Le Niger vient de lancer sa stratégie nationale de développement de la riziculture. Cette stratégie a pour objectif de contribuer, à moyen terme, à une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité. Cela afin de satisfaire à long terme les besoins et les exigences des consommateurs nigériens et envisager de l’exporter sur les marchés sous régional et international. Le coût de cette stratégie est estimé à 425,8 milliards de FCFA sur les 10 ans dont 286,89 milliards pour la phase 2021-2025 et 139 milliards pour la phase 2026-2030.
C’est le ministre de l’Agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa qui a présidé la cérémonie de lancement en présence du ministre du Commerce M. Alkache Alhada et du Haut Commissaire à l’initiative 3N, M. Ali Bety, du gouverneur de la région de Niamey, M. Oudou Ambouka et de plusieurs invités.
La mise en œuvre de cette stratégie permettra d’accroitre la production et la productivité du riz, de promouvoir la transformation, la commercialisation et la compétitivité du riz local, mais aussi d’améliorer l’environnement institutionnel et les capacités techniques et organisationnelles des acteurs. En termes d’objectif quantitatif, il s’agit de passer d’une production de 127.861 tonnes en 2021 à 1.458.059 tonnes de riz paddy en 2030, soit respectivement, en équivalent riz blanchi de 83.109 tonnes à 947.738 tonnes. Les principaux impacts de la mise en œuvre de cette stratégie sont la couverture des besoins de consommation de riz blanc à 100% en 2025 et de 132% à l’horizon 2030, la création de 420.000 nouveaux emplois et 2009 nouvelles entreprises de transformation.
Dans son mot de lancement, le ministre de l’Agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa a précisé que, la stratégie nationale de développement de la riziculture est articulée autour de trois axes stratégiques à mettre en œuvre à travers sept (7) lignes d’actions, vingt et deux (22) résultats attendus et 72 activités opérationnelles.
D’après le ministre de l’Agriculture, la priorité, sera accordée aux activités relatives à l’accroissement des superficies exploitées et une meilleure gestion des ressources en eau, la promotion et amélioration de l’utilisation des semences améliorées, des fertilisants et produits phytosanitaires. A cela s’ajoutent la mécanisation de la riziculture, l’amélioration de la qualité du riz local par l’utilisation de matériels et équipements de traitements post-récolte adéquats, la promotion de l’accès du riz local au marché national et sous régional. Seront également priorisés, la promotion de l’accès des acteurs aux crédits, le renforcement des capacités opérationnelles des acteurs de la filière (transport, décorticage, stockage, transformation, commercialisation), et la recherche et diffusion des technologies innovantes de production du riz.
Relativement à la question du financement, le ministre a relevé que, la stratégie s’articulera autour de la mobilisation des ressources internes et externes. «Pour la mise en œuvre de ces financements, le gouvernement privilégiera l’appui budgétaire global et/ou sectoriel», a affirmé Dr. Alambedji Abba Issa. Toutefois a-t-il précisé, les autres formes de financements tels que le partenariat public privé (PPP), les fonds communs, les conventions et accords de financement des projets/programmes pourront être utilisées pour la réalisation de certaines opérations.
Présent au lancement, le Représentant résident de l’Agence japonaise de coopération internationale (partenaire technique et financier), M. Obata Eihiko a formulé le vœu de voir une grande mobilisation du gouvernement du Niger, des partenaires techniques et financiers et de tous les acteurs pour l’atteinte des objectifs fixés par la SNDR.
Rahila Tagou(onep)