Dans l’optique de contribuer à l’accélération de la mise en œuvre de l’initiative de la Grande Muraille Verte dans un contexte de sécurité alimentaire fortement dégradé, l’AFD a initié en février 2022 un appel à projets crise et sortie à l’intention des organisations de la société civile présentes dans les onze pays de l’initiative. Au lancement du projet au Niger, ce sont les régions de Dosso et Tahoua qui bénéficient du projet.
A ce propos, le Maire de la commune rurale de Matakari, département de Dogon doutchi, région de Dosso, M. Chaibou Labaran Batouré, s’est senti honoré du choix de sa commune pour le nouveau projet SAIR. « C’est avec plaisir que nous avons reçu cette information, le fait de savoir que ma commune soit parmi les quatre zones d’intervention au niveau de ce programme est quelque chose de grandiose » a manifesté M. Chaibou Labaran Batouré.
« Ce projet est pour nous une aubaine parce qu’il vient à point nommé, au moment où notre commune en a besoin », a-t-il ajouté. Le projet intervient dans le cadre de la récupération des terres cultivables et pastorales, l’accès aux ressources foncières. D’après lui ce projet va certainement contribuer au développement de la commune et améliorer les conditions de vie des populations en garantissant la sécurité alimentaire. « Les actions que nous comptons mettre en œuvre premièrement c’est la sensibilisation des populations, c’est-à-dire faire en sorte que la communauté comprend l’enjeu de ce phénomène de changement climatique qui nous déstabilise. Nous serons disponibles en tant qu’autorités communales pour appuyer ce programme jusqu’à la réussite totale », a déclaré M. Chaibou Labaran Batouré.
Quant à M. Bandou Kaka, Maire de la commune rurale de Dan kassari, département de Dogon doutchi, région de Dosso, il a confié que ce projet cadre parfaitement avec les préoccupations de la commune et sa population est bien outillée pour accueillir le programme « Il y’a eu beaucoup de missions de sensibilisation à l’endroit des populations qui sont les principaux acteurs concernés. Donc la population est disponible pour apporter sa part de contribution pour la réussite de ce projet », a assuré le maire de la commune rurale de Dan Kassari.
M. Oumarou Mai Dawa Aouta, premier adjoint au Maire de la commune rurale d’Allela, région de Tahoua a pour sa part énuméré les facteurs aggravant l’insécurité alimentaire dans sa commune. Il s’agit des effets néfastes du changement climatique qui conditionnent surtout la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace, la dégradation des terres agricoles ou pastorales, la sécheresse, la désertification. Des perspectives, dit-il sont envisagées pour pallier ces problèmes. « Il faut réagir contre les effets du changement climatique en pratiquant la régénération naturelle assistée qui va permettre aux sols de se régénérer, la plantation d’arbre, la sensibilisation et surtout, la vulgarisation du code rural pour que les populations comprennent la portée de ce texte afin d’éviter ces malentendus » a-t-il expliqué. Selon lui ce projet permettra sans nul doute de pallier aux insuffisances constatées.
M. Assoumane Nahantchi, Maire de la commune rurale de Bazaga, département de Konni, région de Tahoua a manifesté sa joie face au choix de sa commune tout en remerciant les initiateurs de ce projet co-financé par l’Agence Française de Développement, Swissaid et Concern Worldwide. Le projet s’articule autour de trois (3) composantes notamment le plaidoyer et la mobilisation des ressources autour de l’initiative, le renforcement des capacités des collectivités territoriales sur la planification, l’accompagnement, le financement et le suivi des opérations de restauration et de gestion durable des terres. « Je tiens à remercier les initiateurs de ce projet notamment SWISSAID et à les encourager à continuer leur approche. Je lance également un appel à la population pour qu’elle comprenne que cette initiative est mise en œuvre dans l’optique d’alléger notre souffrance, donc nous devons redoubler nos efforts, travailler ensemble pour changer la donne » a-t-il indiqué.
Selon le président du Conseil de la plateforme paysanne du Niger Djibo Bagna, le projet ‘’Systèmes Alimentaires Inclusifs et Résilients au NIGER’’ SAIR est un programme qui vise non seulement la résilience, la régénération des ressources naturelles, et le renforcement des capacités des acteurs. « En tant que plateforme nous sommes naturellement concernés parce qu’au niveau de la plateforme nous avons des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, donc nous sommes non seulement des acteurs de mise en œuvre mais aussi des bénéficiaires » a-t-il souligné.
Pour le président de la plateforme paysanne, le choix de ces deux régions n’est pas fortuit car, dit-il, c’est le Niger en miniature autrement dit toutes les zones agroécologiques du Niger se retrouvent dans ces zones-là. « L’idée c’est de voir comment fédérer toutes ces initiatives pour que les populations qui sont complètement au Nord puissent voir à côté des choses qui avancent pour qu’on arrive à tirer les leçons » a expliqué M. Djibo Bagna.
D’après lui, cette initiative leur permettra de tirer les leçons relativement aux questions environnementales afin de trouver des solutions adéquates. « Au niveau local, les populations ont des pratiques, il suffit tout simplement de mettre en œuvre toutes ces initiatives et pour que ces populations prennent conscience de la dégradation des ressources naturelles et pour qu’elles-mêmes se battent pour lutter contre ce fléau » a ajouté M. Djibo Bagna. Ce projet vient en complément pour accompagner les acquis déjà enregistrés par les populations. C’est pourquoi l’implication de la plateforme paysanne était indispensable. « La coopération, l’Etat et les ONG notamment CONCERN SWISSAID ont apporté leurs soutiens et vont essayer de mobiliser les ressources, mais nous, notre rôle c’est vraiment de nous occuper de la mise en œuvre et de veiller sur la durabilité et la pérennisation des activités », a expliqué le président de la plateforme.
Fatiyatou Inoussa et Abdoul Aziz Issoufou (Stagiaire)