
Le parc du W est une grande réserve naturelle partagée entre trois pays, en l’occurrence le Niger ; le Bénin et le Burkina Faso. Avec l’extension de la menace terroriste dans la zone des trois frontières, cette réserve naturelle qui renferme 80 % de la biodiversité du Niger connait d’énormes difficultés liées à la protection des espèces qui y vivent. Pour davantage comprendre la situation de la biodiversité dans ce parc du W, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN-Niger) a organisé mercredi 15 mars 2023, dans les locaux de la Maison de la Presse, son premier rendez-vous sous le thème « Problématique de la biodiversité dans les zones en proie à l’insécurité : cas du PARC W Niger ». Animé par le lieutenant-Colonel Issaka Maman Chamaoulou, conservateur du parc du W, ce rendez-vous du donner et du recevoir a permis aux journalistes d’être édifiés sur la thématique.
A l’ouverture de cette rencontre, la vice-présidente de la Maison de la Presse, Mme Rachida Abdoul-Moumouni a salué l’initiative du REMAPSEN–Niger surtout que la thématique sur laquelle porte la réflexion est d’actualité. Elle a par ailleurs exhorté les participants à ce rendez-vous de tirer la quintessence de l’exposé qui sera présenté pour qu’ils puissent bien relayer l’information à la population qui en a aussi tant besoin.
Quant à la coordinatrice du REMAPSEN, Mme Fatouma Idé, elle a souligné que le Rendez-vous du Remapsen est une grande innovation apportée par le réseau qui a son siège à Abidjan en Côte d’Ivoire pour élargir la gamme d’activités qu’il mène dans le cadre de la promotion de la santé et de l’environnement. A travers le rendez-vous du REMAPSEN, il s’agit pour les journalistes de débattre à cœur ouvert d’un sujet sur la santé ou l’environnement avec un expert. Cela a l’avantage d’outiller les journalistes et de rendre visibles les différentes actions menées par les acteurs du domaine choisi. Elle devait aussi remercier la Direction générale des eaux et forêts d’où est issu le colonel Issaka Maman Chamaoulou qui est le conservateur du parc régional W du Niger.
La parole a été ensuite donnée au conférencier pour son exposé articulé autour de l’historique du parc ; son label ; la biodiversité ; les valeurs de cette réserve naturelle ; les impacts de la crise sécuritaire ; les stratégies en cours ; les efforts de protection des espèces à travers la patrouille et les perspectives pour une bonne protection de cet espace forestier classé. Le conservateur du parc du W, le colonel Issaka Maman Chamaoulou a, dans son propos introductif relevé que la réserve naturelle du parc a été découverte en 1926 par un explorateur français, Dr Fiasson. Le décret du 4 Août 1954 classe le site en parc national du W Niger. En termes de labels, on retient qu’en 1987, le parc du W a été classé site Ramsar, zone humide d’importance internationale. En 1996, le parc est classé patrimoine mondial de l’UNESCO. La même année, il obtient le titre de Réserve de Biosphère du W par MAB et l’UNESCO avant de devenir en 2002 réserve transfrontalière de biosphère du W avec les Parc W Bénin et Burkina Faso par MAB/UNESCO. S’agissant de l’importance du parc en matière de la biodiversité, le Colonel Issaka Maman Chamaoulou a précisé que le parc regorge 80% de la biodiversité du Niger ; 500 espèces végétales ; 73 espèces de mammifères sur les 130 en Afrique de l’ouest ; 120 espèces de poisson sur les 140 identifiées au Niger : 367 espèces d’oiseaux soit les 2/3 recensés au Niger ; 112 espèces de reptiles et amphibiens. Le parc du W comporte aussi d’énormes valeurs touristiques. Ainsi, le parc régional W Niger regorge plus de 100 sites archéologiques ; possède des sites exceptionnels de grande beauté naturelle (belle vue, gorges de la Tapoa et de la Mékrou, sites de baobab, (16) belles îles dont la plus grande est celle de kareykopto, Rivières Mékrou et Tapoa, la rôneraie du fleuve etc. Sur le plan sécuritaire, le conservateur du parc du W a noté que la situation reste toujours préoccupante, même si des efforts sont en train d’être réalisés par le gouvernement pour la protection intégrale des espèces qui vivent dans ce parc. En perspectives, plusieurs stratégies sont en gestation pour une meilleure protection de cette réserve. Il s’agit entre autres de la création de l’Office National de Gestion des Aires Protégées dénommé « Office National des Parcs et Réserves du Niger » (ONAPERN); le fond fudiciaire pour le Parc W à hauteur de 200 000 000 F CFA mobilisable chaque année dans le cadre de la FSOA et le développement de la périphérique par des activités alternatives génératrices de revenus et de restauration de l’environnement.
Par Hassane Daouda(onep)