
Le processus de transition se poursuit au rythme voulu par les Nigériens et non sur injonction d’une quelconque organisation ou d’une tierce puissance. En effet, les Assises Nationales sont convoquées pour se tenir du 15 au 19 février prochain à Niamey. Et le Comité technique chargé de la préparation fonctionne à plein régime pour mettre tout au point.
Après plus 18 mois d’attente, la tenue de ces Assises Nationales sonne comme un tournant dans l’édification d’un Niger nouveau. Ces assises constituent le cadre ultime pour les Nigériens d’analyser les raisons des errements ayant jalonné le processus démocratique dans notre pays et de corriger les erreurs du passé. Il est aussi et surtout question de poser les jalons pour prévenir l’accaparement de l’Etat par les partis politiques et autres groupes d’intérêts, la soumission aux injonctions d’une quelconque puissance, le dévoiement de la démocratie, l’abandon des valeurs sociales et morales pour une course effrénée à l’enrichissement illicite, à l’accession aux postes et privilèges, etc.
Pour y arriver, une vigilance accrue s’impose à la Commission Nationale chargée de conduire les travaux et aux acteurs désignés. Cela pour éviter que les débats ne soient détournés, réduits à du verbiage inutile et autres règlements de compte au détriment de propositions pour répondre aux véritables attentes des citoyens. Des attentes qui ont pour noms : gouvernance vertueuse, justice sociale, équité et égalité des citoyens et bien sûr l’accès aux services sociaux de base pour tous et partout sur le territoire national. En somme, il s’agit pour paraphraser le président ghanéen John Jerry Rawlings de faire en sorte que ‘’si le diable lui-même venait à gouverner au Niger…il serait obligé de faire ce que le peuple attend de lui’’.
Aussi, en ce tournant de l’évolution actuelle de notre pays, la vigilance doit aussi être de tous les instants sur le plan sécuritaire. En effet, les ennemis de notre processus de conquête de la souveraineté ne désarmeront jamais. Ils ne manqueront certainement pas de cette grand-messe tant attendue pour mener des campagnes de désinformation et d’intoxication dans le but de diviser, d’opposer, de provoquer des tensions, etc.
Enfin, nous devons tous nous convaincre que le chemin que nous avons pris est certes un chemin difficile, semé d’embuches et d’épreuves diverses. Mais c’est le prix à payer pour restaurer notre dignité de Peuple, notre souveraineté de Nation et notre respect entant qu’Etat. A nous tous d’agir en conséquence pour ne pas retomber dans les travers d’un passé peu glorieux. Les acteurs de ces Assises Nationales n’ont pas droit à l’erreur en ce tournant décisif de l’histoire de notre pays. Les populations auront, du 15 au 19 février prochain, les yeux braqués sur ces assises avec plein d’espoirs pour un Niger Nouveau.
Siradji Sanda (ONEP)