
Notre pays a connu, ces dernières semaines, un problème de disponibilité du carburant à la pompe. Cette crise conjoncturelle chez nous est pourtant le quotidien ou, tout au moins, un problème récurrent dans beaucoup de pays comme le Nigeria, l’un des plus gros producteurs africains du pétrole. Mais, cette crise passagère (c’est notre espoir) a suffi pour faire perdre la tête à certains. Accentuée par les réseaux sociaux et surtout par ceux qui s’en servent pour l’amplifier, dans le but de créer la psychose, d’avoir un argument pour discréditer les dirigeants et de justifier des manœuvres de déstabilisation du pays, cette crise est en passe d’être surmontée.
Le silence et le manque de communication des acteurs du secteur sur la situation ont beaucoup contribué à accentuer les appréhensions des citoyens. En fait, cette pénurie se révèle être beaucoup plus une crise de la communication qu’une crise des hydrocarbures. Certes, il y a une pénurie de carburant, mais cette crise a-t-elle réellement atteint l’ampleur qu’on veut lui donner ? Ce d’autant plus qu’à Niamey et dans certaines localités, on trouve toujours du carburant dans les stations-services qui sont ravitaillées à une certaine fréquence. En outre, d’autres localités ne sont pas pour l’instant affectées, sans compter que la pénurie concerne plus l’essence. Le gasoil utilisé le plus souvent dans les transports (marchandises et interurbain) étant disponible.
Cette situation révèle à quel point notre pays a un sérieux travail à faire sur la communication de crise. En effet, à maintes reprises, des crises passagères ont été amplifiées et présentées, par déficit de communication, comme étant des crises majeures par des individus malintentionnés. Les autorités ont réussi à gagner la bataille de la lutte contre la fraude des hydrocarbures, il leur reste celle de la communication de crise.
Mais l’autre aspect à regarder de plus prêt et à traiter avec rigueur, c’est la spéculation que développent facilement certains esprits malins. En effet, ces individus s’arrangent pour acheter le carburant, le cacher pour ensuite le revendre à des citoyens et des consommateurs qui n’ont pas le choix. Tenez bien, dans la situation actuelle, ces profiteurs proposent le litre d’essence à 900, 2000 et jusqu’à 3000 FCFA selon la disponibilité ou non au niveau des stations.
Par ailleurs, il est plus que nécessaire dans le contexte actuel que les services compétents de l’Etat forment, informent et sensibilisent les citoyens sur les comportements à adopter en cas de crise. Dans le même ordre d’idées, le renforcement des capacités de stockage pour le stock de sécurité s’impose. Tout comme le pays a su mettre en place un stock alimentaire conséquent à travers l’OPVN, il doit pouvoir le faire pour les hydrocarbures. Les sanctions iniques imposées à notre pays par la CEDEAO et certains partenaires doivent nous servir de leçons.
Enfin, l’aspect, et peut-être le plus important, c’est la solidarité. En situation normale comme en temps de crise, nous devons en tant que citoyens cultiver l’esprit de solidarité et la recherche du bien-être collectif. Avant tout, on ne saurait vivre heureux au milieu d’un océan de misère.
Siradji Sanda (ONEP)