Entre 120 et 144 mm de pluie, et voilà toute la ville de Niamey transformée en une énorme éponge imbibée d’eau. En effet, la forte pluie qui s’est abattue sur la capitale, dans la nuit du 10 au 11 Août 2021, a littéralement plongé la ville dans le chaos. Les images qui ont déferlé sur les réseaux sociaux attestent de la désolation des victimes traquées par les eaux jusque dans leur dernier retranchement, avec des maisons remplies d’eau telles des piscines. Dans les rues de la capitale, les images ne sont pas non plus belles à voir : des rues baignant dans des lacs aussi vastes que le Tanganyika, des routes submergées et démolies par des eaux furieuses, des ouvrages d’assainissement (dont le grand collecteur de Gountou Yéna) saccagés, des maisons et des murs effondrés, des voitures piégées, etc. Pire, il a même été enregistré cinq (5) cas de morts d’homme !
Au regard de toutes ces scènes de désolation, les habitants de la capitale, notamment ceux résidant dans les quartiers ou les zones à risque d’inondations sont désormais sur le qui-vive. Et, aujourd’hui, pour flanquer une belle frousse à la plupart des Niaméens, on ne peut pas faire pire que de leur annoncer l’imminence d’une ‘’forte pluie’’ évoluant en direction de la région du fleuve.
Devant cette réalité criarde qui atteste de l’insuffisance (souvent l’absence) des infrastructures d’assainissement des eaux dans la plupart des quartiers de Niamey –notre belle capitale !-, il y a lieu de revoir la copie. Il revient ainsi aux autorités compétentes (mairies et ministères concernés), toutes interpellées sur la question, de prendre à bras le corps cet épineux problème lié à la récurrence des inondations.
Il s’agit de s’asseoir autour d’une table pour dégager des pistes de solutions pouvant permettre d’aboutir à des solutions durables en vue d’une meilleure canalisation des eaux de ruissellement et mettre ainsi les habitants des zones à risques à l’abri de tout désagrément. Et quiconque sait d’office que ce sempiternel problème des inondations ne saurait se résoudre autrement que par la construction d’ouvrages d’assainissement adéquats, aussi bien en quantité qu’en qualité. Pour ça, il faudra certes une volonté politique farouche et la mobilisation de moyens financiers colossaux, mais le jeu en vaut la chandelle. Car, il y va de la quiétude et de la sécurité des citoyens.
Pour leur part, nos ingénieurs dans le domaine, doivent faire preuve de leur ‘’incroyable génie’’ dans la conception et la construction des ouvrages durables. Ils doivent surtout tenir compte des effets dévastateurs du changement climatique qui, apparemment, ne sont pour reculer. Aussi, il leur revient d’anticiper en construisant des collecteurs, caniveaux, avaloirs, et autres ouvrages plutôt appropriés à même de supporter la pression des eaux des fortes pluies et de les canaliser sans dommages pour nos villes.
Assane Soumana(onep)