncologue médical.
« Depuis sa découverte, le cancer de la prostate reste et a toujours été un cancer asymptomatique c’est à dire sans symptômes fixes et précis qui permettent de dire que X est où Y est atteint du cancer. Cette maladie se développe sur la partie périphérique de la prostate donc un peu loin des voies urinaires contrairement à l’adénome de la prostate qui se développe au niveau du centre de la tumeur. À un stade avancé la tumeur envahit les voies urinaires, ce qui peut occasionner des troubles mictionnels c’est à dire des difficultés à uriner, des rétentions d’urines, atteinte rénale, et à un stade un peu plus avancé avoir des douleurs osseuses et voir même des fractures. D’une façon ramassée dans un premier temps les voies urinaires sont envahies, puis il y a de troubles mictionnels jusqu’à attaquer les os », précise Dr Issaka Harouna.
« En cancérologie on ne parle pas de cause pour le cas de la prostate mais des facteurs de risques. Parmi les facteurs de risques du Cancer de la prostate, il y a les facteurs familiaux c’est à dire un sujet dont les parents souffrent du cancer de la prostate a plus de risques d’avoir la maladie que celui dont aucun de ses parents n’est victime ; ce sont ces facteurs qu’on appelle facteurs familiaux. C’est héréditaire plutôt génétique si on peut le dire ; il y a des altérations qui peuvent être observées chez le père, ces dernières ne sont pas dans tous les cas transmises », ajoute l’oncologue, cancérologue Dr Issaka Harouna.
« Outre les facteurs familiaux, existe l’origine ethnique, par exemple il a été démontré que les populations d’origines africaines font plus de cancer de prostate que les autres populations, ceci est dû à l’hérédité comme je l’ai dit si haut, c’est à dire qu’il y a des anomalies au niveau de nos gênes que les autres n’ont pas. Les troisièmes facteurs sont dû à l’âge car les cancers de la prostate ne s’attaquent pas aux enfants, ni aux jeunes. C’est une maladie des vieux qui se manifeste à l’âge de 45 ans au plus. Il y a aussi l’obésité qui est un facteur de risques », poursuit Dr Issaka Harouna
Concernant les conséquences, Dr Issaka Harouna indique : « Les conséquences de cette maladie sont nombreuses dont entre autres les problèmes de fertilité surtout quand c’est arrivé à un stade localisé on procède à la prostatectomie c’est à dire supprimer la prostate, tandis que la prostate joue un rôle dans la reproduction or si cette dernière est supprimée, le sujet serait confronté à un problème de fertilité ».
Dr Issaka Harouna attire l’attention : « Dans les stades avancés pour traiter cette maladie il faudrait d’abord passer par la castration et une personne castrée ne peut plus se reproduire ».
« La prostate est une glande masculine, donc la maladie n’est pas observée chez les femmes, c’est une maladie des hommes, et c’est très rare d’observer une personne atteinte de cette maladie avant l’âge de 45 ans », confie Dr Issaka Harouna
Concernant le traitement Dr Issaka Harouna donne plus de précision : « le traitement dans les stades localisés, consiste à l’ablation de la tumeur (prostate) soit par chirurgie, ou par radiothérapie, concernant les stades très avancée on procède à la stabilisation de la maladie par l’hormonothérapie qui peut être soit médicale à travers des injections par mois ou procéder à une castration chirurgicale tout simplement appelée orchidectomie ».
« Cette maladie à un très bon pronostic avec un taux de survie excellent surtout si cette dernière a été détectée à un stade précoce à travers les procédures que j’ai expliquées si haut, Dieu merci depuis un (1) an que la radiothérapie se fait au Niger », rassure Dr Issaka Harouna.
Dr Issaka Harouna conclut en attirant l’attention tout en prodiguant des conseils : « Pour éviter cette maladie, à vrai dire les personnes âgées de 45 ans au plus doivent se faire dépister, car les facteurs de risques se manifestent qu’à partir de 45 ans, comme je l’ai dit, on peut commencer déjà à développer le cancer. Le dépistage consiste à voir un urologue ou médecin, et lutter aussi contre l’obésité en faisant des activités physiques et à consommer des fruits et légumes. Le dépistage consiste à un toucher rectal et le dosage du PSA (examens sanguins), quand il s’avère le toucher rectal est anormal ou si le PSA est élevé il va demander d’autres explorations plus approfondies pour pouvoir prononcer le diagnostic ».
Par Moumouni Idrissa Abdoul Aziz (Stagiaire)