Dans un contexte mondial marqué par des défis liés au secteur agricole, à la quête de souveraineté alimentaire, la recherche agronomique devient un enjeu stratégique pour tous les pays, particulièrement ceux en développement. Le Niger, riche d’un patrimoine naturel exceptionnel et d’une diversité agro écologique, dispose de tous les atouts nécessaires pour réaliser cet objectif ambitieux. C’est dans ce sens que le Conseil National de la Recherche Agronomique (CNRA) a été créé en juillet 2007 en vue d’apporter des réponses aux défis auxquels le secteur agricole fait face et valoriser les vastes terres fertiles, les ressources hydriques abondantes, etc. A tout point de vue, le CNRA constitue le moteur de la transformation agricole, du développement durable pouvant conduire à la souveraineté alimentaire au Niger.
Pour les autorités nigériennes, particulièrement le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances et Président du CNRA, SEM Ali Mahaman Lamine Zeine, l’avènement du CNSP est une aubaine pour le secteur agricole car, un accent particulier sera mis sur la recherche, gage d’un développement durable.
Cette volonté des autorités nigériennes de révolutionner le secteur agricole se justifie par les échecs des politiques antérieures qui n’ont pas permis au Niger d’assurer sa sécurité alimentaire. Durant des décennies, le Niger est resté tributaire des approvisionnements étrangers pour couvrir les besoins des ménages en aliments de base. La fermeture des frontières suite aux évènements du 26 juillet 2023 a été un des éléments révélateurs des politiques agricoles mal adaptées et appelle les autorités du CNSP à un changement de paradigme.
En ce sens, l’ambition du CNSP et du Gouvernement de faire du Niger un pays qui a retrouvé sa souveraineté et sa dignité, un pays qui, dans le respect de la diversité des cultures et des produits alimentaires des populations, doit réaliser sa souveraineté alimentaire par la production des denrées alimentaires de base.
Lors de la 1ère session du CNRA au titre de l’année 2024, ouverte le 30 janvier, le ministre l’Agriculture et de l’Elevage a précisé que le CNSP et le Gouvernement sont plus que déterminés à construire l’avenir en répondant aux besoins des générations actuelles et futures. C’est pourquoi, dans la marche actuelle du Niger vers la recherche de la souveraineté alimentaire, il est important de marquer un arrêt pour faire le bilan des actions et réformes ambitieuses mises en œuvre au niveau de la recherche Agronomique. Le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a émis le souhait de voir les performances réalisées par les structures de recherche et de formation devenir de véritables intrants pour la réalisation de la souveraineté alimentaire, un rêve partagé par les 27 millions de Nigériens et de Nigériennes.
Le CNRA : un intrant nécessaire à la réalisation de la Souveraineté Alimentaire
La création de cette institution fait suite à une restructuration de la recherche agronomique du Niger qui a consacré l’émergence d’un « système national de recherche agronomique » (SNRA). En effet, le CNRA a pour mission d’assister le Gouvernement dans l’élaboration de la politique nationale de recherche agronomique. Il a été installé officiellement le 22 avril 2009. Des années plus tard, le CNRA est devenu une référence dans le domaine de la recherche agronomique avec des sessions jugées «importantes» par les acteurs.
Ainsi, les sessions du CNRA coordonnées par le Secrétariat Permanent ont connu des succès avec des résultats tangibles. C’est dans cette dynamique que la session de cet organe suscite un intérêt tout particulier des différents acteurs notamment les membres du CNSP et du gouvernement, les chercheurs, les institutions de recherches, les organisations paysannes, etc. La 1ère session a porté, entre autres, sur l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière session suivi d’une présentation détaillée du Programme d’Appui à la Recherche Agronomique au Niger pour la Transformation de l’Agriculture (PARAN-TA).
Pour garantir une souveraineté dans le secteur agricole au Niger, une synergie d’actions s’impose dans les interventions afin de travailler avec les acteurs des chaines de valeur agricole, en redynamisant la liaison entre recherche et action, en vulgarisant les résultats des recherches, etc., pour la transformation de l’agriculture auprès des producteurs.
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)