
Depuis un certain temps, les foires des producteurs agricoles se succèdent et se diversifient, proposant ainsi aux consommateurs nigériens une variété de produits locaux de haute qualité. C’est ainsi que nous avons eu la foire des riziculteurs, celle des maraîchers de la région d’Agadez, la mini foire artisanale et agroalimentaire d’Agadez, le SAHEL-Niger qui a débuté hier, 20 février, et la foire des légumes et fruits prévue du 1er au 10 mars prochain.
La multiplication de ces foires agricoles témoigne du dynamisme de nos producteurs qui, malgré les difficultés ambiantes induites par l’hostilité de certaines organisations et de certaines puissances, n’ont jamais baissé les bras. Ils ont continué à produire et à ravitailler nos marchés et nos ménages à travers tout le pays.
Leur courage et leur résilience doivent nous inspirer tous, et inspirer particulièrement tous ceux qui ont une parcelle de responsabilité, dans quelque domaine que ce soit, à travailler en ayant à l’esprit le devoir de contribuer au bien-être de la communauté.
Pour ce faire, les populations doivent aussi encourager et accompagner ces producteurs en privilégiant et en achetant les produits locaux. C’est ainsi que nous créerons un cercle vertueux où les capitaux restent au pays puisque les producteurs les réinvestiront dans le développement de leurs activités tout en créant des emplois, en particulier dans les zones rurales. A cela, il faut ajouter les avantages sanitaires pour les consommateurs qui ont à leur disposition des produits frais et sains.
Les pouvoirs publics doivent aussi soutenir davantage ces producteurs à travers des mesures hardies, loin des promesses et de la propagande politicienne. Ces mesures concrètes doivent se traduire notamment par des facilités d’accès aux crédits à des taux encourageants pour les producteurs, l’accès et la disponibilité des intrants agricoles (semences améliorées, engrais de qualité, matériel agricole moderne), un encadrement plus rapproché, la création d’unités de transformation agroalimentaire, la mise en place d’un circuit de commercialisation des produits agricoles qui valorisent le travail des producteurs, etc.
Les produits exposés à l’occasion de ces différentes foires témoignent aussi du savoir-faire et de l’ingéniosité de nos producteurs. Cette situation nous interpelle pour un changement de comportement, pour compter d’abord sur nos propres efforts, nos propres moyens et surtout pour consommer ce que nous produisons. La nouvelle dynamique de souveraineté enclenchée dans notre pays ne saurait se réaliser sans ce nécessaire ajustement dans nos choix de consommation.
Nous devons cela à tous les producteurs nigériens qui, au plus fort des sanctions iniques imposées à notre pays par la CEDEAO sous le diktat des puissances colonisatrices, et face à la spéculation malsaine entretenue par des commerçants véreux sur les prix des denrées, ont produits et mis sur le marché les denrées de grande consommation à des prix défiants ceux pratiqués par les opérateurs économiques sans cœur.
Siradji Sanda (ONEP)