Dans le cadre de la semaine culturelle ‘’AL ADA’’ organisée du 26 juillet au 03 août 2024 pour promouvoir les valeurs et relancer des activités culturelles, les différents quartiers de Niamey ont été occupés par des projections de films. Cette initiative du Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN) vise à contribuer à la construction nationale à travers la valorisation de nos cultures.
Parmi la panoplie de films projetés au public figure le film intitulé ‘’Bara’’ ou mendicité de Abdoulaye Boka. ‘’Bara’’, un film documentaire court métrage de 13 minutes, se concentre sur un fait social qu’on constate du jour au jour dans notre société. Le phénomène de la mendicité prend de plus en plus de l’ampleur, au point où il a même écorné l’image de notre pays à l’extérieur. Le réalisateur a touché du doigt ce phénomène avec des témoignages de citoyens nigériens qui ont accepté de témoigner en âme et conscience sur la rapidité avec laquelle la mendicité a pris de l’ampleur, le risque que ceux qui la pratiquent encourent et surtout le choc d’entendre le nom du Niger cité dans cette pratique ignoble. Les témoignages des mendiants eux-mêmes sur les risques auxquels ils font face chaque jour tels que les accidents de la route qui provoquent souvent des pertes en vies humaines, le vol, les viols et bien d’autres choses encore sont assez poignants.
Aussi, ce film documentaire montre aux Nigériens comment la mendicité dégrade nos valeurs culturelles et qu’il importe de mettre chaque citoyen à contribution pour trouver un moyen d’éradiquer ce phénomène ou à défaut, le réduire au maximum. C’est-à-dire le laisser aux vrais vulnérables tel que défini par la religion car, il y a des personnes bien portantes qui choisissent la mendicité comme source de revenu. Ce choix, aussi controversé qu’il puisse paraître, invite à une réflexion sur les mécanismes sociaux et économiques qui poussent ces personnes, non pas vers une survie, mais vers une alternative qu’ils perçoivent comme plus facile et plus lucrative que le travail.
Ce film se termine en ouvrant des débats sur les raisons de la mendicité : est-elle un fait de la religion ? Un fait d’initiation ? Une stratégie d’escroquerie ou un fonds de commerce ? Comment trouver, avec les autorités, la population et les mendiants eux-mêmes, les voies et moyens pour résoudre ce problème qui ternit l’image de notre pays ? Telles sont quelques interrogations ouvertes par ‘‘Bara’’.
Aïchatou H Wakasso (ONEP)