Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Alkache Alhada a présidé hier matin à Niamey, le lancement du processus d’informatisation du système de l’état civil nigérien. A travers ce processus, le Niger vise la construction d’un registre national de la population articulé avec le registre national de l’état civil par un numéro identifiant unique attribué à chaque personne. Ce qui, à terme, créera les conditions d’une gouvernance inclusive, l’exercice de droit de citoyenneté mais aussi une meilleure protection de la population
A l’ouverture des travaux, le ministre en charge de l’Intérieur a expliqué le processus ayant conduit à cette phase d’informatisation du système de l’état civil nigérien. «Après l’adoption par le gouvernement du plan stratégique d’amélioration de l’enregistrement des faits et la production des statistiques de l’état civil en 2017, le Niger s’est résolument engagé dans la modernisation de son système de l’état civil conformément aux recommandations des Nations unies et de l’Union africaine à travers la réforme du cadre juridique et politique par l’adoption de la politique nationale de l’état civil, de la loi portant état civil et son décret d’application en 2019, puis la validation d’un schéma directeur de l’informatisation du système de l’état civil nigérien, ensuite le renforcement des capacités des structures de l’état civil par la construction des infrastructures administratives, l’équipement des services et la formation des acteurs», a-t-il rappelé.
Le ministre Alkache Alhada a reconnu que l’état civil ne peut et ne doit pas être en marge de cette évolution technologique car c’est la pièce maîtresse de tout acte de développement. «L’informatisation du système de l’état civil dont il est question permettra la construction d’un registre national de la population articulé avec le registre national de l’état civil par un numéro identifiant unique attribué à chaque personne», a-t-il précisé. Un système de l’état civil informatisé permet de disposer en temps réel de toutes les données et statistiques y afférents qui sont un outil d’aide à la décision pour les pouvoirs publiques. Aussi, le registre national de l’état civil et le registre national de la population permettront de réaliser des économies sur l’établissement régulier du fichier électoral, les recensements administratifs et général de la population et épargneront les coûts des enquêtes multiples qui doivent être menées sur des critères démographiques. «En lançant aujourd’hui l’informatisation du système de l’état civil, mon département ministériel crée les conditions de l’harmonisation de toutes les actions d’identification des personnes», a-t-il assuré. C’est pourquoi, le ministre Alkache Alhada a lancé un appel solennel à tous les acteurs de l’identification à s’aligner sur cette approche de l’identité basée sur l’état civil.
Auparavant, l’ambassadeur, Chef de la délégation de l’Union Européenne au Niger, Mme Ionete Denisa Elena a déclaré ce projet s’inscrit dans une continuité qui traduit la volonté des autorités nigériennes de moderniser le système de l’état civil contribuant à une gouvernance inclusive. La Cheffe de la délégation de l’Union Européenne au Niger a noté que l’informatisation de l’état civil facilite l’exercice de droits fondamentaux et que l’enregistrement de la naissance d’un enfant lui garantit l’accès à tous ses droits. Pour Mme Ionete Denisa Elena, c’est aussi un acte très fort de la gouvernance inclusive dont le premier rôle est la reconnaissance juridique de l’existence de l’individu. L’état civil, ajoute-t-elle, est aussi le fondement de la citoyenneté, renforce la sécurité des citoyens et facilite l’exercice de droit civique. Mme Ionete Denisa Elena a assuré que l’UE reste mobilisée aux côtés du Niger et de ses citoyens afin de mettre en place un système d’état civil moderne, fiable, sécurisé contribuant substantiellement à l’exercice effectif de la citoyenneté.
Quant au représentant de l’Unicef, M. Amadou Alassane Cissé, il précisé que dans ce processus de la modernisation du système d’état civil, l’informatisation est une avancée majeure. Jusqu’à ce jour, «les registres papiers sont les seuls outils disponibles. Un constat qui pourrait sembler étrange à l’heure de la numérisation, où les possibilités de simplification sont infinies. Le processus en cours va drastiquement faire évoluer les choses», a-t-il fait remarquer. Selon M. Amadou Alassane Cissé ce projet permettra, à terme, de remplacer un système laborieux dans lequel les actes sont rédigés manuellement par un système unique bien plus convivial pour les citoyens et pour les autorités. Il va par ailleurs, «permettre un établissement et un archivage uniforme et électronique des actes dans un fichier central dans lequel l’accessibilité et l’échange de données sont les maîtres mots», a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)