
Le 29 avril 2025, la France a, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, mis en cause, ce qu’elle a qualifié ‘’d’implication de la Russie’’ dans des actes de cyberattaque sur des entités françaises. Devant cette auguste assemblée, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déploré ces actes. Cela de bonne guerre, parce que la France attribue à la Russie une grande part de responsabilité dans sa débâcle au Sahel et de sa perte d’influence en Afrique.
Que les deux puissances s’affrontent diplomatiquement n’est pas notre problème. C’est leur affaire.
Mais, ce qui nous choque, c’est le ‘’deux poids deux mesures’’, voire l’hypocrisie insupportable du Conseil de Sécurité des Nations Unies. En effet, depuis de nombreuses années, les autorités du Mali, qui détiendraient des preuves irréfutables de l’implication et du soutien de la France aux groupes terroristes qui écument et endeuillent le Sahel, ont cherché à présenter ces preuves devant cette instance onusienne, mais en vain.
Les propos des autorités maliennes ont ensuite été corroborés par d’autres déclarations de leurs homologues du Burkina Faso et du Niger sur cette connivence entre certaines puissances dont la France et les groupes terroristes.
Mais l’ONU et son fameux Conseil de sécurité ne veulent rien entendre, voir ou savoir de ces pays. Pourtant, au Sahel, il est question de vies des dizaines de millions de personnes.
Mais, il a suffi qu’une puissance en décadence se sente menacée par une autre puissance pour que cela devienne une affaire mondiale au point de réunir le Conseil de Sécurité. Pourtant, il ne s’agissait que de présomption de cyberattaque pendant qu’au Sahel les groupes terroristes massacrent au quotidien des dizaines de civils. C’est à croire que la vie des Sahéliens ne compte pas pour le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Cette attitude de l’ONU vis-à-vis du Sahel et de l’Afrique en général (le cas du Soudan et de la RDC face au M23) met encore à l’ordre du jour, la nécessité d’une réforme du Conseil de Sécurité et de l’ONU en général.
En effet, les pays qui gardent le contrôle de cette institution ne répondent plus aux critères qui leur ont conféré un tel statut à une période de l’histoire. Aujourd’hui, de nouvelles puissances démographiques, économiques et militaires (Chine, Inde, Brésil, Iran, Allemagne, certains pays du golf, et même d’Afrique, etc) ont émergé.
Il n’est plus donc raisonnable que des pays décadents continuent à imposer leurs visions au monde entier. Du reste, les bouleversements en cours actuellement à travers le monde finiront par imposer cette nécessaire réforme de l’ONU et de ses organes pour un monde plus juste et plus en phase avec la raison.
Siradji Sanda (ONEP)