
Le SG (centre) du gouvernorat à l’ouverture de l’atelier
L’association des sourds du Niger (ASN) a, en prélude de la semaine internationale des sourds, et en collaboration avec le projet transnational de renforcement des capacités des sourds (SRAOC-WCARS), organisé un atelier national de sensibilisation sur la langue des signes et de son impact dans la promotion de l’inclusion des personnes sourdes au Niger. C’est le Secrétaire général adjoint du gouvernorat de la région de Niamey, M. Guimbé Koché Ragiou qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
Au cours de cette sensibilisation, les participants venus des huit régions du pays auront le privilège d’entendre des experts du domaine de la langue des signes, des personnes sourdes elles-mêmes, ainsi que des représentants d’organisations qui travaillent activement pour l’égalité des droits des personnes sourdes. Pour le Secrétaire général adjoint du gouvernorat de la région de Niamey, il est important de comprendre que l’inclusion des personnes sourdes est non seulement une question de droits fondamentaux, mais aussi une nécessité pour garantir une société réellement inclusive, car explique-t-il, chacun a le droit d’accéder à l’éducation, à l’emploi, aux services publics et à toutes les opportunités offertes par notre société indépendamment de son handicap.

En outre, M. Guimbé Koché Ragiou, a précisé que cela permettra de mieux comprendre les défis auxquels les personnes sourdes sont confrontées au quotidien, et surtout de trouver des solutions concertées pour les surmonter en travaillant en partenariat avec les associations de sourds, les établissements scolaires, les institutions publiques et privées, pour pouvoir mettre en place des mesures concrètes pour faciliter l’accès à l’information, aux services et aux opportunités pour les personnes sourdes. « Cela peut inclure des formations pour le personnel des administrations et des entreprises, la mise en place d’interprètes en langue des signes lors des événements publics », a-t-il indiqué.
Pour le chef du projet pays transnational de renforcement des capacités des sourds (SRAOC-WCARS), M. Hassane Zakou, la communication représente le fondement de notre humanité, car elle nous permet de nous comprendre, de nous exprimer et de tisser des liens avec nos semblables. Mais fort malheureusement, les personnes sourdes, en raison de leur incapacité à entendre ou à parler, sont souvent exclues de cette forme de communication essentielle. « C’est pourquoi il est primordial de reconnaître et de promouvoir l’utilisation de la langue des signes. Cette langue qui permet aux personnes sourdes de communiquer librement, de partager leurs idées, leurs émotions et de participer pleinement à la vie de la société. En favorisant l’utilisation de la langue des signes, nous encourageons l’inclusion et brisons les barrières de communication qui persistent depuis trop longtemps », a-t-il martelé.
Quant au vice-président de l’association des sourds du Niger, M. Hamidou Mossi, il a indiqué que la langue des signes est bien plus qu’un simple moyen de communication pour les personnes sourdes. C’est une véritable langue à part entière, riche et expressive, qui mérite d’être reconnue, valorisée et promue dans notre société. « Nous voulons montrer combien il est important de reconnaître et d’utiliser la langue des signes, non seulement pour faciliter la communication avec les sourds, mais aussi pour privilégier leur intégration dans tous les aspects de la société », a-t-il affirmé. Cependant cette ambition ne saurait être atteinte qu’en sensibilisant les acteurs locaux, régionaux et nationaux sur l’importance de la langue des signes, pour créer un environnement plus inclusif pour les personnes sourdes. « Cela passe par des actions concrètes telles que des formations pour apprendre la langue des signes, la sensibilisation des médias à l’importance de la traduction en langue des signes, et bien d’autres initiatives », a-t-il conclu.
Hamissou Yahaya (ONEP)