Le mois béni de Ramadan est un mois au cours duquel les musulmans du monde entier se privent de nourriture et de boisson du matin au coucher du soleil. C’est aussi un moment propice pour les petits commerces. En effet, tout au long de ce mois, beaucoup de personnes hommes, femmes et enfants se lancent dans divers commerces, notamment la vente à la criée aux abords des grandes voies, mais aussi dans les quartiers. Ainsi, pendant des journées entières, les vendeurs prennent d’assaut les coins et recoins de la ville de Niamey pour étaler leurs produits ou circuler en ville en quête de clientèle. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces derniers se frottent les mains en cette période de Ramadan qui est synonyme de traite.
Aux environs de 17 h, sur le trajet menant vers la rive droite, des vendeurs de glace, jus naturel et industriel, de la boule, du dégué, du yaourt, du Kopto, des galettes, couscous de riz (Dambou), des dattes et autres sont visibles. Selon les explications d’une vendeuse de galettes, le mois de Ramadan est une période propice aux petits commerces, car, les galettes sont convoitées par les jeûneurs. « J’ai l’habitude de vendre des galettes sur le bord du goudron bien avant le mois de Ramadan. Mais, pendant ce mois, j’ai plus de clients que les jours ordinaires. J’arrive ainsi à doubler ma recette quotidienne », a-t-elle confié. Un peu devant, se trouve une vendeuse de jus naturel entourée de ses glacières bien remplies. Pour elle, ce commerce saisonnier est une manière de joindre les deux bouts. « Je ne suis pas une habituée du marché, avant le Ramadan. Je vendais mes produits à domicile. Mais, à l’occasion de chaque mois de Ramadan, je m’installe au bord du goudron avec mes produits. Je vends de la glace, du jus à base d’hibiscus (bissap), du jus de citron et gingembre, du jus de bouillie et du tamarin à 200 FCFA l’unité », a souligné la vendeuse. À l’en croire, le jus et la glace sont les produits qui attirent plus les jeûneurs.
Sur le même alignement, se trouve une vendeuse de boule assise devant sa marchandise bien constituée. Posée sur une table, une assiette bien remplie, et de grandes bassines pleines, Mme Zeinab fait le compte à un client. « Je suis une habituée de la vente ici, mais pendant le Ramadan le commerce est florissant, car les gens s’intéressent plus à la boule pour la rupture du jeûne », a-t-elle dit.
Malgré quelques problèmes que rencontrent les vendeurs, ces derniers ne baissent pas les bras et s’activent dans la mesure du possible à écouler leurs produits. « Souvent, les gens viennent, ils consomment le produit et partent sans payer. C’est ainsi que chaque matin l’histoire se répète, et les dettes s’accumulent. Au moment du payement, c’est tout un problème », a indiqué une vendeuse.
Croisée en ville dans un couloir¨du quartier Nordiré, une jeune fille du nom de Ramatou, vendeuse ambulante, un seau soigneusement couvert posé sur la tête, circule de maison à maison, pour vendre sa marchandise. Selon le récit de cette fille, la vente de la glace est une activité lucrative qu’elle exerce à l’occasion de chaque mois béni de Ramadan. « Chaque année, j’achète de la glace chez une femme à 25 F l’unité pour la revendre à 50 f l’unité. Avec mon bénéfice que je mets de côté, avant la fin du mois, j’arrive à me payer un complet, une paire de chaussures et un voile pour la fête de l’Aïd El Fitr. Je sais que c’est dangereux pour une fille de sillonner les rues, mais je le fais tout de même parce que je ne veux pas quémander », a-t-elle reconnu.
Sur un carrefour de la place, se trouve une vendeuse de Dambou (couscous traditionnel) entourée par les clients. ‘’ Ay ga ba kopto ‘’par ci,’’ ay ga ba Dambou’’ par-là qui signifie (je veux Dambou et je veux kopto), tel est la phrase répétitive qu’on entend à cet endroit. Submergée par les clients, la bonne-dame n’a pas pu répondre à nos questions.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)