
Lors de la visite du président de la CNDH à la Maison d’Arrêt d’Agadez
Le Président de la Commission Nationale de Droits Humains (CNDH) a animé un point de presse à Agadez, le dimanche 16 juillet 2023, relatif à la synthèse de la mission de travail qu’il a effectuée dans cette région. Ainsi, après l’étape d’Assamaka et d’Arlit, la ville d’Agadez a constitué la dernière étape où le Président de la CNDH a eu également plusieurs visites notamment au niveau du centre de migrants de l’OIM, au camp des réfugiés de l’UNHCR, à la Maison d’arrêt, à l’antenne CNDH avant de finir avec une visite de courtoisie chez le Sultan de l’Aïr. Cette mission a pour but de s’enquérir des conditions de travail du personnel humanitaire et de la situation des droits migrants et des réfugiés au niveau des centres de transit des migrants et réfugiés d’Assamaka, d’Arlit et d’Agadez.
Dans ses propos préliminaires, le président de la CNDH a expliqué que cette mission a été financée par l’USAID à travers Abaroli dans le cadre de la mise en œuvre du projet Adalci. Cette activité cadre bien avec les missions et le mandat de la CNDH pour la protection et la promotion de droits humains partout sur le territoire nigérien. Cet accompagnement du projet Adalci s’inscrit dans le cadre de l’objectif 3 dudit projet dont le but est de soutenir le gouvernement nigérien et les organisations de la société civile à renforcer leurs capacités à lutter contre les violations des droits humains liées à l’extrémisme violent commises par des acteurs étatiques et non étatiques.
Par ailleurs M. Maty Elhadj Moussa a, au nom de son institution, exprimé sa gratitude aux autorités administratives, militaires et coutumières de la région d’Agadez ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué au bon déroulement de cette mission. Il s’est réjoui de la bonne collaboration de tous les acteurs humanitaires tout au long des visites. Le président de la CNDH a rendu un hommage mémorable à toutes les FDS, particulièrement au commandant de la Zone de défense et au commandant de l’opération Garkuwa pour leur mobilisation exceptionnelle dans l’accompagnement de cette mission.
Parlant de l’étape de Assamaka, il a rappelé que la mission a visité, dans une localité située à une quinzaine de kilomètre de la frontière algérienne, les deux (02) centres de migrants (le centre de l’OIM et celui de COOPI) et le centre des réfugiés maliens. Le centre de transit de l’OIM, comptait lors du passage de la mission 1.456 migrants de 12 nationalités différentes dont les plus nombreux étaient les Guinéens et les Maliens. Dans le centre géré par l’ONG COOPI, on dénombrait, au passage de la mission, 871 migrants refoulés d’Algérie.
A Arlit la mission a visité les deux centres de transit des migrants de l’OIM et la Maison d’arrêt. Au passage de la mission, le premier centre de transit de l’OIM comptait 1.780 migrants et le deuxième centre 1.000 tous de plusieurs nationalités.
A Agadez, le centre de transit des migrants de l’OIM, d’une capacité maximale d’accueil de 1000 migrants, abrite à la date du passage de la mission 1.217 migrants dont 67 femmes et 122 mineurs, de plusieurs nationalités. Les plus nombreux sont les Maliens et les Guinéens avec respectivement 414 et 220 migrants. Le centre des réfugiés du HCR compte 2.695 réfugiés composés en majorité de Soudanais suivis de Camerounais, dont 1.816 demandeurs d’asile et 879 réfugiés reconnus.
La mission a visité la maison d’arrêt qui a une capacité d’accueil de 300 détenus. A la date du passage de la mission, elle compte 460 détenus dont 141 condamnés et 319 prévenus dont 22 femmes parmi lesquelles 18 prévenues et 04 condamnées ainsi que 07 mineurs garçons.
Au terme de cette mission plusieurs recommandations ont été formulées par la CNDH. Pour le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, il s’agit de renforcer le personnel de la DREC d’Agadez en vue d’accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile ; de renforcer la sécurité du site des réfugiés. Pour le Ministère de la Justice, il est recommandé de rendre opérationnelle la maison d’arrêt d’Iférouane afin de désengorger celle d’Arlit. Aux acteurs humanitaires (OIM et HCR), la CNDH a recommandé d’accélérer le processus de rapatriement des migrants vers leurs pays d’origine ; de mettre à contribution les parents déclarés des migrants pour faciliter leur retour.
Ali Maman ONEP/Agadez